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Mustapha Maghriti
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Il n’est de richesse que de Jeunes Marocains

by Mustapha Maghriti 9 octobre 2025
written by Mustapha Maghriti

Au Népal, Indonésie, Philippines, Madagascar comme au Kenya l’année dernière, au Maroc une jeunesse plus assujettissante, native dans l’espace des réseaux et façonnée par l’ère numérique, rassemblés pour revendiquer pacifiquement des droits les plus basiques santé, éducation et justice. Cependant, le vandalisme d’une scélérate a nui à ces jeunes manifestants pour réclamer paisiblement des droits légitimes.

Certes, les dégâts humains et matériels sont malencontreux. Toutefois l’outrage le plus alarmant est ailleurs : Il est moral, allusionnel, mystique et diplomatique. On a laissé l’espace libre, livré à l’instantané du micro-trottoir, à la cacophonie et le charivari « d’experts » improvisés, à la pugnacité des images irrévérencieuses. Et dans cette tour de Babel, c’est le préjudice d’un vide pernicieux qui a pris le pouvoir. L’émotion a remplacé la raison, le commentaire s’est substitué à la réflexion. Et l’absence de communication a été, en soi, un message : celui d’un pays qui semble ne plus dompter son propre mémorial. Or dans notre époque globalisée, l’image est une arme. Le Maroc, pays de modération, a vu son visage équivoque par une taciturnité délictueuse, laissant d’autres sournois ailleurs raconter son histoire à sa place.

Il faut le dire sans détour : nous avons manqué un débat mûr. Là où la sagesse aurait voulu la confrontation des idées, nous avons eu la confrontation des émotions. Là où il fallait un diagnostic collectif, on a préféré la peur du désordre.

Cette motion de censure juvénile n’est pas qu’un épisode social. C’est une alerte nationale et diplomatique. Elle met en lumière notre vulnérabilité dans l’ère de la perception globale, où un silence d’État vaut aveu et où une image non maîtrisée devient une vérité internationale.

Le capharnaüm n’est jamais neutre. Il profite toujours à ceux qui veulent édulcorer un pays, à ceux qui instrumentalisent la confusion, ou à ceux, plus machiavélique encore, qui trouvent dans le méli-mélo une justification à l’immobilisme.

Combien ce cri juvénile pacifique de cette jeunesse est un jeu à somme positive : Elles se sont élevées pour nous tous pour un Maroc meilleur, digne, fort, érigé sur les véritables piliers de la démocratie: l’éducation, la santé, la justice. Des valeurs que le Souverain Marocain n’a cessé de défendre, affirmant clairement qu’il n’était pas question d’avoir un Maroc à deux vitesses et bien avant lors du discours de la 59ème anniversaire de la Révolution du Roi et du peuple du 20 Août 2012, le Souverain sonna l’alarme que les questions de la jeunesse ne relèvent pas seulement de la sphère privée et familiale ou du champ de l’éducation, la formation et l’apprentissage. C’est l’affaire de toute la société, et des solutions doivent être trouvées à tous les problèmes que connaît la jeunesse. Le King a bien déploré qu’il serait inacceptable de considérer la jeunesse comme une charge pour la société. Elle doit, au contraire, être traitée comme une force de dynamisation du développement. Il est donc impératif de mettre au point une stratégie globale qui mettrait fin à la dispersion des prestations fournies actuellement à notre jeunesse, et d’adopter une politique intégrée qui associe, dans une synergie et une convergence, les différentes actions menées en faveur des jeunes.

Nous pensons que construire un stade en un laps de temps rayonne, certes, l’image du Maroc à l’international, mais ce n’est pas un projet sociétal, mais investir dans l’éducation, dans la santé, dans l’impartialité de la justice c’est un projet de société  pour pouvoir édifier une vraie démocratie.

La démocratie ne se sclérose pas aux urnes seulement. Elle repose sur ces droits que manifeste la Jeunesse, et il était temps que ce cri d’orfraie, coercible par tout un peuple, éclore in fine.

Les moments que nous traversons sont d’une importance considérable. Ils reposent sur l’équation du pouvoir politique et de sa légitimité en termes de soin et non de violence. C’est un message fort que notre jeunesse adresse à ceux qui veulent gouverner. Elle demande la mise en place d un nouveau contrat social et politique qui place en son centre la question de la dignité, du soin, de l’éducation et de la justice.

Le Souverain Marocain n’a-t-il pas conscient des soucis de la jeunesse en leur accordant  toue une épopée lors de la 59ème anniversaire de la Révolution du Roi et du peuple où à travers cette fête, le Sultan mit en exergue le rôle qui incombe à la jeunesse Marocaine prometteuse dans la construction d’un avenir digne des gloires et de la grandeur du passé. En effet, les grands chantiers que le Roi a lancés pour parachever l’aménagement du modèle singulier qui a été conçu pour une société Marocaine attachée à son identité et fondée sur la solidarité entre l’ensemble de ses composantes, ne peuvent atteindre leurs objectifs qu’en s’appuyant sur la force et la créativité de la jeunesse Marocaine, et en tirant parti des potentialités dont elle est porteuse.

« Jeunes du Maroc, vous êtes la vraie richesse de la nation, compte tenu du rôle le que vous assumez en tant que partie prenante dans le processus d’évolution sociale de votre pays. Vous jouissez de la citoyenneté pleine et entière, avec les droits et les obligations qui en découlent, et la nécessité de vous investir de manière constructive dans les transformations que connaît la société, tout en demeurant attachés aux constantes de l’identité nationale et ouverts aux idéaux universels. Voilà pourquoi nous n’avons eu de cesse d’être à l’écoute de vos préoccupations spécifiques et réceptifs à vos attentes légitimes, où que vous soyez et quelles que soient vos appartenances. »

Parler des jeunes, c’est évoquer les défis du présent et aborder les perspectives d’avenir. Et pour parler d’avenir, il faut, outre une grande probité intellectuelle pour scruter les horizons futurs, que soient élaborées des stratégies propres à préparer nos jeunes pour des lendemains meilleurs.

La nouvelle Constitution du Royaume accorde une importance capitale à la démocratie représentative et participative impliquant tous les citoyens, et prévoit, à cet égard, la création des différents mécanismes favorisant leur participation efficiente à la vie publique du pays.


Pour cela le Souverain Marocain soutient majestueusement que la Jeunesse ne peut s’insérer dans ce jeu démocratique que par la condition sine qua non de  l’apprentissage, de l’éducation et de la formation. En effet,
« Nul doute que l’adhésion des jeunes à ce choix stratégique reste tributaire de leur niveau de qualification et de la manière avec laquelle ils sont préparés pour l’avenir. Ceci nous renvoie ipso facto au système d’éducation et à sa capacité à former les générations montantes et à les préparer à s’investir pleinement dans le processus de développement et de progrès démocratique de la société. » 

Il est donc impératif de se pencher avec sérieux et résolution sur ce système  » que Nous plaçons, d’ailleurs, en tête de nos priorités nationales. Car ce système, qui nous interpelle aujourd’hui, se doit non seulement d’assurer l’accès égal et équitable à l’école et à l’université pour tous nos enfants, mais également de leur garantir le droit à un enseignement de qualité, doté d’une forte attractivité et adapté à la vie qui les attend. »

Par ailleurs, ce système doit également permettre aux jeunes d’affûter leurs talents, de valoriser leur créativité et de s’épanouir pleinement, pour qu’ils puissent remplir les obligations de citoyenneté qui sont les leurs, dans un climat de dignité et d’égalité des chances, et pour qu’ils apportent leur concours au développement économique, social et culturel du pays. C’est là, du reste, que réside le défi majeur du moment.

Le Maroc, notre chère patrie, vacille mais ne ploiera pas. Il doit rester debout, et il le restera. Car sa jeunesse est sa sève, son souffle et son avenir. À elle de transformer la colère en ambition, l’impatience en énergie créatrice, l’inquiétude en espérance. Et à nous, collectivement, de lui tendre la main, pour qu’elle bâtisse non sur des cendres du vandalisme, mais sur la lumière d’un destin retrouvé.

Le Maroc doit retrouver la voix, non pas celle de la propagande, mais celle de sa vérité. Il doit recréer l’espace du débat, de l’intelligence collective, de la pédagogie politique et médiatique où la voix résonne plus fort que le bruit de la rue, combien même légitime et fondé.

L’image d’un pays ne se défend pas par des slogans. Elle se mérite, par la clarté, la cohérence et la dignité. Et si cette crise a une vertu: nous rappeler que le silence n’est plus une option,  ni à l’intérieur, ni face au monde.

Rappelons le, en guise de conclusion, que notre jeunesse a attesté qu’elle est responsable et a bien démontré un grand niveau de maturité et de solidarité, durant la période du covid19, il faut l’avouer, dans notre patrie, a été exprimée de manière spontanée, bénévole et bienveillante à des niveaux que peu de pays connaissent ou peuvent même espérer relevant que notre pays a été cité en exemple en matière de patriotisme et de fraternité durant le tremblement de le Haouz avec une mobilisation des jeunes, des associations des jeunes  pour fournir aide et soutien aux sinistrés démontrant leur rôle actif dans le soutien à la nation. 

Ce moment est historique pour la jeunesse Marocaine qui ne doit pas laisser voie libre aux vandales de l’espoir, les vandales du futur, qui veulent profiter des dérapages de quelques voyous pour jeter l’opprobre sur toute la jeunesse Marocaine et tenter d’étouffer son cri, sa soif de justice, sa soif d’équité. Le cri de cette jeunesse ne soit pas être détourné par ceux qui préfèrent s’attarder sur les débordements, et sur les interventions des forces de l’ordre.

Si l’économiste Jean Bodin dans, les «Six livres de la république française», dissertait son célèbre aphorisme économique «Il n’est de richesse que d’hommes», j’épilogue ma chronique «Il n’est de richesse que de jeunes Marocains éduqués, formés, épanouis» car, in fine, toi, oui toi jeune Marocain : «Rien de ce qui existe en ce monde n’est en dehors de toi. Cherche bien en toi-même ce que tu veux être puisque tu es tout. L’histoire entière du monde sommeille en chacun de nous pour reprendre les proses du Poème de Djalâl ad-Dîn Rûmî.

9 octobre 2025 0 comment
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80 années des Nations Unies et les défis de la nouvelle géopolitique internationale

by Mustapha Maghriti 24 septembre 2025
written by Mustapha Maghriti

L’Assemblée Générale des Nations Unies commémore sa 80éme chandelle de l’adoption de la Charte des Nations Unies et ce dans un contexte de cataclysme de la géopolitique mondiale rarement observé depuis la Seconde Guerre mondiale : fragmentation, multilatéralisme en panne d’inspiration , désengagement et démission des États-Unis et chute libre des financements internationaux menaçant la capacité de la Communauté Internationale à préserver la paix et lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale, les inégalités et les dérèglements climatiques, faisant chanceler les socles et le credo mêmes des Nations Unies.

Aussi, la guerre à Gaza, avec la déliquescence de l’Accord de cessez-le feu à Gaza, où la situation des Palestiniens est plus qu’atroce avec infraction manifeste du droit international humanitaire, n’a-t-elle pas  rallumé une nouvelle fissure du multilatéralisme de l’ONU et plus encore l’invasion de l’Ukraine en 2022, n’est-elle pas une autre illustration de la déchéance du Conseil Onusien à assurer le maintien de la paix dans le monde et qui montre, d’une part la vulnérabilité du Conseil de Sécurité de l’ONU à être le parrain de l’ordre mondial et d’autre part que la sécurité mondiale est l’apanage de quelques Etats persécuteurs ?

