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Quand la planète brûle

by Mustapha Maghriti

La planète s’enflamme, la planète prend feu. Détrompez-vous !!! ce n’est pas le fait des pyromanes. Le réchauffement climatique n’est plus un postulat, il n’est plus une spéculation, c’est une réalité amère qui se traduit par des incendies cyclopéens : Alimentés par la sécheresse et la chaleur, des incendies consument de plus en plus régulièrement différentes parties de la planète. En ce mois de juillet 2022, au Maroc, plusieurs hectares de forêt sont devenus des braises et des flammes qui ont décimé des milliers d’hectares de couvert forestier dans les provinces de Larache, d’Ouezzane, Tétouan et de Chefchaouen …. Etc.

Ces brasiers qui calcinent la planète ne sont pas spécifiques au Maroc, il sont partout dans le monde, comme en attestent les incendies en Californie ; l’incendie « McKinney », le plus vaste de cette année qui a détruit plus de 20.638 hectares de la forêt nationale de Klamath ou les incendies qui dévorent la France où plus de 20.000 hectares sont partis en fumée à la Gironde ou en Italie les pompiers italiens se battent contre des incendies ; le feu le plus important en Toscane où 860 hectares ont brûlés. Aussi, Des feux aux conséquences parfois meurtrières ont sévi également au Portugal et en Espagne.

L’Australie, faut-il le rappeler, entre 2019 et 2020, pendant plusieurs mois,  surnommée « Black Summer », les incendies ont détruit plus de 18 Millions d’hectares de végétation.

L’on comprend alors mieux l’inquiétude de l’Organisation des Nations Unies ONU, qui estime que « la sécheresse est sur le point de devenir la prochaine pandémie et il n’y a pas de vaccin pour la guérir ».

Historiquement, au Canada, et ce en dépit des détresses de bon nombre de scientifiques depuis les années 1970, ce sont le déluge du Saguenay ( à quelques kilomètres du Québec) de 1996 et la tempête de verglas de Janvier 1998 qui ont fortement affirmé que notre société capitaliste sans âme visant efficacité, productivité et optimisation industrielle n’a peut-être pas autant de domination et de contrôle que prévu sur les impacts du climat. En fait, non seulement notre société postindustrielle efficace, productive et optimisée a fortement atrophiée par la variabilité naturelle du climat, mais celle-ci a contribué continûment à assommer sa faillibilité en ajoutant inopportunément dans l’écosphère le poison des gaz à effet de serre.

Ce réchauffement climatique de la surface de la planète engendrera une gigantesque fonte de glaciers polaires et alpins, ainsi qu’une hausse du niveau de la mer pouvant atteindre jusqu’à 95 centimètres d’ici la fin du 21ème siècle. Cette flambe, induite par la fonte de glaciers mais, surtout par simple expansion thermique de l’eau réchauffée, rendrait singulièrement vulnérable aux inondations les basses terres côtières où plus de 50% des habitants de cette planète y vivent.

Avec une augmentation du nombre de journées avec de telles températures très chaudes, la fréquence des vagues de chaleur devrait croître. L’augmentation de ce type d’événements provoquera une augmentation dans le nombre de décès reliés à la chaleur et entraîne une plus grande incidence d’allergies et de maladies respiratoires et cardiovasculaires.

Aussi, des experts chevronnées nous mettent en alerte que d’ici 50 ans, plus d’un 1,5 Milliard de personnes pourraient être opprimées à s’évader des réchauffements températures indignes.

Les signes avant-coureurs de cette chauffée climatique ne se font-ils pas déjà sentir ? Cataclysmes naturelles d’origine climatique, météorologique, hydrologique, catastrophes et calamités qui consistent en épisodes de vagues de chaleur à plus de cinquante degrés, des pluies diluviennes, inondations, feux de forêt, séismes abîmant sous les eaux des pays comme la Belgique et l’Allemagne, ou ravageurs ouragans et méga-feux réduisant en cendres des contrées entières comme l’Ouest-Américain, la Sibérie et la ceinture méditerranéenne durant l’été.

Des sécheresses dans le sud, des tempêtes tropicales, des invasions de criquets en Afrique de l’Est et des inondations acculant plus d’un Million de personnes à quitter leur foyer en Somalie.

