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Quand l’essence se jette sur le feu entre l’Exécutif Marocain et le Conseil de la Concurrence

by Mustapha Maghriti

Oisif et inactif depuis 2013, le Conseil de la Concurrence a fait son come-back en fanfare. En effet, sous les auspices de Driss Guerraoui président du Conseil de la Concurrence et son nouveau staff, l’entité chargée de veiller au fair-play s’est penchée sur le bien-fondé de plafonner les prix où les marges des hydrocarbures va à l’antipode des promesses du Ministre des Affaires Générales et de la Gouvernance Lahcen Daoudi en l’occurrence. 
La mise à l’écart de l’hypothèse du plafonnement n’a fait que jeter l’essence sur le feu et l’Exécutif Saadine ElOthmani via le Ministre chargé du dossier du carburant Lahcen Daoudi n’a pas tardé à stigmatiser le Conseil de la Concurrence. Curieux de la part d’un Ministrable qui, des mois et des mois, justifiait la non-application du plafonnement par l’attente de l’avis du Conseil de la Concurrence quand celui-ci était en mode « Stand by », mais une fois ses structures succédées et renouvelées, celui-ci a émis à l’unanimité de ses membres un verdict à l’antithèse des espérances du Ministre des Affaires Générales et de la Gouvernance qui, selon l’Ex patron du Conseil Economique et Social, ne remplit pas les conditions de l’article 4 de la loi sur la liberté des prix et la concurrence. 
Sur les médias et les réseaux sociaux, le Ministre Lahcen Daoudi lui a reproché une immixtion politique et a promis d’exécuter le plafonnement. Rocambolesque et paradoxal, puisque le Ministre prédisposé de cette prérogative en vertu de la constitution : Pourquoi a-t-il attendu, près d’une chandelle, le verdict du conseil n’engageant en rien le Gouvernement étant donné que le jugement du Conseil est prononcé à titre consultatif et non décisionnel ? Ce faux-fuyant atteste tangiblement qu’il y a un collapsus dans le management de l’établissement de la loi de l’offre et la demande dans le secteur des carburants. 
D’ailleurs, le Patron du Groupement Marocain des Pétroliers, Adil Ziady, nostalgique quant à lui mît son grain de sel, en implorant un regain à la subvention. 

Devant les faits accomplis, le Gouvernement se trouve écartelé entre le marteau de la libéralisation économique et l’enclume de l’oligopolisme, puisque le marché de l’or noir est un marché oligopolistique et de ce facto, il ne peut y avoir « entente » sur les prix dans un secteur qui compte seulement 20 entreprises et que plus de 50% du marché est accaparé par trois entreprises. Sous cet angle et dans la logique de la concurrence et la liberté des prix, le plafonnement serait une clause discriminatoire et impactera surtout les petits distributeurs. 
Aussi, en Décembre 2015 le Gouvernement barbu light sous les commandes de Benkirane s’est « prosterné » avec un « Amen » aux orientations du Fond Monétaire International en mettant la charrue avant les bœufs et ce en accélérant hâtivement la libéralisation du marché des hydrocarbures sans aucune mesure d’accompagnement pour « immuniser » le pouvoir d’achat du consommateur Marocain et les marges des transporteurs. 
A notre sens, l’histoire économique est irréversible ; preuve en est, la manne financière de la compensation estimée à plus de 20 Milliards de Dhs s’est définitivement volatilisée des comptes du Budget Général de l’Etat, et une telle doléance ne ferait qu’entrer le loup dans la bergerie : Revenir en arrière, c’est acculer le Gouvernement dans une véritable contrariété, car il devrait affronter la calcination des prix lorsqu’ils vont s’enflammer sur les marchés mondiaux et remettre en place la subvention de manière forcée. 
Au regard de cette cacophonie économique, nous pensons, qu’aujourd’hui, le véritable pouvoir décisionnel est dans le camp de l’exécutif, et la réunion entre Daoudi et les professionnels du Carburant ne va pas certainement reluire et éclaircir les horizons du secteur ? En attendant, le prix à la pompe repart à la hausse constituant un désenchantement pour les automobilistes et les professionnels du transport et érode ipso facto le pouvoir d’achat du Consommateur. 

En guise d’épilogue, Mr le Ministre: Précipitamment une résolution conciliante, limpide, impartiale et surtout pérenne qui protégera le consommateur, sans occulter les intérêts économiques des distributeurs à travers l’entente et la négociation plutôt que par la discorde, car au vu que le secteur des hydrocarbures a somnolé, il y a un bail, sur les oreillers de la compensation, nous pensons que le secteur a besoin d’un véritable électrochoc pour reprendre les dires du président du Conseil de la Concurrence Driss Guerraoui , et une refonte globale est incontournable pour s’attaquer congrûment aux différentes distorsions structurelles dont pâtit le secteur.

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