L’ONU continue malgré tout de participer à de nombreuses initiatives humanitaires et de rétablissement de la paix dans des pays touchés par des conflits. Malgré un contexte géopolitique délicat, l’organisation devrait chercher des moyens de poursuivre et renforcer ces efforts. Ce n’est pas la première fois, dans l’après-guerre froide, que l’ONU traverse des périodes de doutes et de divisions. Des incertitudes similaires ont suivi les échecs des opérations de maintien de la paix dans les Balkans et au Rwanda dans les années 1990, ainsi que les débats sur la guerre en Irak.

Les corollaires de ce recoin sans égal s’observent et sont tangibles désormais aux quatre coins de la planète, où le chacun pour soi, à travers le leitmotiv de l’ego de la souveraineté nationale, semble l’emporter désormais sur l’altruisme. On s’en souvient, il y a 10 ans, alors que les 193 pays membres de l’Organisation des Nations Unies ONU s’étaient collectivement engagés en 2015 à atteindre les 17 Objectifs de développement durable ODD, seules et minusculement 18 % des cibles allouées devraient être atteintes d’ici 2030, laissant des milliards de personnes de côté et une planète en péril.

Dans un pareil contexte séditieux et survolté, et face à une économie mondiale en forte reconfiguration géopolitique et géostratégique, l’Assemblée Générale des Nations Unies, inusuelle à bien des égards, qui solennisa à cette occasion ses 80 chandelles est expressément chargée pour l’institution Onusienne à l’instar de la réforme en profondeur de l’ONU à l’initiative du Secrétaire Général, point d’étape de l’Agenda 2030 de Objectifs de développement durable ODD, 30ème du commémoratif de la Conférence sur les droits des femmes et le sommet de haut niveau sur le financement du développement…

En outre, l’assemblée est une occasion d’un débat général où sont pas moins de 103 chefs d’État et 46 chefs de gouvernement où si le thème officiel retenu cette année pour le débat général est intitulé « Mieux ensemble : plus de 80 ans au service de la paix, du développement et des droits humains », les sujets abordés débordent de toute évidence très largement du cadre imposé à savoir la reconnaissance de l’État de Palestine par un nombre grandissant d’États sous l’impulsion de la France, les guerres en Ukraine et au Soudan, et le financement des Nations unies et de ses agences ou le terrorisme et l’extrémisme violent qui persistent et les  nouvelles menaces qui apparaissent à mesure que l’intelligence artificielle sans garde-fous devient omniprésente, devançant la réglementation.

En sus, l’ONU est acculé et rencogné à une géopolitique mondiale atypique et des challenges environnementaux à l’instar d’une planète qui brûle et l’illusion que différents problèmes ont été solutionnés avec le concours du multilatéralisme édifié postérieurement à la seconde guerre mondiale.

Aujourd’hui, il est irrécusable que le morcellement géopolitique et la recrudescence en force du nationalisme souverainiste, légitimés par le dessein du contre-balancement des rapports de force économiques et politiques au niveau cosmique, ne préjudicient-ils pas les acquis considérables que le multilatéralisme  des Nations Unies avait permis d’atteindre durant les trente glorieuses ? C’est toute une nouvelle géopolitique et de nouvelles contraintes est acculé l’organe Onusien d’António Guterres.

A l’heure où les défis planétaires se multiplient à l’instar de la santé mondiale et de la transition énergétique et que les besoins sont grandissants, c’est l’ensemble du système onusien qui est mis à mal par une contraction budgétaire sans précédent où en dépit de son coût modique (moins de 0,0032 % du PIB mondial en 2024), les Nations Unies font face à une crise de liquidités chronique en raison des arriérés de paiement de nombreux États membres au budget ordinaire et au premier rang desquels les États-Unis, la Chine et la Russie, n’avaient par exemple toujours pas honoré leur paiement pour l’année. A cet égard, l’ONU sera contrainte de faire plus et mieux avec moins, mais comment ?

La 80éme année de l’Assemblée Générale des Nations Unies ne doit-elle pas  repenser les instruments financiers mondiaux au service du développement durable de l’humanité à travers un débat substantiel sur la refonte de l’ossature financière des Nations Unies en adoptant une approche multilatérale, engageant fondamentalement les économies, notamment en voie de développement qui sont trop souvent exclues dans le processus d’élaboration des règles du système financier international en garantissant l’intégration des financements climatiques et de la biodiversité dans une approche cohérente pour une transition écologique juste de la planète ?

Ce remodelage financier inéluctable ne doit-il pas assurer, plus singulièrement, la consolidation de la représentation légitime des pays en développement, notamment l’Afrique au sein des instances financières internationales, permettant d’avoir des solutions innovantes, solidaires et adaptées aux réalités des économies ?

Cette remise en question sera-t-elle l’occasion de reconvertir et réorienter ces obstacles en opportunités de dynamique économique et sociale et de prendre le contrôle complet de sa mission, de relancer la coopération internationale sur de nouvelles piliers en créant les conditions d’une gouvernance plus inclusive, d’une organisation plus efficace et adaptée aux défis géopolitiques, sociaux, sanitaires, économiques et climatiques du XXIème siècle ?

L’ONU ne saurait être pleinement efficace que si le chantier de réforme de l’Organisation des Nations Unies d’une manière qui répond aux aspirations des pays et dans un souci de concorde et d’harmonie pour les 80 années à venir ?

Gageons de bonnes augures que la géopolitique internationale fumeuse, entre conflits en Ukraine/Russie et au Proche-Orient, exacerbées par des tensions diplomatiques croissantes ne compliquera toute forme de consensus sur des sujets sensibles comme la sécurité mondiale et les droits humains, les défis environnementaux et sociaux (le réchauffement climatique, l’augmentation des inégalités), ainsi que le multilatéralisme, déjà en porte à faux !! 

24 septembre 2025 0 comment
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Equité sociale-Equité spatiale: Le diptyque de démocratie et du développement d’un Maroc juste et digne 

by Mustapha Maghriti 21 septembre 2025
written by Mustapha Maghriti

Les approches de développement économique, en singulier la Nouvelle Economie Géographique NEG, initiée par Paul Krugman en 1991, nous enseignent que les phénomènes de concentration spatiale des activités économiques profitent à une région au préjudice d’autres espaces économiques engendrant des disparités interrégionales. Ces disproportions socio-spatiales ont conduit à redonner une actualité à la problématique des dynamiques territoriales plaidant en faveur d’un  développement différencié et d’une spécialisation des espaces en attestent, en sus, les travaux académiques des pôles de croissance initiées par François Perroux en 1969 ou A.Hirschman en 1974 qui reposent sur la polarisation territoriale des activités. Ces recherches soulignent également les particularités des systèmes locaux, dont les succès engendrent des processus de développement fondamentalement territorial équilibré combinant les dimensions économiques, sociales et environnementales et favorisant la cohésion, l’innovation et l’équité pour tous les citoyens. 

C’est dans ce contexte et sous cette optique de la problématique des dénivellations spatiales du tissu économique Marocain que le Souverain Marocain, dans son discours du trône du 29 Juillet 2025, a recentré l’attention sur les inégalités sociales et territoriales persistantes au Maroc où aucun niveau de développement économique et infrastructurel ne saurait contenter le King Marocain s’il ne concourt pas effectivement à l’amélioration des conditions de vie des citoyens Marocains, de quelque frange sociale et de quelque région qu’ils appartiennent et ce en dépit du maintien  d’un taux de croissance conséquent et régulier au regard des aléas climatiques et les crises de la géopolitique internationale, ainsi que l’essor des secteurs stratégiques comme l’automobile, l’aéronautique ou encore les énergies renouvelables, en témoigne le Président du Rwanda Paul Kagame, un des pays qui réalisent l’un des taux de croissance économique les plus soutenu en Afrique quant il a déclaré que « Le Maroc est un modèle de développement Africain. Nous avons beaucoup à apprendre de la vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI ».

Sous cet angle, le King a appelé majestueusement à un changement de paradigme pour préluder un irréfragable rebond dans la « Upgrading » globale des immensités territoriales  et de passer d’une démarche sociale générique et conventionnelle à un développement territorial intégré, ancré dans les spécificités locales Marocaines, car, il y a encore des zones rurales enclavées qui sont dans la précarité et l’exclusion sociale ne correspondant pas à la vision Royale de ce que devrait être le Maroc du 21éme siècle.

D’ailleurs, les derniers chiffres livrés par le département de Chakib Benmoussa le Haut-commissariat au plan HCP sont plus qu’éloquents et tangibles : les inégalités du niveau de vie s’accentuent et se sont creusées entre 2014 et 2022, passant de 39,5% à 40,5%, après avoir enregistré une diminution à 38,5% en 2019.

A cet égard, le Souverain Marocain a orienté l’exécutif AKHNOUCH vers les commandes Royales de la structuration des plates-formes territoriales de nouvelle génération, assemblées autour de l’emploi local, les services sociaux de base, la gestion durable de l’eau, et la mise à niveau des territoires en couplage avec les grands projets structurants.

En outre, a-t-on appris en problèmes structurels de développement PSD que si la croissance apparait comme une condition nécessaire au recul des inégalités, elle reste néanmoins insuffisante pour y parvenir. Le partage des fruits de la croissance n’est jamais automatiquement égalitaire : Le recul des inégalités ne se produit authentiquement que s’il constitue un objectif social et politique durable. Par ailleurs, il est intéressant de noter que, selon une étude publiée par l’Organisation de Coopération et de Développement OCDE, l’accroissement des inégalités peut avoir un impact négatif sur la croissance. L’excavation généralisée des inégalités de revenu depuis plusieurs décennies a conduit des chercheurs à s’inquiéter de leurs répercussions potentielles pour nos sociétés et nos économies. Ces récentes recherches de l’OCDE révèlent que toute amplification de ces inégalités fait chuter la croissance économique. L’une des raisons en est que les plus défavorisés se trouvent moins à même d’investir pour s’instruire. Il apparaît donc que la réduction des inégalités, en plus de rendre nos sociétés plus justes, permet également de rendre nos économies plus stables et plus fortes.

Ainsi, faire bénéficier de la croissance à toute la population constitue un enjeu politique majeur. Et c’est dans ce sens que le Souverain Marocain apostrophe l’actuel Gouvernement à une approche transversale, inclusive à même d’assurer un replâtrage de la justice spatiale, ce qui cadre avec les investigations économiques de l’économiste Américaine Weitzman M.L. dans son livre « L’économie du partage » édité le 5 Février 1986.

Croissance et développement sont deux concepts économiques qui interagissent constamment en dialectique. Le King sait pertinemment que le développement humain est une fin dont la croissance et ses fruits économique sont le moyen. Cette sagacité Royale implique notamment la valorisation des atouts locaux, le renforcement des services publics, la promotion de l’économie circulaire et des mobilités durables, la participation citoyenne, et une gouvernance locale décentralisée. 

D’autres parts, les spéculations et les thèses de démocratie sociale nous apprennent que la justice sociale est intrinsèquement liée au développement humain  sans discrimination et à l’affirmation de l’être humain, visant à une société où l’on supprime les misères les plus profondes et où l’on satisfait les besoins urgents, ce que l’économiste Français François Perroux appelle la couverture des coûts de l’homme.

C’est dans cet esprit que le Souverain Marocain déplore que certaines zones du Maroc, surtout en milieu rural, pâtissent encore des formes de pauvreté et de précarité du fait du manque d’infrastructures et d’équipements de base qui ne reflète en rien la vision Royale de ce que devrait être le Maroc d’aujourd’hui et ne donne pas non plus la pleine mesure des efforts que le Souverain déploie pour renforcer le développement social et ce nonobstant  le recul du niveau de la pauvreté multidimensionnelle qui a fléchi de 11,9 % en 2014 à 6,8% en 2024 et malgré le nouveau classement du Maroc dans la catégorie des pays à « développement humain élevé » en vertu du dernier rapport du développement humain du PNUD.

