La 3ème édition du Baromètre sur la transparence des données vient d’être publiée par la World Web Foundation. Le rapport donne un panorama d’ensemble de l’état d’ouverture des données gouvernementales dans 92 pays à travers le monde.
Pour établir ce classement, World Web Foundation (WWF) établit le classement des pays en se basant sur 3 critères: la bonne volonté du gouvernement, sa capacité de mise en œuvre et les impacts de la politique de la transparence et de l’accessibilité des données. La bonne volonté du gouvernement se mesure à sa volonté d’œuvrer à des politiques, des actions, de rendre l’information disponible pour les entrepreneurs et les businessmen, pour les citoyens et la société civile. Le critère de mise en œuvre comprend la responsabilité, l’innovation et la politique sociale. Il s’ajoute à cela les impacts politiques, économiques et sociaux de la transparence des données gouvernementales.
Le Maroc se retrouve cette année à la 62ème place en ex-æquo avec l’Ukraine, le Paraguay et la Thaïlande alors notre Royaume occupait la 55ème place l’année dernière, soit un affalement de 7 points. Une glissade qui est imputable aux mauvais scores obtenus par le Royaume dans les critères de classement. La bonne volonté du Maroc se chiffre à une moyenne de 36/100 avec 26/100 pour la politique gouvernementale en la matière, 45/100 pour son action, 44/100 pour l’accessibilité de l’info aux membres de la société civile et des citoyens et 38/100 pour son accès aux entrepreneurs et businessmen.

Le score est faible au niveau de la mise en œuvre de la volonté gouvernementale avec des chiffres de 13/100 pour l’innovation en matière d’accès aux données, 28/100 pour la politique sociale et 13/100 pour la responsabilité du gouvernement. Il semble que les très bas scores des indicateurs d’impacts qui ont acculé le Maroc, 7 places en arrière dans le palmarès mondial : L’impact politique est de 10/100 tandis que les impacts économiques et sociaux sont nuls (0/100 dans chacun des indicateurs).
Dans la région MENA, Israël domine le classement régional, suivi de la Tunisie, des Emirats-Arabes-Unis, du Bahreïn, de l’Arabie-Saoudite, du Qatar. Le royaume quant à lui se retrouve à la 7ème place devant la Jordanie, l’Egypte et le Yémen qui ferment le Top10.
Au niveau du classement continental, le Maroc finit au pied du Top 5 à la 6ème place. C’est la Tunisie qui prend la 1ère place en Afrique, suivi du Kenya, du Rwanda, de l’Afrique du Sud et de l’Ile-Maurice.
Au niveau mondial, les pays les plus opaques dans le partage des informations gouvernementales sont Haïti, Yémen, le Zimbabwe, Myanmar et le Mali. A l’inverse, les pays où les données gouvernementales sont le plus disponibles sont le Royaume-Uni, les Etats-Unis, la France, le Canada et le Danemark qui se hissent au Top 5 mondial.

Le score timide obtenu par le Maroc atteste d’un grand déficit de communication où les données en amont et en aval sont de plus en plus opaques.
Ce que le Gouvernement Benkirane ignore ce sont les retombées et les bénéfices attendus des données publiques ouvertes : les citoyens ont besoin de savoir ce que fait leur gouvernement. Ils doivent être en mesure d’accéder aux données et aux renseignements gouvernementaux et de partager cette information avec d’autres citoyens librement.
L’ouverture des données publiques peut aider à la création d’entreprises et de services innovants. Aussi, les données ouvertes permettent aux citoyens d’être beaucoup plus informés et impliqués dans la prise de décision ce qui facilite leur contribution au processus de gouvernance
La transparence était, entre autres, une promesse électorale du parti barbu light PJD. Ils ont tenu leur promesse, le Maroc gagne en effet 7 places dans l’opacité de gouvernance.