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Violence contre les femmes au Maroc : Le silence des agneaux face à une société misogyne et phallocrate

by Mustapha Maghriti

Ce Mardi dernier 9 Juillet 2019 s’est tenu à Rabat au siège de l’Agence Maghreb Arabe Presse le Forum de la MAP, qui est un espace de débat sur les questions d’actualité aux plans politique, économique, culturel et qui avait pour thématique  » lutte contre la violence à l’égard des femmes : Quelle approche? ». 
C’était une opportunité pour mettre l’accent sur les efforts déployés au Maroc pour faire face au phénomène de la violence à l’égard des femmes, ainsi que les avancées réalisées dans ce domaine. 
Bien que la violence envers les femmes et aux filles ne connaissent pas de frontières géographiques ni culturelles (toutes les 7 minutes, 1 femme est violée en France), Il faut avouer que les chiffres qui ont été avancés lors de cette rencontre font froid dans le dos. En effet, la prévalence de la violence à l’égard les femmes demeure très élevée ; elle a atteint un taux insoutenable qui était de l’ordre de 54,4%. 
Sur le plan de la répartition spatiale, le taux de prévalence des violences est plus élevé dans les zones urbaines, soit 55,8%, alors qu’il s’élève à 51,6% dans les zones rurales en vertu des résultats de la deuxième enquête nationale de Mars 2019 relative à la prévalence de la violence à l’égard des femmes. 
Par groupes d’âge, les plus ébranlables sont les femmes âgées de 25 à 29 ans avec un score inquiétant qui frôle les 60%. 
Par formes de violence, le taux de prévalence de la violence psychologique a atteint le pourcentage de 49,1%, alors que la violence économique est de 16,7 %, la violence physique 15,9% et la violence sexuelle 14,3%. 
En outre, plus 349.688 femmes, soit 3,2% âgées entre 18 et 64 ans, ont subi toutes les formes de violence, tandis que 12,4% de femmes marocaines ont subi des actes de violence dans l’espace public avec un taux de 66,5% pour la violence sexuelle, 49,1% pour la violence psychique et 33,2% pour la violence physique. 

Il faut souligner que le harcèlement se développe de plus en plus en milieu professionnel dans la mesure où 24,3% des femmes employées ont été violentées en milieu du travail. 
Pour ce qui est de la violence électronique, force est de constater que 13,4% des femmes ont déclaré avoir été victimes de la cyber-violence. Ce sont les jeunes filles qui ont un niveau élevé d’enseignement qui sont plus vulnérables à ce type de violence dans un environnement de foisonnement des différents moyens de réseaux sociaux qui favorisant l’usage d’Internet à des fins volontairement offensantes et de harcèlement. 
Ce qui encore plus frappant et plus cruel est le mutisme des femmes Marocaines qui subissent toutes les formes de violence : Un total de 93,4% des femmes violentées ne portent pas plainte contre leur agresseur en souffrant en silence. 
Nous pensons que les solutions à ces formes de violence doivent transcender la vision du département de Bassima Hakkaoui (approche des droits de l’Homme, cohésion sociale et familiale, la répression). Le silence, la frayeur et la crainte demeurent prépondérant dans une société phallocrate et machiste: Le pourcentage des femmes violentées qui portent plainte à leur agresseur est très infirme qui est de l’ordre de 6,6% seulement (7,7% pour les femmes urbaines et de 4,2% pour les femmes rurales). Nous pensons aussi que ce n’est pas la fameuse Loi 103-13 relative à la lutte contre la violence envers les femmes qui va mettre un terme à la violence contre les femmes. 

Ces différents types de solutions de lutte contre l’agression et de violence à l’encontre des femmes se situent beaucoup plus en aval pour qu’ils puissent aboutir à des résultats probants. A ce titre, ne devra-t-on pas revenir vers l’amont à nos sources de l’éthique et des valeurs dictées par l’Islam il y a plus de 14 siècle. 
Ne devra-t-on pas revenir aux sources authentiques de notre culte qui rejettent toutes les formes de tutelle et de soumission imposées à la femme les conduisant à une stéréotypisation des rôles sociétaux qui lui sont attribués ? Ce sont ces valeurs authentiques qui apportent réponse aux extrémistes qui se sont basés sur certaines lectures coraniques et interprétations biaisées à leurs caprices, en glissant vers des conclusions vicieux, sadiques et infondées, selon lesquelles l’Islam inciterait à la violence contre les femmes. 
Très loin de tout extrémisme de tout bord barbu, de gauche ou de droite, il est un Must de rapprocher les préceptes de l’Islam, les concepts coraniques et de la Sunna aux femmes de toutes les classes sociales, en vue de reformater une conscience humaine autour des valeurs de la promiscuité, et de la cohabitation. 
Le Prophète que la prière d’ALLAH et Son salut soient sur lui a dit un Hadith rapporté par Boukhâry et Mouslim « Veuillez du bien aux femmes. Elles ont été créées d’une côte et la côte la plus tordue est celle de la partie supérieure. Si tu cherchais à la redresser, tu la briserais, mais si tu la laissais ainsi, elle resterait tordue, je vous enjoins donc d’être bons avec les femmes. » 
Aussi, d’après Abou Houreira qu’ALLAH l’agrée, le Prophète que la prière d’ALLAH et Son salut soient sur lui a dit: « Les croyants ayant la foi la plus parfaite sont ceux qui ont le meilleur comportement et les meilleurs d’entre vous sont les meilleurs avec leurs femmes ». 

Face à cette agressivité envers les femmes, le Prophète, paix et bénédiction sur lui, nous recommande dans ce récit, la piété envers les femmes et la nécessité de se montrer doux avec elles, pour preuve, il les fait ressembler à des amphores pour exprimer leurs fragilités et leurs sensibilités. Parmi ses dernières paroles avant son décès :  » Je vous conseil la bonté envers les femmes ».

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