On s’en souvient bien avant il y a 10 ans, dans le  discours du Trône du Jeudi 30 Juillet 2015, le Souverain Marocain toujours avide de dignité et de plénitude pour son peuple, quand il s’est confié au citoyen Marocain que « tout ce qui a été réalisé, nonobstant son importance, restera insuffisant pour notre pays tant qu’une frange de la société continue à souffrir des conditions pénibles de la vie, et tant qu’elle éprouve le sentiment d’être marginalisée, malgré tous les efforts déjà consentis….., je tiens, à ce que tous les citoyens puissent profiter des richesses de la nation.  » et « Comme je t’en ai fait le serment, je continuerai à travailler jusqu’au dernier souffle pour arriver à ce dessein. Car Notre ambition pour rendre heureux Notre peuple est sans limites et  » Tout ce que vous vivez m’intéresse : ce qui vous atteint m’affecte aussi, ce qui vous apporte bonheur me réjouit également. Ce qui vous tracasse figure toujours en tête de mes préoccupations ».

Moralement et dignement, le Sultan appelle à transcender les canevas classiques du développement social à une approche en termes de développement territorial intégré où le dessein du Souverain Marocain est que, sans discernement, ni marginalisation, et dans quelque région de notre patrie que ce soit, les fruits du progrès et du développement profitent à tous les citoyens. 

Pour ce faire, le King a orienté le Team AKHNOUCH pour l’élaboration d’une nouvelle génération de programmes de développement territorial fondés sur la valorisation des spécificités locales, la consolidation de la régionalisation avancée et le principe de complémentarité et de solidarité entre les entités territoriales. 

Ces programmes doivent pouvoir compter sur la mutualisation des efforts de tous les acteurs et sur leur articulation autour de priorités clairement définies et de projets générateurs d’impacts réels, couvrant notamment la promotion de l’emploi, à travers la valorisation des potentialités économiques régionales et l’instauration d’un climat favorable à l’entrepreneuriat et à l’investissement local, le renforcement des services sociaux de base, plus particulièrement l’éducation et l’enseignement ainsi que les soins de santé, de manière à préserver la dignité des citoyens et à instaurer l’équité sociale et la justice spatiale. 

Dans la clairvoyance Royale d’un Maroc digne, rechercher une croissance partagée, c’est rechercher une croissance qui, tout en augmentant le niveau de vie moyen des Marocains, est aussi synonyme de réduction des inégalités, à l’échelle nationale. Ensemble, ces deux impérieuses nécessités constituent les conditions qui garantissent la stabilité et la démocratie du Maroc.

En somme afin d’assurer aux générations actuelles et futures de meilleures conditions de vie décentes dans une géopolitique mondiale tumultueuse, le Souverain Marocain, conscient des déroutages et des dérivations chantées en chorale et à cor et à cri au monde par l’académisme et le dogmatisme d’obédience néolibérale durant les années 1980, escompte promouvoir un modèle économique étayé sur une croissance inclusive et surtout partagée, créatrice d’emplois, et assurément distributrice de richesses pour tous les citoyens Marocains. Le Pilote de notre Royaume refuse un Maroc à deux vitesses, et plaide et parlemente chevaleresquement un Royaume à une et une seule vitesse, une célérité qui carbure, navigue et décolle vers le ciel du développement, de démocratie d’un Maroc digne, méritoire et juste.

21 septembre 2025 0 comment
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Reconsidérer les ressorts de la croissance économique au Maroc dans une géopolitique mondiale en crise

by Mustapha Maghriti 30 juillet 2025
written by Mustapha Maghriti

L’amélioration du standard de vie de la population et la garantie du bien être social ne sont-elles pas les ambitions ultimes des pouvoirs publics ? Quelles que soient les politiques suivies, ces aspirations ne peuvent être atteintes sans une croissance économique soutenue et pérenne. La croissance économique est synonyme d’investissement, de production de biens et services, de créations d’emplois et de richesses. Elle assure, lorsque, bien exploitée, la prospérité économique, sociale et humaine.

A l’occasion de la commémoration des 26 ans de règne du King du Royaume Mohammed VI, la croissance économique en 2025-2026, tel est le leitmotiv récurrent qui foisonne aussi bien dans la presse écrite que dans les autres canaux de communication.

Ce vecteur incontournable de la politique économique, en l’occurrence, la croissance économique en 2025 a fait l’objet d’un débat très animé : L’actuel Gouvernement AKHNOUCH soutient le scénario de 4,6% via l’argentière du Royaume Nadia Fettah qui  indiqua que l’économie Marocaine devrait réaliser une croissance d’environ 4,6%, au regard de l’évolution qu’ont connue les principaux indicateurs de la conjoncture. Le Wali de l’Institution d’Emission Abdellatif Jouahri, a présagé un taux de croissance économique de 4,6%, puis se consoliderait à 4,4% en 2026. La boule de cristal du Haut Commissariat au Plan HCP de Chakib Benmoussa, moins généreux, prophétise  un taux de croissance de 4,4 % en 2025, puis de 4 % en 2026. Sur le même registre, le Think-thnak du Centre Marocain de Conjoncture CMC de Habib El Malki augura un trend économique de 3,8%.

Rétrospectivement, dans les années 60 et 70, le Maroc avait l’un des meilleurs taux de croissances au monde avec les fameuses politiques « d’import-substitution » et « Marocanisations » mises en place et se plaçait 2ème dans le monde Arabe après l’Arabie Saoudite.

Notre argumentation est de transcender ce controversé chiffré, notre propos est de dépasser ce débat numérique, de se distancer des chiffres, de s’abstraire des statistiques pour repenser les digues et les entorses à la croissance et ouvrir un débat méthodologique, sans prétendre aucunement à l’exhaustivité, sur les ressorts de la dynamique économique du Maroc :

■ Faut-il se figer sur des amendements et refontes économiques pour accoucher une croissance économique ?

■ N’est-il pas important et urgent d’abandonner les formules simples et la quête toujours déçue de  » pratiques optimales » au profit d’une analyse économique approfondie de ce qui, au Maroc, fait obstinément obstacle à la croissance ?

■ N’est-il pas primordial de discerner les véritables réformes indispensables à la croissance de celles qui sont simplement et superficiellement souhaitables pour des questions d’efficacité ?

Au Maroc, à l’instar des pays en voie de développement, la nécessite d’assurer une croissance économique forte et durable s’impose comme une panacée pour plusieurs tares qui hypothèquent l’avenir du Royaume. Avec l’accumulation des maux économiques et des déficits sociaux (chômage, pauvreté, perte du pouvoir d’achat, etc.), les solutions conjoncturelles, fragmentaires ou partielles ne peuvent plus servir de remèdes efficaces. Les problèmes doivent être traités à la racine qui les génèrent, et cette dernière n’est autre que la faible croissance économique et la sous utilisation des potentialités du pays. Il est donc impératif de se mettre sur un sentier de croissance forte et soutenue pour sortir le pays du cercle vicieux de sous-optimisation des potentialités et de croissance molle.

L’apostrophe se pose donc avec acuité, pourquoi le Maroc n’a pas pu emprunter le même sentier de croissance que les économies émergentes ? Pourquoi accuse-t-il ce retard ? L’importance d’apporter une réplique à cette interrogation cruciale ne réside pas uniquement dans la compréhension du passé, mais également dans l’identification des pistes qui lui permettraient de rattraper le retard et de le hisser au même niveau de développement que ses semblables. A ce titre, nous ne partageons pas la boutade économique selon laquelle il faudrait 65 ans pour atteindre la Malaisie, 129 ans pour rattraper la Corée du Sud et près de 2 siècles pour atteindre les Etats Unis. Ce schéma Rostowien qui a marqué les années soixante et emprunté du livre « Les étapes de la croissance économique » de Walt Whitman Rostow est complètement dépassé et anachronique.

Que devrions-nous faire pour accélérer la croissance économique? La question est équivalente à s’interroger sur ce qui a retardé le Maroc autant par rapport à ses analogues. Cette interpellation est pertinente parce que plusieurs études ont montré que la croissance n’est pas une fatalité et n’est pas tributaire des ressources naturelles dont est doté le pays, mais elle dépend singulièrement des politiques et des choix faits par le pays, de la volonté et de la détermination de ses dirigeants et élites. L’Etat a un rôle important dans la croissance économique. Il est donc primordial de comprendre comment les choix faits dans le passé par les pouvoirs publics ont affecté la croissance, mais surtout, que doit faire l’Etat pour accélérer la croissance économique et assurer un niveau de vie décent à la population Marocaine.

La croissance de long terme n’est pas synonyme de conjoncture régulièrement favorable à court terme. A long terme, les fluctuations conjoncturelles n’ont que peu d’importance. En effet, des taux de croissance faibles ou élevés dus à des phénomènes conjoncturels tel que les privatisations ou de bonnes années agricoles, n’ont que peu d’impact sur le long terme. La croissance économique est un phénomène de long terme nécessitant des politiques structurelles dont les effets n’apparaissent généralement qu’après plusieurs années. Les politiques conjoncturelles visant à contrecarrer les effets de chocs de court terme n’ont pas d’effet notable sur la croissance économique. En résumé la croissance économique est un objectif de long terme et seules les réformes structurelles peuvent conduire à son amélioration.  

Il en est ainsi de la synergie des politiques vers le système productif Marocain en portant une attention singulière à l’innovation, Recherche&Développement, au know how, et aux PME et PMI véritable mine d’or de richesse et de création d’emplois ; l’expérience de la Malysie n’est-elle pas édifiante à cet égard ?

A cet titre, il importe de signaler que le niveau d’innovation dans l’économie Marocaine approché et appréhendé, aussi bien par la part des biens de haute technologie dans les échanges extérieurs que par le niveau des dépenses en Recherche et Développement dans le PIB, atteste de la minuscule utilisation du progrès technologique et de son faible corollaire sur la croissance économique.

Certes les exportations marocaines des produits à technologie moyenne ont connu une embellie de l’ordre de 43,5% durant la période 2014-2023, contre seulement 28,6% entre 2007 et 2013 en vertu des notes de la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) relevant du Ministère de l’Economie et des Fiances. Cependant, ce niveau demeure en deçà de celui atteint par la Corée de Sud, la Malaisie ou la Turquie.

En sus, notre système social n’est pas arrivé à sortir du tunnel et du gouffre des inégalités des revenus, à colmater les distorsions sociales et à développer une véritable politique du partage du surplus économique et ce en dépit des dépenses sociales allouées à ce secteur ( plus de 55%) : A l’appui de notre assertion et en vertu du rapport de la boîte des pronostics du Haut Commissariat au Plan HCP : 2/3 du surplus économique échoit au facteur capital et seulement le 1/3 aux salariés.

L’urgent sera de porter soudure sociale et de raccommoder le fossé qui incise les inégalités sociales entre la classe la plus nantie de la classe démunie pour booster une croissance tirée par la demande intérieure dans un contexte de géopolitique mondiale tumultueuse de fragmentation et de protectionnisme.  Cette apostrophe est d’autant plus d’actualité que  la demande intérieure devrait croître de 5,4 % en 2025 et de 4,6 % en 2026, soutenant la croissance du PIB à hauteur de 5,8 points et 5 points respectivement, selon les prophéties du HCP. La consommation des ménages augmenterait de 3,6 % en 2025 et de 3,4 % en 2026, grâce à l’amélioration des revenus agricoles, des salaires, et aux aides sociales, contribuant pour 2,1 points à la croissance sur ces deux années. La consommation des administrations publiques progresserait de 4,1 % en 2025 et de 3,7 % en 2026, ce qui porterait la croissance de la consommation finale nationale à 3,7 % puis 3,5 %, contribuant au PIB de 2,9 points en 2025 et 2,7 points en 2026.

