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8 Mars et la Femme : Un panneau publicitaire Onusien aux pieds d’argile

by Mustapha Maghriti

8 mars de chaque année, c’est la même mélodie, le même poème et le même refrain : Fleuristes, boutiques de maquillage et magasins de mode féminine s’en donnent pleinement avec la fête de la rose, la fête des cadeaux, la fête des Cœurs. Tous les 8 Mars de chaque année, la fête de la Femme revient immanquablement à grand cloutage de bons sentiments à intonation doucereuse.

Tous ces panneaux publicitaires roses enjolivées de fleurs rouges dérobent les gémissements et les afflictions d’une féminité à fleur de peau, toutes ces simagrées émaillées de fleurettes romanesques camouflent une féminitude en supplice.

Pour preuve : En Iran, tout récemment, des dizaines de filles collégiennes ont été empoisonnées. Une série d’attaques misogynes attribuées à des opposants à la scolarisation des femmes, alors que le slogan « Femmes vie liberté » continue de faire écho dans le pays. Aussi, on s’en souvient de la torture de l’innocente Iranienne Mahsa Amini par la police des mœurs chargée de faire respecter le code vestimentaire de la République islamique Iranienne ; un  martyre qui a enflammé la toile dont les images les plus virales sur les réseaux sociaux sont celles où l’on voit des Iraniennes brûler leur foulard et couper leur cheveux sur d’autres cieux.

Sur d’autres cieux, au large de l’Italie, le naufrage d’un bateau de migrants a fait 65 morts où parmi les victimes, des femmes Afghanes qui fuyaient l’oppression du régime taliban. Les Hirondelles de Kaboul pour reprendre Yasmina Khadra, principalement dans les villes, craignent un régime misogyne qui afflige la femme Afghane sur son quotidien des comportements répressifs et inquisitoriaux à aller à l’école, de travailler, subissait des mariages forcés, devait porter le voile intégral, ne pouvait sortir de chez elles sans un chaperon masculin. 

Au Maroc, chaque 8 Mars, la femme Marocaine est hissée sur un piédestal avec des proses en eau de rose sur un ton doucereux, des slogans qui dissimulent l’écran de fumée d’une réalité phallocrate dans le gémissement et la souffrance, non pas d’une journée célébrée, mais des temps d’épreuves et de chemin de croix sans parvenir à l’équité des chances, dans tous les domaines de la vie. 

À coup de préjugés, de clichés, d’idées reçues odieusement héritées au fil des générations, la discrimination de genre dépouille notre société de l’apport féminin. Or, aujourd’hui plus que jamais, l’évaluation de la performance doit répondre à une logique asexuée. Le corpus de la Constitution de 2011 avait jeté les bases d’une meilleure consécration de la femme, mais leur traduction sur le terrain reste encore lacunaire.

On s’en souvient au Maroc de la fameuse affaire  » sexe contre bonnes notes » qui a embrasé les réseaux sociaux à la Faculté des sciences de l’éducation de Rabat, l’Université Moulay Ismaïl de Meknès et l’Université Abdelmalek Essaâdi de Tétouan, à l’université de Settat dans laquelle plusieurs professeurs débauchés, jouisseurs et noceurs ont été impliqués dans des avances indécentes contre validation de notes.  » Sexe contre bonnes notes » ne constitue qu’une partie émergée de l’Iceberg ; ce phénomène ne passe-t-il pas sous silence et sous le joug d’une culture machiste et mieux encore inculquée de misogynie à l’égard des femmes et crée un climat d’impunité et reloge la Femme dans une situation d’être humain offensé et dessaisi dans ses droits fondamentaux sans que justice soit rendue.

