Nous savons pertinemment tous que le bilan du Gouvernement quelque soit sa nation, sa couleur et son sigle politique est toujours un bon exercice de réflexion, de constats, de diagnostics et même de proposition de pistes et des pistes d’amélioration. Qu’en est-il du bilan du mi-mandat du Gouvernement El Othmani, et quelles sont les horizons de la seconde moitié dudit mandat?
De prime abord, qu’en est-il du diagnostic ? D’emblée, nous pensons que la complaisance et l’autosatisfaction du chef de l’exécutif Saâdeddine El Othmani, quant à son mi-mandat, d’outrancière au vu de la timidité des réalisations. Dans son oral, le chef de Gouvernement dénombra les prouesses des réalisations de sa bande en si peu de temps à l’instar de la charte de déconcentration qui aurait mis vingt chandelles pour voir le jour sous l’ère politique d’El Othmani.
Nous alléguons qu’à ce jour, il n’y a que des « pronunciamientos » d’intentions paraphées par certains ministrables ; témoignages et déclarations ne signifient guère réalisations dont se vante Saâdeddine El Othmani. De ce fait, le chef du Gouvernement aurait dû présenter un rétro-planning de mise en œuvre, les moyens d’action et les instruments pour y déboucher. C’est le « Smig » et le minimum vital pour assurer le suivi de la mise en place de ladite déconcentration, et ce n’est qu’à partir de ce moment qu’on sera suffisamment outillé pour supputer et calibrer la fiabilité dudit projet.

Ensuite le chef du PJD a complimenté l’augmentation des budgets sociaux de l’enseignement à 25% et de la santé à 16%. Sur ces deux dossiers aussi budgétivores, nous arguons que l’ascension de ces deux rubriques budgétaires n’est pas en soi une bravoure; bien au contraire: vu les moyens très limités de l’argentier du Royaume, le Maroc a besoin plus de rationalisation que d’augmentation des budgets, en s’endettant ou en affligeant davantage les Marocains d’impôts. Aussi, si ces budgets ont été effectivement augmentés, quels sont les corollaires économiques et sociaux sur le quotidien du Marocain ? Avouons-le : Pas besoin de consulting et de bureaux d’études évalués à des Millions de dirhams: Les Marocains ont bel et bien fait le choix du secteur privé étant donné que le service public est en quasi-fiasco avec comme conséquence une fonction publique en porte à faux. Des hôpitaux publics qui poussent des cris d’orfraie invitant les patients marocains à reposer en paix avec des rendez-vous renvoyés aux calendes grecs, dont la gestion est des plus opaques et corrompues et une école publique parmi les plus anémiques sur le globe.
En sus, le chef de l’exécutif a fait moult éloges du climat de l’investissement et des affaires internationales où le Maroc s’est classé à la 60ème dans la 16ème édition du classement Doing Business de la Banque Mondiale
Sur ce registre de Doing Business 2019 dont le chef du Gouvernement s’illusionne : Le cabinet Saadine Elothmani s’est-il donné le temps de sonder, sur le terrain, l’opinion du milieu des affaires national et international ? S’est-il donné le recul d’aller faire un tour dans les tribunaux de commerce pour évaluer les tares qui obturent le climat de l’investissement et des affaires internationales: Les délais trop longs, la partialité ressentie et les difficultés d’obtenir gain de cause qui plombent tout crédit en la justice marocaine. Le cabinet de Saadine Elothmani a-t-il demandé aux promoteurs économiques ce qu’ils redoutent le plus dans l’acte d’investir ?
Nous pensons que le chef du Gouvernement a occulté que le Maroc est mal classé à maints égards : 123éme dans l’Indice de développement humain du PNUD, 98éme dans le nouvel Indice du capital humain de la Banque mondiale et 75éme de l’indice de compétitivité avec à peine un score de 58 sur 100, en dessous de la moyenne mondiale qui est de 61 en vertu du World Economic Forum.

Par ailleurs, ce mi-mandat du Gouvernement barbu est caractérisé par l’aggravation de l’endettement de notre patrie en signant chaque année des lignes de précaution avec le FMI imputable à la mauvaise gestion des finances publiques. Ainsi, au regard de ces résultats faiblards et au vu deux années qui restent, Saadine Elothmani a-t-il le potentiel de redresser la barre vers une économie inclusive et durable?
Le chef du Gouvernement va-t-il transcender les querelles intestines et intra-majorité pour apporter des réponses et des solutions tangibles au renforcement du taux de croissance, l’amélioration du climat des affaires, le renforcement de la protection sociale, la promotion de l’emploi et l’élaboration d’un nouveau modèle de développement ? Le temps est révélateur disait Charly Teddy