L’autre must est d’orienter les Commandes du Gouvernement vers la capacité d’absorption : La qualité du facteur travail joue un rôle inéluctable dans la courroie de transmission de la croissance et des spillovers positifs. Le déficit de productivité qu’enregistre l’industrie est lié au manque de qualification et de formation de la main d’œuvre: L’effectif employé demeure analphabète comparativement à celui du primaire qui est de  moins de 2% au Chili et de 1,7% en Turquie pour lesquels le taux d’ouvriers ayant le niveau du collège ou du lycée est respectivement de plus 83% et 78%.

Cette situation ne permet pas à la force de travail d’améliorer son aptitude à utiliser et optimiser les technologies disponibles. Devant cet état de fait, comment peut-on appréhender la croissance alors que des ressources humaines restent inemployées, sous utilisées et exclues du processus intrinsèquement lié à la croissance ? La contribution du capital humain dans le processus de production est importante et la qualité du facteur travail joue un rôle majeur dans les mécanismes de croissance. Les investissements éducatifs et technologiques constituent des facteurs de progrès économique et social.

La Main d’œuvre peu qualifiée continue de plomber l’attractivité de l’investissement et ce dans une ère ayant pour jalons des métamorphoses des déterminants de l’investissement où ceux-ci sont fondés sur économie cognitive ayant pour socle la dextérité et la qualification de la main d’œuvre que sur l’anachronique paradigme Ricardien d’une main d’œuvre bon marché et à faible salaire, ainsi que les contraintes inébranlable de Just In Time afin de répondre aux calibres du marché extérieur intransigeant en qualité de produit et de délais de livraison. Faut-il ressusciter et exhumer le célèbre aphorisme économique de l’économiste mercantiliste Jean Bodin « Il n’est de richesses que d’Homme ».

La réalisation d’un objectif de croissance pérenne nécessite, en plus, d’un taux d’investissement, une augmentation de la productivité du travail.

L’amollissement du capital humain au Maroc participe à la baisse de la productivité du travail et à l’insuffisante utilisation des capacités productives. L’élévation de la productivité des investissements à travers l’amélioration des connaissances et des compétences humaines sont déterminants de la croissance économique.

Avouons-le : L’activité économique, au Maroc, se situe à un niveau inférieur à son potentiel de croissance. Elle ne peut pas bénéficier d’externalités positives suffisantes à même d’atteindre le sentier de croissance endogène, ce qui maintient l’économie à un niveau faible et rend la croissance volatile et vulnérable aux chocs interne et externe

En outre, le legs et l’héritage de la pesanteur d’une administration centrale et centraliste leste la réussite d’une croissance qui va vers le développement communal, local et territorial. Sous cet angle, différents économistes ont affirmé au cours des dernières années qu’une des rasions principales pour laquelle les taux de croissance sont différents entre pays est que la qualité de l’environnement économique dans lequel les agents opèrent est différente. Cet environnement comprend les lois, les institutions, les règles, les politiques et régulations gouvernementales du pays. De bonnes institutions sont donc des structures et des lois incitatives qui réduisent l’incertitude et promeuvent l’efficacité et donc contribuent à une plus forte performance économique.

En effet, un environnement qui fournit une protection adéquate pour les droits de propriété et donne aux agents l’incitation à produire, à investir et à accumuler des compétences est un environnement propice à la croissance.

Par ailleurs, l’Initiative Nationale pour le Développement Humain INDH, certes méritoire, créatrice d’activités et génératrices de revenus, ne peut être un succédané à une véritable politique de croissance et des revenus dans la durée. La dynamique économique du Maroc doit passer inéluctablement par un accroissement massif de la richesse du pays, c’est dire par un enrichissement de sa population afin d’augmenter la consommation des ménages et conduire à la croissance et orienter les Commandes Royales vers la voie d’une action sociale régionalisée en osmose avec les agendas de tutelle à caractère social.

Sur ce registre, pour Amartya Kumar Sen, l’un des intellectuels économistes indiens les plus connus et les plus respectés, prix Nobel 1998, spécialiste en développement, le seul moyen d’y parvenir est d’encourager la croissance économique en rendant au marché son rôle central par le renforcement des libertés individuelles de choisir et d’entreprendre. Et  pour que la croissance soit durable et équitable, il faut que les pauvres y prennent une part très active et donc, qu’ils aient accès non seulement aux moyens de production nécessaires (la terre, l’eau, le crédit, les marchés) et à des emplois productifs, mais surtout aux services sociaux essentiels, notamment dans les domaines de la santé et de l’éducation ce qui met sur le marbre de l’actualité toute la problématique de la croissance économique et du développement de l’économiste François Perroux. Au Maroc, les déterminants de la problématique de la répartition du revenu, des disparités salariales, des inégalités sociales, demeurent peu débattus, sujets en instance d’analyses requises et vitales à toute politique économique.

Par ailleurs, le pari de l’avenir est d’émanciper la croissance des caprices du temps où gouverner, c’est pleuvoir, des vicissitudes climatiques et la pénétration des marchés extérieurs par une percée d’exportation des produits à haute teneur en matière grise et savoir-faire.

Aussi, Il convient de « recontempler » la politique macroéconomique et de se libérer des contraintes monétaire et budgétaire afin de procéder à des arbitrages plus efficients et équitables. La crise et ses effets ont permis d’établir une nouvelle réflexion sur le rôle de l’Etat dans la régulation et la redistribution. Les plans de soutien ont fait l’unanimité et prouvent que la relance de la croissance économique nécessite une autre orientation que la politique de rigueur.

Par ailleurs, faut-il, à notre sens, se scléroser sur toute une armada de réformes économiques pour générer la croissance ? Ce qui nous exhorte à avancer que le nec plus ultra pour le Team AKHNOUCH est de détecter le minimum et le « SMIG » d’obstacles les plus contraignants de notre économie et de s’atteler à les lever : Car, nous semble-t-il, beaucoup de réformes conduites dans plusieurs secteurs peuvent créer des distorsions imprévues dans d’autres secteurs ; en se concentrant sur le domaine qui bride le plus la croissance, le Maroc aura plus d’aubaine de récolter les fruits de son effort, car pour paraphraser l’économiste Turc Dani Rodrik, pléiade et spécialiste des problèmes de la croissance économique : « Beaucoup de réformes peuvent créer peu de résultats et peu de réformes  peuvent créer beaucoup de résultats »

D’où l’intérêt pour le Team AKHNOUCH d’une évaluation sérieuse, méthodique, méthodologique et sans concessions des lieux de raccordement et de connexion du système productif marocain au système économique mondial.

Le contexte mondial, souvent négligé ou occulté, les choix socio-économiques nationaux, doit gagner sa place et ses lettres noblesse ce qui nous incite à exhumer une des citations indélébiles de Feu SM Hassan II dans son Discours du 20 Août 1993  »  Nous constatons parfois un manque d’analyse concernant la carte régionale et mondiale, pourtant nécessaires pour l’étude de la carte nationale ». Ces niveaux d’observation méthodologique et d’analyse économique peuvent déterminer, à notre sens, la position future et les possibilités d’une meilleure croissance  économique du Maroc. Cela est une question de volonté politique, couplée à des choix économiques et stratégiques pertinentes aussi sur la rigueur de l’analyse et la méthodologie qui prépare la décision et économise les tâtonnements « Walrasiens » inutiles.

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Perdurabilité du déficit commercial au Maroc : Apport analytique sur les causes et solutions

by Mustapha Maghriti 24 juillet 2025
written by Mustapha Maghriti

Au Maroc, le déficit commercial a été toujours caractérisé par la perdurabilité de l’écart entre les exportations et les importations. Pour preuve, le déficit commercial renoue avec la hausse en vertu des estimations du département de Chakib Benmoussa, le Haut-commissariat au Plan HCP contenues dans la nouvelle note de conjoncture N°48, Juillet 2025, publiée Vendredi 11 Juillet 2025 où le déficit de la balance commerciale s’est creusé de 19,1 % du PIB en 2024 à 19,8 % en 2025, puis à 20,1 % en 2026. Cette décélération est imputable à la faiblesse des exportations, freinées par les aléas géopolitiques et le fléchissement économique de l’Union Européenne, principal partenaire commercial du Maroc, alors que la demande intérieure continuerait de tirer les importations vers le haut avec une progression de 8,8 % en 2025 et 7,9% en 2026 ; une dynamique alimentée pour l’essentiel par la demande croissante en biens d’équipement, demi-produits et produits finis, en lien avec la reprise de l’investissement. 

Dans cette chronique, nous avançons que le creusement du déficit commercial en soi ne doit pas porter une connotation péjorative sur la santé économique d’un pays ; il n’est pas forcément une mauvaise nouvelle : Le déficit commercial des USA, première puissance mondiale, n’est-il pas la meilleure pièce à conviction? Un tel hiatus commercial n’ascensionne-t-il pas à 140,5 Milliards de dollars en Mars 2025, selon les statistiques publiées par le Département Américain du Commerce ?

A notre sens, le danger du déficit commercial est tributaire plutôt de la structure du Commerce Extérieur d’une économie donnée. A titre illustratif, selon que le déficit soit déclenché par une chute des exportations ou par une hausse des importations de biens d’investissement, il peut-être considéré comme une mauvaise ou une bonne nouvelle.

En réalité, notre réflexe à la   » Keynésienne » de considérer les importations comme une fuite du circuit économique et de la richesse d’un Etat, n’est pas toujours justifiée, surtout lorsque l’on considère la nature et l’ossature du commerce mondial dans le contexte de la globalisation. En effet, avec la nouvelle géopolitique mondiale et le fractionnement du processus de production, c’est devenu de plus en plus rare de trouver une économie pouvant produire toute seule un produit de l’amont à l’aval puisque, pour exporter, les producteurs sont obligés d’importer les autres inputs pour l’output en question. Ainsi, davantage d’importations peuvent être nécessaires pour nourrir plus d’investissement, de production et d’exportations nationales. C’est ce raisonnement, au demeurant pertinent, qui semble justifier la position qui considère que l’aggravation du déficit commercial pourrait être le miroir d’une dynamique d’investissement et d’exportation. Cette spéculation peut-elle s’appliquer au cas Marocain ? 

Concrètement, dans le cas de l’économie Marocaine et en vertu des dernières statistiques de l’Office de Change, quand on appréhende que les produits finis d’équipement ont enregistré la hausse plus marquée avec +13,3% ou +7,27 MMDH, on pourrait être tenté d’y imaginer un signe de dynamisme économique. Toutefois, la réalité est beaucoup plus complexe dans le cas Marocain : En moyenne, le rehaussement des importations des demi-produits est étiré nommément par les usines de construction Automobile et Aéronautique profitant du  rebond de la demande étrangère, ce qui se traduit par plus d’importations des pièces nécessaires à la production.

Certes, le Maroc a réalisé des avancées notables en matière des exportations Marocaines qui ont grimpées de 185 Milliards de dirhams en 2012 à 455 Milliards en 2024, tirées pour l’essentiel par le secteur automobile avec 157,6 Milliards de DH, en hausse de 6,3%en 2024 notamment avec la construction automobile et le câblage, le phosphate et dérivés  86,75 Milliards de DH (+13,1%) et l’aéronautique  26,44 milliards de DH (+ 14,9%). Cependant, moult challenges structurels persistent : Les exportateurs demeurent vigoureusement polarisées tant sur le plan géographique où plus 75 % sont cantonnées sur le contient Européen, que sur le plan sectoriel où 92 % des produits exportés sont concentrées sur six filières.