Combien de femmes éventuellement silencieuses sous plusieurs sujétions ont-elles été victimes du corps professoral avant que les gouttes d’eau ne font déborder le vase pour que des témoignages et aveux finissent par faire surface ? Combien de manœuvres ordurières analogues se déroulent au jour le jour dans des établissements d’éducation, supérieure ou universitaire, publique ou privée, mais aussi dans le monde professionnel ? Combien de femmes, de sœurs, de filles, de mères, allons-nous sacrifier en nous rendant coupables de couvrir leurs silences de bourreaux, alors même que partout dans le monde les voix s’élèvent contre la prédation des femmes.

Avec le foisonnement des nouvelles technologies de l’information et de la communication et l’hémorragie des réseaux sociaux, le Haut Commissariat au Plan, dans ces derniers rapports, invoque la cyber-violence, comme étant une nouvelle forme de violence ayant éclore qui touche plus de 1,5 Million de femmes au Maroc avec une prévalence par le biais de courriels électroniques, d’appels téléphoniques, de SMS, …etc. 

En France, les violences intrafamiliales physiques ou sexuelles, ont augmenté de 16% en un an. Une large majorité des victimes sont des femmes. Et selon les Nations unies qui dénoncent un revers majeur pour la santé maternelle, toutes les deux minutes une femme meurt dans le monde à cause de complications dues à la grossesse ou à l’accouchement.

En sus, les progrès en matière d’égalité de traitement pour les femmes ont été les plus faibles depuis 20 ans selon le dernier rapport de la Banque Mondiale « Les Femmes, l’Entreprise et le Droit 2023», un rapport qui mesure les lois et règlementations de 190 pays dans huit domaines ayant un impact sur la participation économique des femmes : mobilité, travail, rémunération, mariage, parentalité, entrepreneuriat, actifs et retraite. Ces données fournissent des repères objectifs et mesurables quant aux progrès mondiaux en matière d’égalité des sexes où près de 2,4 Milliards de femmes n’ont toujours pas les mêmes droits juridiques que les hommes : Plus de la moitié d’entre elles vivent dans les régions d’Asie de l’Est et Pacifique (710 Millions) et Asie du Sud (610 Millions).

Le 8 Mars doit être un point d’orgue de réflexion et de visibilité pour les associations de défense des droits des Femmes. C’est aussi une opportunité de focaliser l’attention des médias, des politiques et de l’opinion publique sur les inégalités et les injustices dont les femmes sont victimes à travers le monde, car il reste, du chemin à parcourir pour que l’équité́ genre soit totale : Selon le Rapport mondial sur l’écart entre les sexes 2022 du Forum économique mondial, au rythme où vont les choses, il faudra attendre encore 132 ans pour combler l’hiatus entre les genres dans les domaines de la politique, de l’économie, de la santé et de l’éducation.

Les Femmes avec un grand F Majuscule, dans leurs profondes différences, relèvent de grands challenges, au jour le jour sans attendre un 8 Mars pour se remettre en selle ; elles n’attendent pas ce jour Onusien pour gagner leurs vies, pour se battre pour leur dignité et leur intégrité.

Pour preuve, faisons un flash-back sur le rôle chevaleresque et héroïque de la Femme Marocaine lors de la pandémie du Covid-19 : Les Femmes n’ont-elles pas été aux premières lignes de la crise COVID-19, en tant que travailleuses de la santé, pourvoyeuses de soins médecins, soignantes, innovatrices, organisatrices communautaires et parmi les leaders nationaux les plus exemplaires et les plus efficaces dans la lutte contre la pandémie ? La crise du Coronavirus n’a-t-elle pas mis en évidence à la fois le caractère central de leurs contributions et la charge disproportionnée que les femmes portent ?

La pandémie du Covid-19 n’a-t-elle pas montré les incroyables efforts déployés par les femmes Marocains et les femmes du monde entier pour façonner un avenir et une relance plus égalitaires à l’heure du Coronavirus et post COVID-19 ?

Sur d’autres cieux, les Femmes dirigeantes et les organisations de femmes ont fait montre de leurs compétences, de leurs connaissances et de leurs réseaux pour mener efficacement des plans de lutte et de relance face à la Covid-19.

