Un diabétique Marocain rétamé et castagné à Rabat pour avoir bu en public n’est ce pas un blasphème contre Ramadan ? Une femme, à Marrakech, tyrannisée, rudoyée et terrifiée pour son rhabillage n’est ce pas un sacrilège contre Ramadan et l’humanité??? Un jeune homme a été roué de coups après avoir allumé une cigarette dans une salle de jeux à Marrakech n’est-ce pas flétrissure et opprobre contre l’humanité ???
Une religion si irascible, si spleenétique, un culte si neurasthénique à s’immiscer dans les affaires privées du commun des mortels. Je me rejoins à Ghandi quand il dit, noir sur blanc, que “Là où il y a la peur, il n’y a pas de religion.” Et j’adhère à Romain Rolland quand il prêche que “La violence n’est le Credo d’aucune religion.”
Ce comportement moyenâgeux qui statufie le quotidien ramadanesque du Marocain n’est que fanatisme et monstre qui ose se dire le fils de la religion pour reprendre une l’expression de Voltaire.Cette attitude médiévale qui méduse de plus en plus les Marocains est-il une réplique et nouvelle mouture de dire non à Al-Fassad ?

Al-Fassad est à piocher dans les rugosités sociales, il est à creuser dans la déprédation et les stellionats des deniers publics, dans l’injustice, l’iniquité, l’arbitraire et la partialité.Si Khalil Gibran disait que “Votre vie quotidienne est votre temple et votre religion.”, je dirai que votre comportement au jour le jour est votre religion. Assez de blasphème contre l’humanité.
A l’extrême, “Une société d’athées inventerait aussitôt une religion.” disait Honoré de Balzac dans le catéchisme social. C’est le cas de John Lennon (Beatles) quand il chante « Imagine » en rimes et syllabes “Imagine qu’il n’y ait ni pays, ni religion.”
Pour donner âme à la religion, ne faudrait-il pas amorcer par l’étiquette de l’éthique et de la morale. Chateaubriand n’a-t-il pas dit, à cet effet, “que ce n’est pas la religion qui découle de la morale, c’est la morale qui naît de la religion.”

Pour donner âme à la religion, n’est-il pas temps d’instaurer la religion de l’amour pour paraphraser Louis Aragon, car, sans amour, toute religion n’est qu’une sorte de divertissement métaphysique pour citer André Esparcieux. A cet égard, faisons de notre morale notre religion, faisons de notre justice notre religion, faisons de notre humanité notre religion, faisons de notre humanité notre opium.
Pour épiloguer, j’exhume la célèbre sagesse du pamphlétaire british Thomas Paine “Mon pays est le monde, et ma religion est de faire le bien. ” car, in fine, il n y a qu’une seule religion : l’Humanité.