En outre, 85 % de l’offre exportable provient de l’axe Tanger-Casa, ce qui révèle une distorsion territoriale que la nouvelle feuille de route du commerce extérieur doit reconsidérer. En sus, et en atteste la récente note de conjoncture du HCP, le taux de couverture des importations par les exportations au Maroc s’est creusé de 1,8 point par rapport à la même période en 2024, pour s’établir à 57,3%, ce qui signifie que sur 100 dhs des importations, 42,7 dhs sont financées par les recettes d’exportation, ce qui signifie que les exportations compensent médiocrement les importations et qu’elles continuent à éroder les recettes en devises.

En sus, une autre carence aussi et non des moindres est l’insuffisance de notre compétitivité étayée, sur la baisse des coûts salariaux à des fins de stratégie d’exportation. A nos sens, la compétitivité internationale ne peut se cantonner au coût du travail. En effet, eu égard aux différentes réévaluations du SMIG au Maroc, cet avantage comparatif du bas salaire ne cesse de s’effriter au point que le travailleur Marocain est devenu plus onéreux comparativement à d’autres économies telles que la Corée du Sud, la Malaisie, la Turquie ou encore le Taïwan.

Nous pensons que l’atténuation du déficit commercial passe infailliblement par l’amélioration de la compétitivité qui n’est pas un long fleuve tranquille, le chemin reste long pour aller vers une meilleure compétitivité industrielle et commerciale, gage d’une croissance soutenue et inclusive.

Aussi, l’allègement du déficit de la balance commerciale processionne par une plus grande diversification de notre offre exportable, laquelle passe intarissablement par l’amélioration de notre compétitivité qui exige, à son tour, une hausse de notre productivité. La stimulation de la productivité du travail, permettra non seulement de consolider notre compétitivité prix, mais aussi, et surtout, de converger vers une compétitivité basée sur la qualité, le know-how et l’innovation.

Par ailleurs, le renforcement de notre commerce extérieur refile à travers des rencontres sectorielles avec les fédérations et les professionnels et des tournées régionales, ainsi qu’une étude rigoureuse visant à identifier les opportunités spécifiques pour chaque marché, chaque produit et chaque segment à même d’offrir aux exportateurs un cadre clair et visible pour choisir les outils adaptés à la diversification de leur offre, à l’optimisation de la qualité, et à l’accès à de nouveaux débouchés. A cet égard, l’un des outils clés présentés à l’occasion de la cérémonie  de lancement officiel de la  nouvelle feuille pour dynamiser notre commerce extérieur sur la période 2025–2027 est la plateforme numérique « One Shop Store Export », pour centraliser les démarches administratives et améliorer l’accès aux dispositifs de soutien à l’export.

En outre, la dynamisation de nos exportations passe par plusieurs chantiers, dont le renforcement de la diplomatie commerciale, la réalisation d’études de marché approfondies, des actions promotionnelles, une offre de formation adaptée, des dispositifs de suivi et d’accompagnement des projets exportateurs, ainsi que l’assurance à l’exportation pour les entreprises exportatrices Marocaines.

C’est dans ce sens et en marge du lancement de la feuille de route pour dynamiser notre  commerce extérieur sur la période 2025–2027, une convention de partenariat a été signée pour la mise en place d’un dispositif national d’assurance-crédit à l’export entre, le Ministère de l’Industrie et du Commerce – Maroc, le Secrétariat d’État chargé du Commerce Extérieur, le Ministère délégué auprès de la Ministre de l’Économie et des Finances, chargé du Budget, l’Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale (ACAPS) et l’Agence Marocaine de Développement des Investissements et des Exportations  AMDIE. Ce dispositif constitue une avancée majeure pour permettre aux entreprises Marocaines de conquérir de nouveaux marchés, notamment en Afrique. Il vise à :

– Renforcer la protection des entreprises exportatrices contre les aléas liés au commerce international, en couvrant à la fois les risques commerciaux et politiques ;
– Sécuriser leurs engagements contractuels à l’export, notamment sur des marchés nouveaux ou peu couverts;

– Encourager la diversification géographique des exportations, en facilitant l’accès à 15 marchés africains prioritaires dans une première phase pilote.

De surcroît et au regard des bouleversements géostratégiques et protectionnistes qui fragilisent le commerce mondial, notre Gouvernement, le département chargé du Commerce Extérieur et les organismes sous tutelle doivent insister sur la nécessité de donner aux exportateurs Marocains les moyens de réussir, en consolidant leur présence sur les marchés internationaux pour tirer pleinement profit des immenses potentialités dont dispose l’économie mondiale et ce pour faire du commerce extérieur un moteur de croissance durable, de création d’emplois, une intégration renforcée dans les chaînes de valeur mondiales et un rayonnement du « label made in morocco » à l’international.

Le seul aléa que le Gouvernement et les responsables du commerce extérieur, à tous les niveaux, essaient de maîtriser c’est celui de l’évolution des données macro-économiques mondiales qu’il s’agisse de l’évolution de la demande internationale ou des comportements économiques. L’importance de cet aléa, au regard des mutations profondes de la géopolitique mondiale, crée une asymétrie singulièrement contraignante entre les délais souvent longs des processus d’ajustement et les variations erratiques de la conjoncture internationale. Dans ce contexte en mutation continuelle, la quête de la compétitivité et la dynamisation du Commerce Extérieur, s’apparente de plus en plus au mythe de Sisyphe.

En somme notre réflexion est qu’au regard de la globalisation (qui est un phénomène dynamique  remettant sans cesse en cause les acquis), maitriser le déficit commercial, dynamiser les exportations Marocaines, faire que s’expriment ses avantages compétitifs, concurrentiels et construits, agir structurellement sur les générateurs de la compétitivité gérer la compétitivité de l’économie Marocaine est une affaire de longue haleine. Ceci pour dire qu’il n’y a jamais de situation acquise dans le Commerce International ; qu’il faut toujours se remettre en cause et ne pas craindre les évaluations périodiques permettant de moduler, au jour le jour si cela est nécessaire, les impératifs de l’ajustement.

Il n’y a pas non plus de petits détails, de grandes mesures ou de mesures à négliger. Tout participe à la compétitivité et la consolidation de nos exportation pour assurer les objectifs stratégiques de la feuille de route pour dynamiser notre commerce extérieur sur la période 2025–2027 qui sont la création de 76.000 postes d’emploi nouveaux, l’élargissement de la base des exportations à travers la création, chaque année, de 400 nouvelles sociétés d’export et la réalisation de 84 Milliards de dirhams (MMDH) supplémentaires dans le secteur de l’export et garantir une balance commerciale viable génératrice de devises extérieures.

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Le 17éme Sommet des BRICS  dans un contexte de multilatéralisme en porte à faux, et le Maroc alors ?

by Mustapha Maghriti 24 juillet 2025
written by Mustapha Maghriti

En la double absence de Xi Jinping Président de la République de Chine et Vladimir Poutine Chef du Kremlin visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale, Dimanche 6 Juillet 2025, le 17éme sommet des dirigeants des BRICS a ouvert le bal au Musée d’Art Moderne de Rio Rio de Janeiro au Brésil, réunissant les dirigeants des États membres accueillie par le Président Brésilien Luiz Inacio Lula da Silva. Fondé en 2009, cette pléiade a pour ambition de réunir les principales puissances émergentes pour se positionner comme une réplique et riposte à d’autres organisations et groupes internationaux régionaux jalonnés par la mainmise des immensités occidentales, en premier lieu le G7.

Les BRICS s’étendent, au-delà des antagonismes et incohérences, dans la perspective de remettre en cause l’hégémonie occidentale sur l’ordre économique international. En Janvier 2024, ils connaissaient ainsi leur premier évasement avec l’intégration de l’Iran, des Émirats Arabes Unis, de l’Égypte et de l’Éthiopie. Cette extension illustre les développements économiques à l’œuvre sur le continent Africain et la montée en puissance des États du Golfe. L’Indonésie les rejoint en Janvier 2025.

Durant ce sommet, les dirigeants ont débattu, du 6 et 7 Juillet, du protectionnisme Américain, de la refonte des institutions financières internationales, du commerce, l’investissement, la coopération financière, l’intelligence artificielle, la santé mondiale, de la transition énergétique, des conflits de Gaza à l’Ukraine et  sur lesquels les BRICS ambitionnent de se poser en médiateurs. Mais ces aspirations piétinent devant des contradictions internes, à l’instar de l’Inde, qui voudrait profiter des absences pour s’imposer tout en se méfiant de l’influence Chinoise. L’Afrique du Sud tente de préserver sa neutralité via un équilibre entre ses partenaires BRICS et ses liens économiques avec l’Occident. Et le Brésil joue la carte du « Sud global » sans vouloir rompre avec les pays du G7. Succinctement, chacun défend ses intérêts, sans véritable vision commune.

A-t-on appris en géopolitique et en relations internationales, le multilatéralisme repose sur la coopération, la confiance, la médiation et la convergence des intérêts. Cependant, plus de 16 chandelles après sa création et sur le marbre de la réalité, les BRICS représentant plus de 51% de la population mondiale et environ 40% du PIB mondial est souvent une addition d’intérêts nationaux divergents, un attroupement sans coordination réelle.

Au regard d’un ce contexte tumultueux, et face à une économie mondiale en forte reconfiguration géopolitique et géostratégique, plusieurs questions globales intéressant tous les États et les peuples et l’apparition de nouvelles et émergentes puissances internationales pour paraphraser les proses de la parénèse royale adressée à la 1ère Conférence des Ambassadeurs, le 30 Octobre 2013. L’apostrophe qui nous interpelle : Le Maroc doit-il intégrer le groupe des BRICS alors que d’autres pays postulent encore et encore pour regagner un « Pool » qui appelle ostensiblement à la fondation d’une orbite d’influence mondial substitutif, y compris des concurrents à l’omnipotence du billet vert Américain, ou de rester entre les deux pôles, contribuant ainsi à une multipolarité dans la géostratégie mondiale ?

Nous pensons, qu’en dépit des dissimilitudes au sein du groupement et face à une géopolitique mondiale protectionniste et un multilatéralisme en porte à faux, avec les BRICS, et sans occulter le dossier du Sahara qui est le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international, et l’aune qui mesure la sincérité des amitiés et l’efficacité des partenariats que le Royaume établit, souligné majestueusement par le Souverain Marocain dans son discours adressé à la Nation le 20 Août 2022, le Maroc pourra continuer sa diversification commerciale qu’elle a déjà entamée diligemment à partir de 2015. 

En regagnant les BRICS, l’économie Marocaine pourra accéder au plus grand marché mondial avec 3 Milliards de consommateurs à travers la Chine ( 1,41 Milliards de consommateurs), le marché le plus peuplé de la planète, suivi de l’Inde ( 1,3 Milliards), loin derrière le Brésil ( 218,5 Millions) et la Russie ( 175 millions d’habitants), ce qu’on appelle dans la littérature de l’économie de développement, le cercle vertueux de la Croissance tirée par les exportations (Export Led Growth).

Aussi, le Maroc pourra profiter d’une demande étrangère tirée par la dynamique économique des BRICS où ces dernières années, ils ont connu une croissance sensationnelle, surpassant le G7 en termes de part du PIB mondial ; une croissance économique principalement portée par la Chine et l’Inde, mais les autres membres du groupe contribuent également à cet essor.

En outre, au regard des contraintes d’Efficient Consumer Response, Quick Response et de Just In Time, le Maroc sera acculé pour s’aligner à l’économie cognitive et de la connaissance en améliorant la qualité et l’innovation de ses produits afin de les rendre plus compétitifs face aux critériums de l’exigence du marché des BRICS, débouché intransigeant en termes de coûts, de qualité de produit et de délais de livraison, ce qui stimulera, de facto, la compétitivité du Label Maroc aussi bien sur le grand marché des BRICS que sur d’autres débouchés mondiaux. 