Aujourd’hui plus que jamais, chacun reconnaît que les femmes apportent des expériences, perspectives et compétences différentes, ainsi que des contributions irremplaçables en faveur de décisions, de politiques et de lois qui fonctionnent mieux et profitent à tous.

La plupart des pays qui ont mieux réussi à contenir la vague de la pandémie de Covid-19 et à répondre à son impact sanitaire ainsi qu’à l’ensemble de ses répercussions socio-économiques sont dirigés par des femmes.

A titre illustratif, les Cheffes de gouvernement du Danemark, de l’Éthiopie, de la Finlande, de l’Allemagne, de l’Islande, de la Nouvelle-Zélande et de la Slovaquie n’ont-elles pas été largement reconnues pour la rapidité, la détermination et l’efficacité de leur réponse nationale à la Covid-19, ainsi que pour la compassion dont elles ont fait preuve dans leur communication d’informations factuelles sur la santé publique ?

Loin de tout abus de tout bord barbu ou de gauche ou de droite, il est un Must de raccommoder les préceptes de l’Islam, réconcilier les concepts coraniques et de la Sunna aux femmes de toutes les classes sociales, en vue de reformater un subconscient humain gravitant dans l’orbite des valeurs de la familiarité, de l’attachement et la dévotion.

Ne doit-on pas poser ces apostrophes qui montrent les valeurs de la Femme à travers notre histoire ? Qui était le premier à croire à la mission ardue et noble de tous les temps et de toute l’humanité du Prophète SIDNA MOHAMMED que la prière d’ALLAH et son salut soient sur LUI ? N’est pas une femme ?

C’est une Femme qui est la première épouse du prophète de l’islam, la mère des croyants et croyantes, KHADIJA bint Khuwaylid qu’Ibn Kathir la décrit comme une femme noble et d’une grande intelligence. La SAINTE KHADIJA bint Khuwaylid crut tout de suite à la mission de SIDNA MOHAMMED que la prière d’ALLAH et Son salut soient sur LUI, et devient la première convertie après la révélation du Prophète. 

Aussi, quelle est la personne qui a été le plus aimé chez notre prophète ? N’est ce pas une Femme qui est la Sainte AICHA : Selon Amr ibn al ‘Ass, il demanda au Prophète -Prières et bénédiction d’Allah sur LUI- : « Quelle est la personne que tu aimes le plus ? Il dit : « ‘AICHA » 

En sus, sur qui le prophète SIDNA MOHAMMED que la prière d’ALLAH et Son salut soient sur LUI s’est rendu l’âme ? N’est ce pas sur les pieds d’une Femme, en l’occurrence sur les saints pieds d’Oummouna AICHA. 

Le Prophète que la prière d’ALLAH et Son salut soient sur LUI a dit un Hadith rapporté par Boukhâry et Mouslim “Veuillez du bien aux femmes. Elles ont été créées d’une côte et la côte la plus tordue est celle de la partie supérieure. Si tu cherchais à la redresser, tu la briserais, mais si tu la laissais ainsi, elle resterait tordue, je vous enjoins donc d’être bons avec les femmes.” 

Aussi, d’après Abou Houreira qu’ALLAH l’agrée, le Prophète que la prière d’ALLAH et Son salut soient sur lui a dit : “Les croyants ayant la foi la plus parfaite sont ceux qui ont le meilleur comportement et les meilleurs d’entre vous sont les meilleurs avec leurs femmes”. 

Au regard de cette agression à l’encontre des femmes, le Prophète, paix et bénédiction sur LUI, nous recommande dans ce récit, la piété envers les femmes et la nécessité de se montrer affectueux, affectif et affable avec elles, pour preuve, il les fait ressembler à des amphores pour exprimer leurs fragilités et leurs sensibilités. Parmi ses dernières paroles avant son décès : ” Je vous conseil la bonté envers les Femmes”. 

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