Les quelques illustrations fournies dans cette chronique ne brossent qu’un tableau incomplet des contrecoups potentiels des changements climatiques alors que l’humanité prend pour bouc émissaire de la fatalité au lieu de prendre conscience qu’il faut changer sa façon d’habiter la terre et renoncer à ses mauvaises habitudes.

Notre patrie a enregistré, cet été de nouvelles vagues de chaleur. Aussi, de nouveaux records de chaleur ont sapé plusieurs contrés, des incendies s’en sont suivis, qui ont ravagé les forêts au Californie notamment. Ne se sont-ils pas les signes précurseurs très effrayants de méga-sécheresses et de l’acidification des océans ? Tel est le résultat d’un réchauffement des températures mondiales.

Le mois Juillet 2022 ne fut-il pas l’un des juillets les plus chauds jamais enregistrés dans le monde, a indiqué Aujourd’hui 9 août l’Organisation météorologique mondiale (OMM), une agence spécialisée de l’Organisation des Nations Unies ONU ?

Avouons-le dans cette chronique, après l’échec du protocole de Kyoto de 1997, Marrakech, Bonn, Katowice, Madrid… et aujourd’hui Glasgow. Ces messes, en grande pompe, sonnent plutôt comme des plaintes de promesses non tenues et renvoyées aux calendes grecques.

Pour preuve, la préservation du climat n’est pas entrée dans l’équation ; après la plus dure épreuve de la pandémie de Covid-19, le trend industriel est reparti de plus bel à la hausse, pour atteindre en 2021 et 2022 leur niveau d’avant-crise. Aucun réel tournant n’a été opéré et somme toute, les plans de relance n’ont fléchi que 3% des investissements vers les énergies bas carbone selon l’Agence Internationale de l’Energie (AIE). Suite aux échecs des précédents engagements et après plusieurs reports dus à l’épidémie de Covid-19, le Sommet des Nations Unies la 15éme Conférence des parties (COP) de la Convention sur la diversité biologique qui a eu lieu 11 Octobre 2021, à Kunming en Chine n’a pas connu de grandes avancées palpables sur un nouveau traité international pour la conservation à même à endiguer la perte en cours de la diversité des plantes et des animaux sur Terre.

On est toujours si loin d’atteindre la vision à 2050 de vivre en symbiose avec la nature et des cibles visant à ce qu’au moins 30 % des zones terrestres et des zones maritimes soient conservées grâce à des systèmes de zones protégées et d’autres mesures de conservation efficaces ou à limiter les pollutions agricoles ou plastiques.

Quelques semaines plus tard, cette conférence a été suivie par l’émérite sommet mondial sur le climat COP26 à Glasgow qui s’est soldé à son tour par un échec : Alors que la planète se trouve selon l’ONU sur un sentier  “ effroyable ” de réchauffement de 2,7°C par rapport à l’ère préindustrielle, les 200 pays de la COP26 ont adopté le 13 Novembre 2021 un accord pour accélérer la lutte contre le réchauffement de la planète, sans assurer de le contenir à 1,5°C ni répondre aux demandes d’aide financière des pays pauvres. Echec qui peut être expliqué par le conformisme des politiques des gouvernements et leur connivences vis-à-vis des lobbies qui les empêchent d’avancer, critiquant “les promesses non tenues de certains pays au lieu d’engagements sérieux” selon le candidat écologiste Yannick Jadot, un échec audible sur le visage avec les larmes aux yeux du président de la conférence sur le Climat, Alok Sharma.

Les rapports accablants nous cessent de s’enchaîner, les preuves à crever les yeux ne cessent jamais de s’accumuler, les scénarios les plus sombres ne cessent de se confirmer sur le crie d’orfraie de la terre. Nous restons pourtant étrangement des « voyeuristes » au regard de ce qui constitue le plus grand risque de mettre notre espèce en péril.

La communauté internationale, in fine , ne doit-elle pas cesser ses promesses de monts et merveilles et ses conduites timides en s’attelant vers la mise en œuvre de résolutions concrètes selon un agenda bien défini en prenant appui sur une volonté politique forte et frontale afin d’inverser le cours chaotique de la planète et reprendre le contrôle du climat dans le monde ? A défaut, l’humanité sera condamnée à un avenir infernal selon les propos du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres !!!

Le défunt Hugo Chavez, ex-président du Venezuela était si courageux en disant haut et fort à la COP15 qui s’est tenue à Copenhague en Décembre 2009 « Si le climat était une banque, il serait déjà sauvé »

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