En sus, l’élargissement des BRICS, avec l’intégration de nouveaux membres comme l’Arabie Saoudite, l’Iran, les Émirats arabes unis, l’Égypte et l’Éthiopie et récemment l’Indonésie ou d’autres pays dans le futur, le tissu économique Marocain deviendra un site d’accueil pour les capitaux étrangers en ouvrant de grandes opportunités d’investissements pour les membres des BRICS et attirera des investissements directs étrangers IDE ce qui renforcera les capacités de production, d’investissement et d’exportation du Maroc.

Se rallier avec le groupement des BRICS ne doit en aucun cas avoir une connotation péjorative de rupture avec les clauses de nos partenaires occidentaux à l’instar de l’accord d’association avec l’Union Européenne et l’Accord du libre échange avec les Etats Unis, car faut-il le rappeler les BRICS ne représentent pas manifestement une alliance anti-Américaine ou anti-Occidentale, ni un groupement d’obédience socialiste ou communiste, mais devra être perçu comme le pendant logique de notre politique de diversification stratégique de notre commerce extérieur, qui porte ses fruits année après année.

In fine et au-delà de la conséquence logique de la maturation de notre diversification commerciale et de notre offre exportable, ne s’agit-il pas de positionner l’économie Marocaine dans l’échiquier mondial multipolaire qui se dessine jour après jour dans la cartographie de la géopolitique mondiale, avec un rythme  de plus en plus soutenu et profiter des aubaines offertes par la multipolarité ?

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Quel financement du développement en Afrique dans une géopolitique en fragmentation ?

by Mustapha Maghriti 23 juillet 2025
written by Mustapha Maghriti

Dans une globalisation en pleine réfection jalonnée par le fractionnement potentiel de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord -OTAN-, le retour de Donald.Trump au bureau ovale, les antagonismes systémiques entre grandes puissances, et la fragmentation du multilatéralisme, l’Afrique s’expose et endure les rétroactions des crises multidimensionnelles de la géopolitique mondiale, spécifiquement l’aggravation de la pauvreté, l’exclusion sociale et inégalités entre pays et régions. Ces fragilités émincent l’efficacité des actions menées pour la réalisation des Objectifs de Développement Durable ODD à l’horizon 2030, et réduisent à peau de peau le dénouement de l’ambition d’une Afrique prolifique, florissante et opulente.

Toutefois, ces défis ne doivent pas dissuader les décisionnaires Africains de la quête d’aller de l’avant. Encore plus, l’Afrique doit reconvertir et réorienter ces obstacles en opportunités de dynamique économique et sociale et de prendre le contrôle complet de sa mission et destinée, propos du discours Royal Souverain Marocain adressé aux participants à l’édition 2025.

Aussi, face au jaillissement d’un ordre économique mondial fragmenté, marqué par de fortes tumultes géopolitiques, les irrégularités dans les chaînes d’approvisionnement et un retour des murailles protectionnistes matérialisés par la montée des droits de douane, repenser l’intégration régionale économique de l’Afrique, intensifier ses envergures financières et élargir son potentiel commercial s’avère une ambition  inéluctable invoquée à Abuja au Nigeria lors des 32éme Assemblées annuelles d’Afreximbank autour d’un thème évocateur « Construire l’avenir sur des décennies de résilience » qui ont réunis les dirigeants Africains pour poser les jalons d’un nouveau modèle de résilience continentale. Sous cet angle, l’intégration commerciale de l’Afrique est une exigence pressante et inévitable dans une géopolitique mondiale mouvementée et de plus en plus protectionniste  où le prorata du commerce de l’Afrique dans l’échiquier mondial ne dépasse guère les 3%. Aussi, nonobstant le commerce intra-africain a progressé de 12,4 %, atteignant 1.500 Milliards de dollars, selon le dernier rapport annuel de la Banque Afreximbank, ces flux commerciaux participent seulement de 16% au volume total du commerce dans le continent, contre plus de 60% en Europe et 50% en Asie.

De ce fait, le lançage de la Zone de Libre-échange Continentale Africaine ZLECAF représente une véritable aubaine pour aiguiser le commerce inter et intra-africain et en faire un catalyseur de croissance et de développement inclusif perdurable pour l’Afrique, promouvoir l’industrialisation  des pays Africains et renforcer la fertilité du climat des affaires et son attractivité pour les investissements directs étrangers IDE, ainsi que la consolidation de la flexibilité des économies Africaines face aux chocs exogènes d’une géopolitique en crise.

En sus, il est impérieux d’accélérer les réformes en lien avec à la bonne gouvernance, l’amélioration du climat de l’investissement des affaires économiques internationales, à la protection des investisseurs nationaux et étrangers, à la lutte contre la corruption, et à l’impartialité du système judicaire afin de garantir un entreprenariat Africain transparent, féconde, dynamique vertueuse porteuse d’investissements productifs, de croissance, et d’emplois.

En outre, avec un gisement incommensurable en ressources minières, énergétiques, hydriques, agricoles et biologiques que recèle le continent, les économies Africaines  ne doivent plus se contenter et se cantonner à exporter ses matières brutes. L’Afrique doit exploiter  amplement ses inouïs richesses naturelles à travers une industrialisation de 2éme génération garantissant l’investissement dans la transformation, la valorisation locale de ses opulences minières, ainsi que l’industrialisation de 3éme génération utilisant et exploitant les cercles vertueux de l’intelligence artificielle à même de secréter des valeurs ajoutées cognitives, des emplois, de générer des revenus destinés à financer son développement et s’aligner à l’économie du savoir et de la connaissance.

Dans ce contexte, notre patrie ne s’affirme-t-il pas, dorénavant, comme un catalyseur stratégique des partenariats Africains et joue, de ce fait, un rôle raccordement entre les différentes régions du continent et les pays du Sud à travers le lancement des projets structurants qui vont moduler robustement le paysage économique et social de l’Afrique à l’instar du Gazoduc Africain Atlantique (AAGP) qui constitue une véritable coursive d’intégration et de développement économique ou récemment l’Initiative Atlantique qui va changer la géopolitique de l’Afrique via  l’accès des Etats du Sahel à l’Océan Atlantique. A ce titre, faut-il souligner que l’Afrique atlantique comme espace de partenariat ne peut en aucun cas être en concurrence avec l’Union Africaine et les organisations sous régionales. Elle devrait être perçue comme une dynamique complémentaire au processus d’institutionnalisation de la gouvernance de l’Afrique.

Et pertinemment, pour assurer une telle dynamique économique et mener à bien ses réformes économiques, politiques et sociales, la mobilisation des ressources financières demeure une condition sine qua non pour la réalisation d’une croissance perdurable et inclusive des économies Africaines.

Sous cet angle, l’Afrique est interpellée à une plus grande mobilisation de ses ressources financières domestiques et à l’édification de réformes structurelles pour consolider les fondamentaux économiques. En sus, elle doit mettre au point des mécanismes innovateurs de financement du développement et profiter diligemment des transferts financiers de la diaspora Africaine. A cet égard, le continent Africain ne peut pas compter intrinsèquement sur l’Aide publique au développement ou les financements externes qui sont, par essence, engendreurs d’endettement.

A cet égard, les efforts doivent être déployés sur les volets national, régional et international pour colmater les carences du financement de la gouvernance pour accoucher une Afrique resplendissante et dynamique.

Néanmoins, à l’approche de l’agenda 2030 du Programme de Développement Durable adopté par les Nations Unies en 2015 visant à éradiquer la pauvreté, réduire les inégalités et protéger la planète d’ici 2030, l’apostrophe du financement du développement de l’Afrique doit interpeller les chefs d’État et de gouvernement, les dirigeants politiques et intellectuels pour le prochain Sommet sur les ODD ; objectifs qui s’enlisent dans la crise climatique, les fluctuations économiques, les conflits et les tensions géopolitiques.

L’accès aux financements concessionnels à des prêts à taux d’intérêt bonifiés, le renforcement des capacités des institutions financières régionales pour soutenir les économies Africaines, l’amélioration de la représentativité de l’Afrique, dans toute sa diversité, au sein du système financier international, la réduction des taxes sur les transferts de fonds de la diaspora Africaine, ne sont-ils pas autant de réclamations et des doléance légitimaires et justifiées auxquelles il convient d’apporter des répliques ?

Sous cette option, La Quatrième Conférence internationale sur le financement du développement (FFD4) qui se tient  au Palais des expositions et des congrès FIBES de Séville en Espagne, du 30 Juin au 3 Juillet 2025 représentera une opportunité unique de réformer le financement à tous les niveaux, en donnant une impulsion à la réforme de la charpente financière internationale, et de relever les challenges qui obstruent et retardent l’investissement impératif immanquable et infaillible à la réalisation des Objectifs de développement durable.

Dans le même ordre d’idées, 10 ans après l’Agenda d’Addis-Abeba, cette 4ème Conférence Internationale sur le Financement du Développement visant à répondre aux défis actuels (crise de la dette, inégalités croissantes, urgence climatique et fragmentation des financements) est une occasion inouïe à établir un cadre mondial renouvelé de financement permettant de mobiliser des volumes de capitaux plus importants à moindre coût et permettra aux pays Africains, confrontés à des taux d’endettement trop importants, qui consacrent davantage de ressources au service de la dette qu’à des secteurs essentiels, de poursuivre leur dithyrambe en faveur de solutions urgentes comme la santé, l’éducation.

La Quatrième Conférence internationale sur le financement du développement doit  repenser les instruments financiers mondiaux au service du développement durable de l’Afrique à travers un débat substantiel sur la refonte de l’ossature financière internationale en adoptant une approche multilatérale, engageant fondamentalement les économies Africains qui sont trop souvent exclues dans le processus d’élaboration des règles du système financier international en garantissant l’intégration des financements climatiques et de la biodiversité dans une approche cohérente pour une transition écologique juste de l’Afrique.Ce remodelage financier inéluctable doit assurer, plus singulièrement, la consolidation de la représentation légitime de l’Afrique au sein des instances financières internationales, permettant d’avoir des solutions innovantes, solidaires et adaptées aux réalités des économies Africaines.

23 juillet 2025 0 comment
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Après  50 chandelles, quels challenges de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest CEDEAO ?

by Mustapha Maghriti 6 juillet 2025
written by Mustapha Maghriti

La Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest connue sous l’acronyme CEDEAO vient  de commémorer ses 50 chandelles d’existence à Abuja. La CEDEAO est née le 28 Mai 1975 suite à la signature du Traité de Lagos formée par quinze pays membres sous forme d’organisation intergouvernementale. Et les cérémonies continuent à se dérouler depuis plusieurs mois dans l’espace Ouest-Africain, malgré que cet anniversaire soit flétri par le retrait de trois pays Burkina-Faso, Mali et le Niger, désormais regroupés au sein de la Confédération des États du Sahel CES appelée aussi Alliance des États du Sahel AES, et qui entendent mettre en œuvre leur propre programme économique.  

Après 50 bougies, le principal acquis de la CEDEAO est la libre circulation des biens et des personnes ; un acquis qui a permis spécifiquement de consolider le homogénéité et la cohésion économique entre les États membres où un seul document de voyage est aujourd’hui nécessaire pour franchir les frontières des 12 pays fluidifiant les déplacements de plus de 400 Millions de citoyens contrairement aux années 1970 connues par des expulsions massives des ressortissants Ouest-Africains. Aussi, dans l’espace CEDEAO, les investisseurs peuvent créer des unités de production dans n’importe quel tissu économique des 15 États membres.

