En cette période de forte canicule, en pleine saison estivale quoi de mieux que d’aller à la plage pour se rafraîchir un peu et inhaler de l’air frais ? Mais attention, toutes les plages ne sont fréquentables : C’est un secret de polichinelle que chaque été, les plages Marocaines deviennent l’œuvre d’une bataille quotidienne pour la propreté et le respect de l’environnement où ces baignades sont envahies par les déchets, malgré les efforts acharnés des équipes de nettoyage qui triment depuis l’aube chaque jour.
» Que DIEU vous bénisse ; ramassez vos déchets, nous travaillons depuis quatre heures du matin « , ces mots, prononcés par une agente de nettoyage à Salé, attestent ostensiblement de la disgrâce et le désarroi des travailleurs face à l’irrévérence et la froideur totale des vacanciers.
Avouons-le, les plages Marocaines sont depuis longtemps victimes d’une nonchalance chronique en matière de gestion des déchets, attisée durant l’été, période de forte avalanche.
En dépit des efforts louables déployés par les équipes de nettoyage et les associations environnementales, et la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement présidée par Son Altesse Royale la Princesse Lalla Hasnaa qui, faut-il le rappeler, a été lancée en Juin dernier concernant 106 plages, dont 28 labellisées « Pavillon bleu », pour offrir aux estivants un espace propre, équipé, sécurisé et animé. En plus des opérations de nettoyage des plages, la Fondation sensibilise des enfants aux dangers des déchets plastiques dans le cadre de l’opération « b7arblaplastic », les résultats restent décevants. Aussi, Les campagnes de sensibilisation, tant dans les médias, que sur les réseaux sociaux ainsi que sur le terrain, semblent avoir peu d’incidence sur le comportement des vacanciers.
Les écologistes dénoncent une ambivalence aveuglante : Malgré les missives réitérées, très prisées en été, les plages sont un atout qu’il convient de valoriser tout au long de l’année. Pourtant, plusieurs d’entre elles sont à la merci de comportements inciviques et de déchets qu’on trouve sur le sable et même dans l’eau. Ce genre de comportements irresponsables contribue à la dégradation de l’environnement et met en péril la santé des êtres humains et des océans.
En outre, le Maroc a également adopté une loi en matière de lutte contre la pollution plastique depuis le 1er juillet 2016. Inopportunément, cette loi ne montrait aucun engagement réel des autorités locales quant à son application et sa mise en œuvre effective.
Pour preuve, en marchant sur le sable ou même en se baignant, on peut tomber sur des bouteilles vides, sacs en plastique, gobelets, canettes, épluchures de fruits, voire même des couches pour bébé !! Des déchets, majoritairement en plastique, qui s’ajoutent à ceux qui sont déversés directement dans la mer, constituant ainsi une épée de Damoclès pour les milieux marins où chaque année, l’humanité produit 300 Millions de tonnes de déchets plastiques, dont 11 Millions finissent par se retrouver dans les océans.
Ces plastiques ont des retombées dangereuses sur la faune marine : Les matières plastiques se décomposent et deviennent de minuscules particules sur lesquelles se développe le phytoplancton, et rentre ainsi à la base de la chaîne alimentaire. Ce plancton végétal est mangé par le zooplancton qui est ensuite ingéré par les poissons.
On s’en souvient, lors de la COP24 qui a démarré dans un contexte international d’aggravation sans précédent des phénomènes climatiques avec, à l’appui de ces constats, la multiplication des rapports scientifiques alarmants, pointant tour à tour l’élévation inexorable du niveau des océans, l’accélération de la fonte des glaces, la destruction croissante de la biodiversité.
Selon l’ONG Surfrider Foundation Europe, plus de 600 espèces ont été retrouvées avec, dans leurs organismes, la présence de macro ou de micro-déchets plastiques. Ces espèces vont confondre le plastique avec leur propre nourriture, et il va donc devenir leur prédateur.
De ce fait, la santé des Hommes se trouve affectée en raison de notre consommation de poissons présentant eux-mêmes des micros plastiques. S’ajoute à cela, le plastique ingéré directement à partir de nos produits et emballages où une grande quantité de microparticules de plastiques migrent en effet vers la nourriture et les boissons.
Le Coran, considéré comme le dernier anneau de la chaîne divine de la Révélation, a toujours été une source d’inspiration, d’illumination et de guidance pour le peuple musulman et ce, de manière plus particulière pour les philosophes, juristes, théologiens et scientifiques. Le Coran est vu comme un livre de prières, d’invocation, de sagesse, d’adoration, de droit et de sciences, un ouvrage qui englobe un ensemble de thèmes qui se rapportent essentiellement à la dimension physique et spirituelle de l’homme et sur la question de l’environnement
Depuis le moment où les crises environnementales ont vu le jour, l’homme moderne a commencé à percevoir la religion à travers une nouvelle perspective, une vision écologique où chaque chose est liée à l’autre. Selon cette vision, la nature incarne l’unité organique du monde. L’homme n’est plus une entité hors ou au-delà de la nature, mais une partie intégrante de la toile qui s’étend sur la sphère terrestre. Cette vision invite tous les habitants de cette sphère, quelle que soit leur religion, à contempler le monde autrement.
L’islam, dans le coran et des ses différents verstes prend soin de l’environnement, en interdisant toute forme de préjudice à son encontre et en ordonnant aux gens de le protéger. A titre illustratif, dans sourate Al-Baqarah « Ne semez pas la corruption sur la Terre après qu’elle a été réformée » ou « Dès qu’il tourne le dos, il parcourt la Terre pour y semer le désordre et saccager culture et bétail. Et Allah n’aime pas le désordre »
En revanche, dans l’islam, les mesures suivantes devraient être prises pour protéger et préserver l’environnement : Planter des arbres, des arbustes, des bosquets et autres, en vue de la récompense de l’Au-delà. Anas a rapporté que le Prophète a dit : « Toutes les fois qu’un musulman plante un arbre ou sème un champ et qu’un être humain, une bête ou une autre créature viennent en manger, il lui sera compté comme aumône tout fruit qu’on en mange. »
En somme, la bataille pour la protection de l’environnement en général et des plages en particulier, reste un challenge majeur. Il est impératif que l’humanité prenne conscience de son rôle dans la préservation de ces trésors naturels et d’adopter des comportements responsables pour assurer une biosphère saine pour notre génération et les générations futures.
Il faut sensibiliser les citoyens afin qu’ils aient des gestes écologiques et civiques pour la préservation de la nature et de l’environnement que pour garder les plages propres de manière constante, il faut en premier lieu changer les mentalités.
Le nettoyage des plages doit devenir l’affaire de tout un chacun ajoutant qu’un grand travail de sensibilisation doit impérativement être fait avant l’ouverture de la saison estivale. La sensibilisation du public aux problèmes générés par les déchets (emballages vides, débris de verres, canettes et mégots etc.) est la clé magique pour combattre activement et efficacement la pollution qui transforme les plages en décharges sauvages.
Ainsi, toi oui oui toi au moment où vous vous retrouverez sur la plage : vous penserez ainsi à ne pas rajouter votre mégot de cigarette, votre bouteille d’eau vide ou l’emballage de vos biscuits à cette liste sinistre. A la place, conservez vos déchets (avant de les trier de manière appropriée), emportez un cendrier de poche, utilisez des bouteilles en verre réutilisables et évitez les emballages individuels !
Et pour ne pas répandre de micro-plastiques, n’utilisez pas de savons ou autres produits cosmétiques qui pourraient en contenir (sous forme de polyéthylène, de polypropylène ou de polychlorure de vinyle) lorsque vous vous douchez à la plage.