D’emblée, nous pensons que la visite du leader religieux catholique le Pape François au Maroc ne peut être cantonnée à la seule dimension générique et classique de la tolérance entre les cultes.
Fau-il rappeler que le Maroc a été le premier pays musulman, à recevoir le Pape : Je me rappelle en suivant les informations du JT sur l’écran de la RTM de la visite de Jean-Paul II dans le Royaume en Août 1985.
Je me rappelle du geste emblématique et très expressif de Jean-Paul II en embrassant la terre marocaine à sa descente d’avion, qui véhicule, à mon sens, un message éloquent que la terre d’Islam n’est pas une terre d’ aversion et que les valeurs humanistes, sont universelles.
La visite du Pape François ne peut être abrégée à cette dimension de tolérance : Le monde entier le reconnait ; le Maroc est un pays de tolérance, d’ouverture. Pour mémoire, le Maroc était le premier pays à avoir accueillir les judaïque où le Sultan Mohammed V avait ouvert les portes du royaume aux juifs d’Europe.
Le Roi du Maroc et le Pape sont des caporalismes religieux : D’une part, l’un, le Pape François en l’occurrence conduit l’église catholique, avec un Milliard de fidèles essaimés sur les cinq continents, d’autre p art, le Roi du Maroc est commandeur des croyants, non pas uniquement au Maroc, mais dans de larges contrées. Sur l’angle religieux, c’est donc une authentique intersection entre deux écoles représentatives installées depuis la nuit du temps.
Aussi, le Roi du Maroc et le Pape sont aussi des autorités politiques : Le Pape est le président du Vatican, très amenuisé géographiquement, mais qui par son emprise et son empreinte religieuse est un écho qui porte sur les 5 continents. Le Roi du Maroc est chef de l’État, Président du comité Al Qods et donc un écho qui porte à la fois dans la sphère arabo-musulmane, en Afrique et dans le monde.
Le Roi et le Pape ont des similitudes, parce que la vision philanthrope prédomine chez les deux chefs d’Etat, essentiellement parce que leur responsabilité de culte est d’abord humaniste.
Terrorisme, migration et protection de l’environnement sont les trois thématiques récurrentes au niveau international et sur lesquels le Roi Mohammed VI et le Pape François sont pratiquement sur la même longueur d’onde :
– Sur le plan des flux migratoires, le Pape intercède pour un accueil digne des émigrés où il demande aux églises de les accueillir au nom d’une vision altruiste et humanitariste de la religion. Entre Juin et Juillet dernier, depuis le Vatican ou lors de déplacements, le pape François n’a-t-il pas insisté sur le besoin d’actions de la communauté internationale pour garantir la sécurité, le respect des droits et la dignité de tous ?
Le pape François n’a-t-il pas réaffirmé son soutien au pacte mondial sur les migrations des Nations unies adopté à Marrakech en décembre dernier ?

Le Roi du Maroc, pays de transition, tente selon les moyens disponibles, d’assurer tous les droits humains aux migrants. Sur ce plan, la politique volontariste du Souverain Marocain n’a-t-elle pas régularisée plus de 50.000 migrants ces dernières années dont 80 % d’Africains, confirmant en cela que le Maroc est une passerelle entre l’Afrique Subsaharienne et l’Europe ?
Sur le plan environnemental, les points de vue du pape interceptent et convergent tout à fait avec ceux du Maroc en ce qui concerne la préservation de la nature où les soucis de l’environnement fait partie de l’agenda des deux chefs d’État.
La lutte contre tous les terrorismes, contre toutes les antipathies essentialistes est une bataille au jour le jour pour le Vatican et le Maroc.
Enfin, l’Appel du Roi Mohammed VI et de celui du Pape François converge pour préserver la ville sainte de Jérusalem, patrimoine commun de l’humanité, surtout pour les fidèles des trois religions monothéistes, lieu de rencontre et symbole de coexistence pacifique dans lequel se cultivent le respect réciproque et le dialogue.