Par ailleurs, parmi les principales concrétisations de l’organisation intergouvernementale, on note des investissements dans l’approvisionnement énergétique, la sécurité alimentaire de la région grâce à l’Agence Régionale pour l’Agriculture et l’Alimentation qui gère le stock de céréales permettant d’approvisionner les États membres en cas de famine. Ces réalisations de la CEDEAO ont permis de raffermir la résistance à l’extrémisme haineux, à la criminalité transnationale organisée, aux chocs économiques liés à la croissance démographique. Paix, sécurité et prospérité de la région sont liées à une CEDEAO plus intégrée.

En outre, la CEDEAO se félicite du renforcement de son marché commun avec une union douanière au sein de son espace régional et de la structuration d’une stratégie régionale de valorisation du capital humain permettant d’exploiter les compétences des jeunes et à combler l’hiatus hommes/femmes au sein de l’espace CEDEAO .

Parmi les réussites de la CEDEAO, il y a notamment le système d’échange d’énergie électrique Ouest-Africain West African Power Pool WAPP qui a permis de mutualiser la production et le transport d’électricité en Afrique de l’Ouest. Au total, 7.000 Kilomètres de lignes électriques sont à ce jour interconnecté, soit 4 terawatts-heure par an, le double de ce qui est échangé entre les pays d’Afrique de l’Est. L’ambition de la CEDEAO dans cinq ans est d’atteindre 16.000 Km de lignes interconnectées.

Toutefois ces acquis évoqués ne doivent pas occulter les difficultés et les défis qui attendent l’espace CEDEAO. En effet, beaucoup reste à faire en matière d’intégration économique : les échanges commerciaux entre les pays membres restent limités (à moins de 15%) par rapport à d’autres blocs régionaux comme l’Union européenne, le MERCOSUR et l’ASEAN. Parmi les entraves, le coût élevé des transactions, la carence des infrastructures de transport, les complexités administratives, la spécialisation commerciale limitée avec une production étayée pour l’essentiel sur les matières premières, le commerce informel et la faible diversification des exportations.

En sus, le problème de la monnaie commune continue à diviser les pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine Uemoa, ayant le franc CFA comme monnaie commune, et ceux de la CEDEAO qui ont leurs propres monnaies, dont le Nigeria et le Ghana, deux puissances économiques et démographiques de la région.

A ces divisions s’ajoutent des évolutions récentes, la sortie des trois pays de l’Alliance des Etats du Sahel (Mali, Burkina-Faso, Niger) ; une sortie qui fragilise non seulement la CEDEAO qui se voit réséquer de près de 5°% de sa superficie, mais aussi menace l’avènement de la monnaie unique de la région. En dépit de ces écueils, la Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a réitéré son engagement à introduire une monnaie régionale unique, l’Eco, d’ici 2027. Ce plan ambitieux, discuté lors de la récente réunion du Conseil de convergence de la CEDEAO à Nigeria, vise à remplacer les monnaies nationales des douze États membres de l’Union par l’Eco. Une monnaie unique qui pourrait amortir les chocs des fluctuations des taux de change qui gonflent le coût des biens importés, pourrait encourager le commerce entre les 12 pays membres, réduire les coûts de transaction et renforcera l’intégration économique et la stabilité financière, ce qui est particulièrement crucial dans le contexte actuel d’instabilité régionale et mondiale.

Autres menaces, la CEDEAO est confrontée à une violence extrême et à des attaques terroristes qui déstabilisent les États membres, ainsi que l’instabilité politique, les flux d’armes illicites et la criminalité transnationale organisée  qui s’étendent également à des pays limitrophes.

En somme, après 50 années d’existence, plusieurs challenges attendent la CEDEAO, à l’instar des entraves liées à l’intégration économique régionale, notamment la faible intégration commerciale, la pauvreté et les inégalités socio-économiques entre les États membres. De surcroit, l’Organisation intergouvernementale est confrontée aux multiples problèmes de changement climatique et ses conséquences, notamment la sécheresse et les inondations qui affectent la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des populations. Aussi, la CEDEAO doit gérer les tensions internes, comme le retrait récent de plusieurs pays membres et les transitions politiques militaires, ainsi que le terrorisme et l’instabilité politique.

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Quel financement de la Gouvernance en Afrique à l’ère d’une géopolitique mondiale en recomposition?

by Mustapha Maghriti 29 juin 2025
written by Mustapha Maghriti

Après quatre années de stagnation presque totale, la gouvernance globale en moyenne sur le continent Africain a cessé de progresser depuis 2022, alors que la montée des conflits et de l’insécurité ainsi que le rétrécissement de l’espace démocratique ne cessent de se dégrader. En effet, selon le dernier rapport Ibrahim Governance présenté à Marrakech,  à l’occasion de l’édition 2025 du «Ibrahim Governance Weekend », qui s’est tenu sous le Haut Patronage du Souverain Marocain, l’Indice Ibrahim de la Gouvernance IIAG en Afrique 2024 qui évalue les performances et les tendances de la gouvernance publique dans les 54 pays Africains portant sur la décennie 2014- 2023, la gouvernance sur le continent africain a cessé de progresser, alors que sécurité et démocratie continuent de se dégrader, compromettant les avancées substantielles réalisées en matière de développement humain et économique.

Faut-il rappeler que la Fondation Mo Ibrahim a été crée en 2006 par l’homme d’affaires Mo Ibrahim. Basée à Londres et à Dakar, au Sénégal, elle œuvre au renforcement de la gouvernance et du leadership en Afrique à travers ses initiatives clés: stimuler le débat sur la gouvernance, fournir des critères permettant aux citoyens et aux gouvernements de mesurer les progrès accomplis en matière de gouvernance, saluer la réussite en matière de leadership sur le continent Africain et fournir aux dirigeants d’excellence les moyens de continuer à contribuer à l’avenir de leur continent à l’issue de leur mandat national, et, enfin, conforter les futurs dirigeants du continent Africain. Et Commentant les résultats de l’IIAG 2024, Mo Ibrahim, fondateur et président de ladite Fondation, a déclaré : « L’IIAG 2024 nous rappelle froidement la menace que l’aggravation de la crise sécuritaire et le rétrécissement de l’environnement participatif font peser sur les progrès de l’Afrique. Certes, cette situation reflète aussi la crise mondiale. L’escalade des conflits et la méfiance croissante à l’égard des institutions et des valeurs démocratiques ne sont pas le seul apanage de l’Afrique. Ils s’observent partout dans le monde. Mais cette situation est particulièrement préoccupante en Afrique, car elle remet en jeu les progrès accomplis en matière de développement économique et social et les challenges du futur.

Aussi, dans une géopolitique mondiale en pleine recomposition, dans un contexte international marqué par l’incertitude stratégique, le retour de la guerre en Europe bouleversée par la guerre en Ukraine, la fragmentation potentielle de l’OTAN et la montée des tensions sino-américaines, le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, les rivalités systémiques entre grandes puissances et la fragmentation du multilatéralisme, l’Afrique subit de plein fouet les rejaillissements des crises multidimensionnelles de l’économie mondiale, notamment l’aggravation de la pauvreté, l’exclusion sociale et les dissonances entre pays et régions. Ces vulnérabilités amenuisent l’efficience des contenances menées pour la réalisation des Objectifs de Développement Durable ODD à l’horizon 2030, et réduisent à peau de chagrin, la concrétisation de l’objectif d’une Afrique florissante et prospère.

Toutefois, ces challenges conjoncturels ne doivent pas dissuader les décideurs Africains de l’ambition d’aller de l’avant. Encore plus, l’Afrique doit transsubstantier ces contraintes en opportunités de croissance, de développement et prendre le contrôle complet de sa destinée, propos du discours Royal Souverain Marocain adressé aux participants à l’édition 2025 du Forum « Ibrahim Governance Weekend » qui a ouvert ses travaux dimanche 1 Juin 2025 à Marrakech dont la lecture a été donnée par le conseil Royal André Azoulay.

Aussi, au regard de l’émergence d’un ordre mondial fragmenté, marqué par de fortes tensions géopolitiques, des réalignements économiques, les perturbations dans les chaînes d’approvisionnement un retour du protectionnisme incarné par la montée des droits de douane, repenser l’intégration économique de l’Afrique, renforcer ses capacités financières et libérer son potentiel commercial s’avère un objectif incontournable évoqué à Abuja au Nigeria lors des 32éme Assemblées annuelles d’Afreximbank autour d’un thème évocateur « Construire l’avenir sur des décennies de résilience » qui ont réunis les dirigeants Africains pour poser les bases d’un nouveau modèle de résilience continentale. A ce titre, l’intégration économique du continent noir  est une nécessité impérieuse dans une géopolitique mondiale agitée où la part de l’Afrique dans le commerce mondial ne dépasse pas les 3%. De même, quoique le commerce intra-africain a progressé de 12,4 %, atteignant 1 500 Milliards de dollars, selon le dernier rapport annuel de la Banque Afreximbank, ces échanges représentent seulement 16% du volume total du commerce dans le continent, contre 60% en Europe et 50% en Asie.

De ce fait, le lancement de la Zone de Libre-échange Continentale Africaine ZLECAF constitue une réelle aubaine pour aiguillonner le commerce entre les pays africains et en faire un catalyseur de croissance et de développement durable pour l’Afrique, promouvoir l’industrialisation et renforcer la flexibilité des économies africaines et leur attractivité pour les investissements directs étrangers IDE.

Par ailleurs, dans l’ambition de créer une séquence vertueuse porteuse de croissance, d’investissements et d’emplois, il est primordial d’accélérer les réformes relative à la bonne gouvernance, à l’amélioration du climat de l’investissement des affaires, au renforcement de la transparence, à la protection des investisseurs, à la lutte contre la corruption, à l’indépendance et l’impartialité du système judicaire afin de garantir un entreprenariat fertile et dynamique

En outre, avec un potentiel considérable en ressources minières, énergétiques, hydriques, agricoles et biologiques, ainsi que  40 % des réserves mondiales de matières premières et 30% des minéraux critiques, l’Afrique ne peut plus se contenter d’exporter ses matières premières. L’Afrique de tirer pleinement parti de ses énormes richesses à travers une industrialisation garantissant l’investissement dans la transformation et la valorisation locale de ses richesses naturelles, la création de chaines de valeur régionales à même de créer des valeurs ajoutées et des emplois, de générer des revenus destinés à financer son développement comme il a été souligné dans la rhétorique Royale.

Dans ce contexte, le Royaume ne s’affirme-t-il pas, dorénavant, comme un catalyseur stratégique des partenariats Africains et joue, de ce fait, un rôle raccordement entre les différentes régions du continent et les pays du Sud à travers  lancement des projets structurants qui vont moduler robustement le paysage économique et social de l’Afrique à l’instar du Gazoduc Africain Atlantique (AAGP) qui constitue une véritable coursive d’intégration et de développement économique ou récemment l’Initiative Atlantique qui va changer la géopolitique de l’Afrique via  l’accès des Etats du Sahel à l’Océan Atlantique. A ce titre, faut-il souligner que l’Afrique atlantique comme espace de partenariat ne peut en aucun cas être en concurrence avec l’Union Africaine et les organisations sous régionales. Elle devrait être perçue comme une dynamique complémentaire au processus d’institutionnalisation de la gouvernance de l’Afrique.

Et pertinemment, pour assurer une telle dynamique économique et mener à bien ses réformes économiques, politiques et sociales, la mobilisation des ressources financières demeure une condition sine qua non à la réalisation d’une croissance perdurable et inclusive des économies Africaines.

Sous cet angle, le Souverain Marocain appelle à un changement de paradigme dans le financement du développement où l’Afrique est interpellée à une plus grande mobilisation de ses ressources financières domestiques et à l’édification de réformes structurelles pour consolider le cadre macroéconomique. En sus, elle doit mettre au point des mécanismes innovants de financement du développement et bénéficier diligemment des transferts financiers de la diaspora Africaine. A cet égard, l’Afrique ne peut pas compter exclusivement sur l’Aide publique au développement ou les financements externes qui sont, par essence, engendreurs de dettes.

