L’oignon fait actuellement le buzz sur les réseaux sociaux en raison d’une augmentation spectaculaire de son prix. En effet, alors que le prix du kg se situait généralement entre 2,5 et 3 DH, il culmine actuellement aux alentours de 15 DH sur de nombreux marchés notamment dans les grandes villes. Il s’agit là d’une hausse de prix record que les consommateurs trouvent énigmatiques. Les intermédiaires sont montrés du doigt par certains, les considérant comme bouc émissaire de ce décuplement des prix. D’autres expliquent cette hausse du prix par l’inadéquation entre l’offre et la demande, due au retard des pluies.
Selon les responsables du Ministère de l’Agriculture, la flambée du prix de l’oignon n’est pas due à la spéculation. A l’en croire, même quand il y en a, il est impossible que les prix connaissent une telle envolée, sachant que son prix ne dépasse pas les 3 DH. S’agit-il d’une rareté causée par l’exportation de l’oignon vers les marchés extérieurs, notamment Africains ? L’augmentation des prix n’est pas non plus due aux exportations : Leur poids dans la production globale n’excède pas 20% selon les statistiques du Ministère de l’Agriculture.

Ainsi les responsables du département d’Akhouch, il n’y a qu’une seule explication à la flambée du prix de l’oignon : les pluies tardives : Le retard des pluies entre le Mois de Novembre et de Janvier ont entraîné un retardement de la production. Et cela a eu de facto un impact négatif sur l’offre. En gros, la demande est restée stable, et en parallèle, l’offre a beaucoup baissé ce qui a engendré une augmentation des prix de l’oignon.
En cette période de l’année, le marché est alimenté par les cultures sous pluie. Cependant, les récoltes ont été maigres cette année en raison du manque des précipitations enregistré en cette année agricole, et donc la demande a rapidement dépassé l’offre.
En substance, la hausse des prix des oignons sur le marché est le résultat de la pluviométrie déficitaire qui a sapé les régions productrices de l’oignon en cette saison agricole 2015-2016.

Cette hausse des prix devrait se poursuivre encore un moment. Les prochaines cultures d’arrosage, notamment celles de Béni Mellal, ne seront sur le marché qu’à partir de ce mois de mars. Il va donc falloir attendre pour voir les prix des oignons revenir à des niveaux normaux. Avec une telle hausse des prix, le dicton Marocain « ça ne vaut même un oignon » n’a plus aucun sens et l’oignon fait pleurer les ménages non par son allinase lacrymogènes mais par son prix.