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Une Algérie fiévreuse : Quelles leçons du tumulte politique ?

by Mustapha Maghriti

Ne dit-on pas que les apparences sont trompeuses ? C’est le cas pour l’Algérie en plein tumulte politique, économique et social : Moult médias et observateurs internationaux se sont dupés sur notre limitrophe algérien puisque, depuis le 22 février, les manifestations, dans leur pluralité culturelle, nous ont donné l’image d’un peuple sage, mûr et surtout coalescent et soudé autour du drapeau algérien. 
Ceux qui imaginaient, que la consubstantialité algérien était dépravée par les 130 chandelles de l’impérialisme et l’expansionnisme français, que l’élite algérienne avait refui le pays, après tant de désenchantements depuis l’indépendance, que la dissidence kabyle était réfractaire, ont perdu leur illusion et sont obligés de revoir leur « sentence »; idem pour ceux qui prêchaient que l’itinéraire islamiste était le seul palliatif aux généraux, sont désavoués par la réalité des rues d’Alger. 
En dépit de la multiplicité culturelle de l’Algérie, la souveraineté plurielle s’extériorise par la solidarité et la confraternité perceptible dans les rues : Moult Kabyles n’ont-ils pas le drapeau Amazigh à la main, mais combien recouverts dans le drapeau algérien ? Ce qui corrobore que la sollicitation d’un singularisme culturel n’est pas antithétique avec le patriotisme. Au contraire, la diversité culturelle étoffe les nations et les fraternise quand elle est reconnue et fait parti du vécu du commun des Algériens. 
Elle se repère foncièrement dans un projet national aussi évasé que le « desideratum » algérien à la démocratie, portée par tout une Algérie qui a vu sa révolution dépossédée en 1962 par l’armée des frontières de Houari Boumediene. 

Certainement, il y a tant d’enseignements à tirer pour notre drapeau Marocain. Dans notre chère patrie, nous avons cru que l’affirmative de la diversité culturelle, dans la constitution de 2011, allait trancher le nœud gordien. Détrompez-vous, ce n’était pas le cas avec certaines Rifains au Maroc, mais surtout à l’étranger. Les images du drapeau de notre cher Maroc mâchuré par des Marocains ne sont-elles pas accablantes et incommodes ? 
Historiquement, nous savons pertinemment qu’une partie des subversifs gauchistes des années 70, après le fiasco politique du projet Marxiste-léniniste, s’est rétractée sur l’apostrophe identitaire rifaine. Ils s’imaginent comme les héritiers du héros de la bataille d’Anoual, qui, lui, faut-il le souligner, n’a jamais été dissident et séparatiste. 
Pour boiser leurs thèses, ils ont instrumentalisé les émeutes de la guerre du Rif de 1958 et, l’enclavement du Rif par l’omission explicite de tout projet de développement économique et social de cette région qu’ils surnommaient sarcastiquement le Maroc inutile. 
Au début, le Hirak d’Al Hoceima, porteur de pétitions et doléances légitimes, a été manipulé par des camarillas ? Ce qui frappe le plus, somme toute c’est la répulsion véhiculée, non pas contre le pouvoir politique, mais contre le Maroc et de facto le peuple Marocain dans son ensemble ? 
Nous avons besoin de nous regarder au miroir, de nous dire nos 4 vérités en face et de créer fort que la pluralité culturelle ne se décrète pas, elle surgit en s’exprimant au jour le jour par le vécu et le quotidien de tout un chacun et ce dans la trame d’un projet national aspirant au développement, à la démocratie et à la modernité. Tout différend s’inscrivant dans cette optique est démocratiquement acceptable. Toutefois et c’est le cas, dès qu’elle suscite le fanatisme et l’animadversion, elle ne peut qu’être impétueusement chassée, à l’instar de certains subversifs, qui ont poussé la protestation du retrait des forces de l’ordre d’Al Hoceima dans le seul dessein est de ressaisir les différents trafics. 
Le tumulte politique Algérien est riche de leçons et d’enseignements : Quelque soit le particularisme rifain ou autre, il ne peut accomplir et concrétiser ses ambitions à l’ex-voto et à la quittance que dans le cadre d’un projet économique, politique et social Marocain. 

En guise de conclusion, nous pensons que la diversité culturelle n’est pas un jeu à somme nul ; bien au contraire c’est un jeu à somme positive, ce n’est pas une sommation d’affluents introvertis, sclérosés et renfermés sur eux-mêmes, mais une dialectique et une interférence qui interagit entre eux, pour accoucher une identité nationale Marocaine. Toute autre spéculation est une épée de Damoclès sur la cohésion nationale de notre patrie. 
Plus de douze ans après sa suppression, le service militaire, qui s’inscrit ainsi dans la ligne des directives royales, n’est-il pas venu à point nommé pour consolider la promotion du patriotisme, le sens du civisme et de la solidarité au Maroc ? 

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