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Après plus de trois Mois de l’appel royal, le secteur bancaire Marocain a été, in fine, au rendez-vous, les différentes institutions bancaires ont répondu présent à l’appel Royal avec un nouveau projet en faveur des TPE/PME. Le menu est affriandant à travers la fondation d’un numéraire de 6 Milliards de dirhams au prorata entre l’État et les banques échelonnée sur trois années pour adosser l’entrepreneuriat et lubrifier les mécanismes des relations entre l’institution bancaire et les demandeurs de crédit à travers un déblocage d’un portefeuille financier d’aide de 2 Milliards de dirhams de la part du Fonds Hassan II octroyé sous forme de crédits gratuits, relèvement du taux de la garantie de la Caisse Centrale de Garantie CCG à 80% et l’instauration d’un mécanisme de refinancement illimité de la part de Bank Al-Maghrib au taux préférentiel de 1,25%.
Dans le dessein d’accompagner le financement des entreprises, l’effort consenti par le GPBM est époustouflant : Pour la première fois et dans l’histoire du système bancaire et financier au Royaume, le coût du crédit est ainsi plafonné à 2% et atteint même le summum de 1,75% pour la demande dans le monde rural.
L’audience Royale accordée pour la présentation du programme de financement des TPE, n’est pas exclusivement une occurrence financière, en arrière-fond se dessine une véritable clairvoyance Royale du Sultan Mohammed VI, qui s’inscrit dans la trame du projet du développement économique et social du Maroc du 21éme siècle. Dans cette maquette Royale, toutes les institutions y collaborent, le Ministère des Finances, l’institution d’émission, et le système bancaire. Sur ces crédits, les banques auront accès à un refinancement au taux de 1,25%.
En contrepartie, elles ne pourront plus, dorénavant exiger des garanties personnelles, ce qui constituait, naguère, la principale obstruction au crédit pour les jeunes porteurs de projet et constituera au rebours un terme pour ceux qui décrient depuis toujours les épineuses conditions d’accès au financement bancaire.
Ce qui est aussi le plus saillant, c’est l’agencement d’une structure d’accompagnement, de commissions régionales et surtout de la participation de deux banques dans le milieu rural.
Ce projet résulte d’une vision d’ensemble caractérisée par plusieurs aspects où la fluidité de l’accès au financement en est le principal. Aussi, les détenteurs de projet auront l’accompagnement nécessaire à même à optimiser les meilleures chances de réussite.
Ces structures régionales répondent à un choix stratégique, d’ailleurs deux banques, déjà implantées, en milieu rural, s’engagent à consolider la bancarisation et à promouvoir les financements des projets.
A terme, la jeunesse marocaine sera la première bénéficiaire de ce programme qui aura des corollaires certains en termes d’emploi en générant 27.000 emplois directs par an et à l’accompagnement de 13.500 entreprises supplémentaires, selon les dires de l’argentier du Royaume, une retombée qui est loin d’être négligeable, surtout que cela concerne l’ensemble du territoire Marocain, y compris le monde rural.
Cette missive Royale met en exergue un vecteur crucial et vital pour le processus de croissance et de développement économique considérée, à notre sens, comme une courroie de transmission et de captation de l’investissement, source du développement économique et credo de toute politique économique du Maroc, quels que soit le sigle et la couleur du gouvernement.
La vision Royale de cet ambitieux projet véhicule un message politique qui est tout aussi important que l’impact économique et social : L’épître Royale adressée à la jeunesse Marocaine nous oblique et nous vire des discours souvent alarmistes et défaitistes.
Ainsi le jeune Marocain pourra concrétiser son rêve en devenant propriétaire de son propre projet, soutenu en amont par des structures dédiées à cette initiative Royale. Une telle initiative renforcera un climat de confiance porteur d’espoir pour les jeunes Marocains. De ce fait, ce programme TPE est une véritable aubaine pour la jeunesse Marocaine qui croit en ses rêves, ses potentialités et ses convictions en mettant un terme à l’Eldorado d’autres cieux et le brain-drain dont pâtit le tissu économique et social Marocain.
Pour réussir ce projet, les entités régionales doivent infailliblement avoir une vision d’ensemble découlant des projections intrinsèques à chaque région. Sous cet angle, cette décision prise par le Monarque ne sera-t-il pas un autre levier au service de la régionalisation avancée tant attendue et débattue ?
L’histoire ne nous éclaire-t-elle pas le présent et le futur ? Le passé n’est-il pas une leçon du présent en nous balisant les voies du futur ? De ce fait et pour faire florès cette détermination Royale, le Team Saadine Elothmani doit impérativement prendre en considération au moins Trois points essentiels :
– Les enseignements de l’échec du crédit jeunes promoteurs qui nous démontrent que faute de rigueur, de belles créativités échouent,
– La mise en œuvre, le suivi, l’évaluation constante et le calibrage pérenne, doivent être au centre des préoccupations de l’Exécutif.
– Le Suivi en aval à travers les stratégies de distribution et de l’accès aux marchés. Elles sont les maillons qui permettent de vendre et reproduire le système des TPE.
La concrétisation de cette initiative Royale passe inéluctablement par l’investissement dans le jeune Marocain et pour le jeun Marocain afin qu’il secrète les «exponentiels» de l’investissement, de la productivité et de l’emploi. Si l’économiste Jean Bodin dans, les «Six livres de la république française», dissertait son célèbre aphorisme économique «Il n’est de richesse que d’hommes», j’épilogue mon propos «Il n’est de richesse que de jeunes Marocains épanouis» car, in fine, toi, oui toi jeune Marocain : «Rien de ce qui existe en ce monde n’est en dehors de toi. Cherche bien en toi-même ce que tu veux être puisque tu es tout. L’histoire entière du monde sommeille en chacun de nous disait Djalâl-ud Din Rûmi