A cet égard, les efforts doivent donc être déployés sur les volets national, régional et international pour colmater les carences du financement de la gouvernance pour accoucher une Afrique resplendissante et dynamique.

Néanmoins, à l’approche de l’agenda 2030 du Programme de Développement Durable adopté par les Nations Unies en 2015 visant à éradiquer la pauvreté, réduire les inégalités et protéger la planète d’ici 2030, l’apostrophe du financement du développement de l’Afrique doit interpeller les chefs d’État et de gouvernement, les dirigeants politiques et intellectuels pour le prochain Sommet sur les ODD ; objectifs qui s’enlisent dans la crise climatique, les fluctuations économiques, les conflits et les tensions géopolitiques.

L’accès aux financements concessionnels à des prêts à taux d’intérêt bonifiés, le renforcement des capacités des institutions financières régionales pour soutenir les économies africaines, l’amélioration de la représentation de l’Afrique, dans toute sa diversité, au sein du système financier international, la réduction des taxes sur les transferts de fonds de la diaspora africaine, ne sont-ils pas autant de réclamations et des doléance légitimes auxquelles il convient d’apporter des répliques ?

Sous cette option, La Quatrième Conférence internationale sur le financement du développement (FFD4) qui se tiendra au Palais des expositions et des congrès FIBES de Séville en Espagne, du 30 juin au 3 Juillet 2025 représentera une opportunité unique de réformer le financement à tous les niveaux, y compris en donnant une impulsion à la réforme de l’architecture financière internationale, et de relever les défis qui freinent l’investissement urgent nécessaire à la réalisation des Objectifs de développement durable.

Dans le même ordre d’idées, 10 ans après l’Agenda d’Addis-Abeba, cette 4ème Conférence Internationale sur le Financement du Développement visant à répondre aux défis actuels (crise de la dette, inégalités croissantes, urgence climatique et fragmentation des financements) sera une occasion inouïe à établir un cadre mondial renouvelé de financement permettant de mobiliser des volumes de capitaux plus importants à moindre coût et permettra aux pays Africains, confrontés à des taux d’endettement trop importants, consacrent davantage de ressources au service de la dette qu’à des secteurs essentiels comme la santé ou l’éducation, de poursuivre leur dithyrambe en faveur de solutions urgentes.

La Quatrième Conférence internationale sur le financement du développement doit  repenser les mécanismes financiers mondiaux au service du développement durable à travers un débat substantiel sur la refonte de l’ossature financière internationale qui devrait adopter une approche multilatérale, engageant fondamentalement les économies Africains qui sont trop souvent exclues dans le processus d’élaboration des règles du système monétaire et financier mondial.

Ce remodelage financier inéluctable doit assurer, plus singulièrement, la consolidation de la représentation légitime de l’Afrique au sein des instances financières internationales, permettant d’avoir des solutions innovantes, solidaires et adaptées aux réalités des économies Africaines.

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Baccalauréat 2025 et l’énigme des Mentions au Maroc

by Mustapha Maghriti 19 juin 2025
written by Mustapha Maghriti

Le Samedi 14 Juin 2025 était le jour J qui tenait en haleine tous les bacheliers du Maroc ; il était un jour J exceptionnel pour tous les bacheliers du Royaume. Résultat : Ils étaient 250.075 candidats et candidates à avoir décroché le précieux titre du Baccalauréat pour cette année 2025, soit un taux réussite de 66,8% contre 67,86% lors de la session ordinaire de 2024. Celui des filles s’élève à 71,3%, tandis que celui des garçons est de 61,81%.

Concernant les filières internationales du baccalauréat marocain, le taux de réussite s’est établi à 68,95% contre 76,15% pour les filières professionnelles.

Ultime sésame pour les lycéens, l’obtention du Baccalauréat enclore le cycle éducatif secondaire ouvrant ainsi les portes des études supérieures, dernière étape – et non la plus facile- avant l’emploi et la vie professionnelle active.

L’affichage des résultats du Baccalauréat de ce jour J donna lieu à des scènes qui témoignent de l’importance que continue à constituer cette « schibboleth » pour les lycéens et leurs familles. Entre pleurs et détresse des recalés et bonheur des nouveaux bacheliers, le Baccalauréat est un phénomène sociétal qui continue à impacter viscéralement, les vies et les parcours.

Rétrospectivement, entre 2007-2008, le taux de réussite était de 44%, ce taux de réussite a gravi, en une seule année, de près de 8,19 points entre 2019 et 2018. Faut-il rappeler qu’en une seule décennie, il a sauté de 28 points et de 17 points en 2 ans, après une évolution en dents de scie entre 2007 et 2015. 

La meilleure moyenne a été obtenue au niveau de l’Académie régionale de Casablanca-Settat dans la branche Sciences physiques– option française (19,61 sur 20) selon les chiffres officiels du département de Saad Berrada. 

La deuxième meilleure moyenne nationale a été obtenue dans la région de l’Oriental, avec une moyenne de 19,59 en Sciences physiques, option française. La troisième moyenne nationale a été obtenue dans la région Dakhla-Oued Eddahab avec une moyenne de 19,51.

Par ailleurs, le nombre de candidats ayant obtenu une mention parmi les candidats scolarisés et libres s’est élevé à 152.261, soit 54,9% du total des admis.

152.261candidats ont obtenu leur Baccalauréat avec mention, soit 54,9% de l’ensemble des bacheliers avec une hausse de 3,44% par rapport à 2023.

Même en France, la hausse spectaculaire du taux de réussite est accompagnée par une recrudescence du taux de mentions délivrées aux résultats du Baccalauréat. La croissance du taux de réussite au Baccalauréat s’accompagne d’une forte augmentation du nombre de mentions. En 1967, seulement 32% des bacheliers obtenaient une mention. En 2022, ce sont 58,8 % des candidats (toutes filières confondues) ont décroché une mention, soit presque un candidat sur deux. 

Au Maroc, il y a plus dix ans, le taux de réussite au baccalauréat ne dépassait guère les 35%. 

L’apostrophe qui nous interpelle : Que s’est-il passé en moins de deux décennies pour qu’on ait atteint un tel niveau de réussite dans un laps de temps très court, et que les mentions BIEN et très BIEN soient distribuées à discrétion ? 
Serait-ce imputable à un coup de balai du diplôme ou à des candidats bien plus doués, plus clairvoyants, plus perspicaces que notre génération et la génération qui nous a précédés? Serait-ce assignable à un système de notation courtisanesque ? Serait-ce attribuable à un système éducatif miséricordieux par lequel certaines écoles privées gratifieraient leurs élèves de notes non méritées ? 

Ou serait-il le signe d’un investissement accru des élèves mieux préparés, et plus motivés, entraînant de fait ce crescendo de niveau des mentions ? La réforme du Baccalauréat à travers la valorisation du contrôle continu et le développement des cours particuliers a pu-t-elle aider bon nombre d’élèves en le permettant d’obtenir plus aisément une mention ?  

L’enjeu d’obtention de bonnes notes au baccalauréat a eu une conséquence que nous  considérons négative, à savoir la focalisation excessive des familles sur la préparation en quantité et non en qualité de l’examen et de ce fait nous nous sommes malheureusement retrouvés avec des étudiants qui sont plus préparés pour affronter l’examen, que préparés à affronter la vie.

De ce fait, ce qui devrait, de prime abord, s’apercevoir et se dévoiler comme une nouvelle exhilarante nous interpelle à poser plusieurs interrogations. 
Avec un indice de développement de 0,683, le Maroc occupe la 120éme rang, derrière notre limitrophe l’Algérie qui se classe au 96éme rang,  ou l’Egypte (100éme rang),  ou notre rival la Tunisie qui se classe au 105éme rang, le Gabon (108éme rang), le Botswana (111éme rang) ou la Libye en pleine reconstruction qui se range au 115éme place.

Parmi les principaux facteurs expliquant cette performance figurent les déficits significatifs en matière d’éducation. D’ailleurs, les auteurs du PNUD estiment que nonobstant le passage du Maroc au club des pays à développement humain élevé, les efforts du Maroc doivent se focaliser sur l’amélioration de leur accès à l’éducation et au marché de l’emploi à même d’assurer une dynamique économique et sociale inclusive et durable.

D’autres rapports taxent le système éducatif Marocain de toutes les épithètes péjoratives et ne saurait expliquer ce jubilé inopiné, encore moins cette frénésie des mentions dont s’adjugent 54,9%  des lauréats Marocains. Des moyennes de 17, 18 et 19 au Baccalauréat sont servies à profusion et à volonté. 
Naguère, le taux de réussite durant les années 70 n’excédait pas les 15% puisque le système à l’époque était beaucoup plus rigide et sélectif. Il n’y avait pas durant cette phase de possibilités de rattrapage et il n’existait alors qu’une seule session d’examen.

En outre, il y a plus de 40 ans, décrocher son Baccalauréat avec mention Assez bien, Bien ou « très bien » était une grande distinction personnelle et une démonstration du sérieux et de la recherche de réussite. A ce titre, le cercle des poètes disparus des années 70 ou des années 80 auraient eu autant de valeur d’excellence avec l’augmentation du nombre d’élèves obtenant des mentions.

Devant cette profusion des mentions, une note de 13 ou de 14, qui était dans notre génération une prouesse et un exploit ne garantit plus une inscription aux grands instituts cotés du Royaume qui, en sus, des moyennes élevées comme premier ticket d’entrée, ne sont accueillants que sur concours.

En France, la valeur d’une mention est devenue subjective : Alors que la grande majorité des formations du supérieur ont intégré le calendrier de Parcoursup, elles sélectionnent leurs étudiants sans connaître leur mention au bac. C’est notamment le cas des classes préparatoires. « La question des mentions ne se pose pas, puisque les élèves reçoivent leurs propositions d’admission avant le résultat du baccalauréat ».

Du côté de Sciences po Paris, la mention « très bien » au bac permettait auparavant d’accéder au cycle Bachelor sans passer par les concours, mais cela a été supprimé en 2014. Intégrée au calendrier de Parcoursup, l’admission des étudiants se fait désormais avant les résultats du Bac.

Même si la mention reste un « gage de qualité », elle est donc devenue « inutile pour beaucoup de formations ». Ce ne sont plus que les notes qui comptent aujourd’hui, et la mention perd sans doute de son utilité. Elle devient de plus en plus une satisfaction personnelle par rapport au travail fourni pendant toutes ces années ». 

Au Maroc, paradoxalement, si jadis, le bac du cercle des poètes disparus, de par sa rigueur, constituait un réel clé d’entrée pour diverses disciplines, son obtention est aujourd’hui imposée y compris pour certaines filières de la formation professionnelle fondées à l’origine dans les années 70 pour ceux qui n’avaient pas atteint le niveau Bac ou qui n’avaient pas réussi à le décrocher. 

Le mystère sur ces records historiques de réussite et ces moyennes générales tellement élevées et en grand nombre qu’elles en deviennent peu plausibles. Seule des enquêtes rigoureuses permettraient d’ouvrir la boite de pandore, l’énigme et le talisman du foisonnement des mentions. 

19 juin 2025 0 comment
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Mustapha maghriti

Mustapha MAGHRITI, passionné de lecture et d’écriture depuis mon enfance. Après avoir passé moult années à écrire des articles et chroniques auprès plusieurs supports médiatiques nationaux et internationaux, j’ai décidé qu’il était grand temps de réaliser mon rêve et de faire partager ma passion de la plume dans un support numérique, mon blog en l’occurrence.

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