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Leçons d’un 5éme pouvoir: Facebook et déchets italiens au Maroc

by Mustapha Maghriti

Il continue de faire le buzz sur les réseaux sociaux : L’affaire dite des « déchets italiens » a pris de l’amplitude tant par son caractère irrévérencieux que par son aspect saugrenu. Tout le monde parle des contrats scellés par la ministre déléguée auprès du Ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, chargée de l’Environnement, Hakima El Haite pour l’importation de déchets italiens pour des cimenteries Marocaines et ce à quelques mois de la tenue de la fameuse COP22 et venant juste après la parade  » Zéro Mica ».
C’est à en perdre son latin ! L’affaire a éclaté par l’annonce, d’abord rocambolesque, de l’accostage d’un cargo au Jorf Al Asfar chargé de deux mille cinq cent tonnes de déchets.
Ce n’est pas le gourou ou le clerc qui s’étonne, mais le simple citoyen Marocain quand on sait que la combustion d’un minuscule sac de plastique dégage cette odeur acrimonieuse et asphyxiante. Que dire alors de tonnes de déchets ?

Il m’a fallu du temps pour réaliser que nous sommes en présence d’un esclandre écologique surtout lorsque nous avons appris que les déchets émanaient de Naples et que dans cette région italienne c’est la mafia qui contrôle le marché des ordures ; des déchets narcotiques italiens que l’on importe d’un pays déjà admonesté par la Cour de Justice Européenne pour son infraction des règles européennes sur la gestion de ses propres déchets à payer une amende de 40 millions d’Euros
Je me mis, alors à me poser des apostrophes, peut être crédules, dont la première était: Nous payaient-ils pour les débarrasser de leurs ordures ou c’est nous qui payons pour les avoir ?
Je me mis alors à m’informer, impulsé non par la simple curiosité légitime devant un phénomène nouveau mais par cette caverneuse acariâtreté que de voir mon pays, son sol et son atmosphère pollués sans vergogne pour une question d’économie de coût de production. « L’avocat du diable » de cette affaire nous annonça en termes rébarbatifs qu’il s’agit de ce qu’ils appellent les RDF (Refuse–derived fuel) qui est un combustible de substitution, un substitut aux combustibles fossiles.

Si vraiment ces déchets étaient des « Refused Derived Fuel » RDF comme le prétend la ministre, pourquoi l’Italie ne les aurait pas utilisés comme combustible pour ses cimenteries. En réalité, l’Italie n’arrive pas à respecter les directives européennes et notamment celle de 2000/76/CE, qui instaurent des limites intransigeantes des émissions de l’incinération des déchets. Autrement dit, ce n’est que parce qu’un pays de l’Union Européenne ne peut destiner ces déchets à la co-combustion industrielle de peur qu’il ne nuise gravement à la santé de ses citoyens et qu’il ne tombe sous le coup des sanctions des instances de Bruxelles qu’il consente à les exporter au Maroc.
Avouons-le, composés de plastique, de carton, de bois ou de tissu, triés puis broyés, « ces déchets sont utilisés par les cimenteries du monde entier ». Dans ma tête de Marocain opiniâtre, je me disais que le plastique reste plastique même broyé et s’il est toxique entier, il restera toxique en poudre !

Une leçon que j’ai pu retenir de cette affaire est que les réseaux sociaux sont devenus un vrai 5éme pouvoir, plus singulièrement Facebook : Nous l’avons vu, nous l’avons appris, la mobilisation sur Facebook a fait agenouiller le Gouvernement Benkirane sur la dénégation des déchets destinés aux cimentiers, comme sur d’autres problématiques sociétales. C’est dire que la majorité que dégage Facebook est de loin plus cohérente et plus homogène que toutes les majorités hétéroclites et à l’emporte-pièce que dégagent nos urnes ‘‘conditionnées’’, à chaque échéance électorale, accouchant ainsi de Gouvernements fantasmagoriques !!!!In fine, il paraît, aujourd’hui que la parole de Facebook est plus crédible que celle de tous les partis politiques Marocains!!!

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