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Le Cri d’Orfraie de la Famine dans le monde

by Mustapha Maghriti

Qui de nous, n’a pas pensé que la famine a été inhumée dans le cercueil de l’histoire économique ? On était tous convaincu que la dénutrition et la sous-alimentation étaient amollies de notre planète et que l’humanité pouvait manger à sa faim et subvenir à ses besoins fondamentaux.Inopportunément, le dernier document des Nations Unies de Juillet 2019 baptisé « l’État de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde 2019″nous interpelle sur la triste réalité que la famine nous guette et que la sous-alimentation est en train de dévaster les personnes les plus vulnérables et les plus fragiles dans le monde. 
Ce rapport sur la malnutrition dans le monde constitue un cri d’alarme sur l’évolution de la famine dans le monde et ce nonobstant les engagements pris par les pays à travers les politiques publiques mises en place pour atteindre les objectifs du développement durable ODD à l’orée 2030. 
Faut-il rappeler que la lutte contre la malnutrition et la famine faisaient partie intégrante de ce nouveau consensus quant aux objectifs du développement adopté par la communauté internationale.Le récent rapport publié par l’ONU exhibe de façon saisissable que la faim et la malnutrition dans le monde ont accusé une envolée comminatoire au cours de l’année 2018. Ce trend haussier apparaît après plusieurs années de rétrogression, à partir de 2015 où la famine et la malnutrition étaient d’actualité.
Selon ce rapport, le nombre de personnes pâtissant de la faim dans le monde est évalué à 821,6 millions en 2018, soit une augmentation de plus de 10 millions de personnes par rapport à 2017. Ce chiffre s’envole pour frôler les deux Milliards de personnes si on inclut les personnes en situation d’insécurité alimentaire.Au niveau de la ventilation géographique de la famine dans le monde et sans aucune surprise, c’est notre continent noir qui vient en tête de peloton de ce classage avec plus de 20% du total de la population qui sont des « souffre-douleurs » de ce stigmate. Les autres continents ont, à leur part, ont été affectés par un recrudescence de la famine, notamment en Asie avec 12%, l’Amérique latine et les Caraïbes avec 8%.Les pays qui endurent le plus de la malnutrition sont le Yémen, le Congo démocratique, l’Afghanistan, l’Ethiopie, le Sud Soudan et le Nord du Nigéria.Cependant, ce phénomène ne se cantonne pas aux pays pauvres et des pays en développement : Les pays développés ont également connu le regain de la famine au cours des dernières années avec notamment les crises économiques et sociales qui corrodent l’économie mondiale, notamment auprès des couches pauvres et marginalisées.Mais, le côté le plus dantesque est que la famine ronge de plus en en plus les mômes. En effet, le rapport des Nations-Unies atteste que le nombre d’enfants qui sont ravagés par la faim et la malnutrition dans le monde est de 149 millions d’enfants ; un chiffre qui nous apostrophe sur le grand chaos du bilan de l’alimentation dans le monde. 

Un tableau très sombre et ébène de l’évolution de la famine qui montre incontestablement que les objectifs fixés dans le consensus sur le développement et les objectifs l’Objectif de la faim zéro et du développement durable ODD en 2030 d’enrayer la famine sont reportés aux calendes grecs.Parmi les raisons de la détérioration des conditions de l’alimentation dans le monde, on énumère le rôle des guerres, des conflits et de l’instabilité politique en général et les catastrophes naturelles qui ont joué un rôle important dans le retour des crises alimentaires.Mais, en dépit de son importance, ce rapport ne s’est intéressé que de manière subsidiaire à la question des politiques agricoles et des choix de développement mis en place dans ce domaine qui expliquent, à notre sens, largement cette dégénérescence des conditions de l’alimentation.Malheureusement, depuis la seconde guerre mondiale, les politiques agricoles et les choix de développement agricoles ont été jalonnés par l’omnipotence des politiques industrielles et les intérêts urbains par rapport à ceux du milieu rural et de l’agriculture. 
Plusieurs mobiles sont derrière la marginalisation de l’agriculture : 
– La première raison est d’ordre idéologique qui considère que le monde rural est le lieu de survivance des idées conservatrices et qu’il se rattache aux valeurs antiques et rejette , en corollaire, le progrès de par une volonté timorée de se lancer dans l’ère de la modernité.- Le second argument est d’ordre économique et s’explique par la vieille conception que l’itinéraire du développement est à l’origine du retrait du secteur primaire en faveur du secteur industrielle. Ce dogme a longtemps influencé les choix de développement économique dans les pays développés et dans les pays en développement et explique pour une large part la relégation du secteur primaire et du monde rural depuis plusieurs décades. Ce retrait est à l’origine de ce retour en force des famines et de la malnutrition. 

Aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin d’une cassure avec les choix passés afin de mettre l’agriculture et l’alimentation au centre pour mettre fin à l’outrage de la faim et de l’insécurité alimentaire dans notre planète qui tue plus de personnes que le sida, la tuberculose et le paludisme. 
Ces stratégies passent par une réorientation des systèmes agricoles visant à privilégier le développement durable ; stratégies où les organismes humanitaires ont un rôle à jouer en œuvrant pour promouvoir une agriculture durable, pour instaurer des mesures visant à élargir l’accès à la nourriture pour tous, pour améliorer l’économie locale et contribuer à la sécurité alimentaire. Il faudrait toutefois qu’un cadre politique, de gouvernance mondiale crée un environnement favorable en encourageant la paix, la stabilité macroéconomique et en définissant les domaines prioritaires d’un programme de lutte contre la faim.
Avouons-le, en guise de conclusion, la faim dans le monde n’est pas une fatalité,les thèses malthusiennes et néomalthusiennes sont fausses et battues en brèche, les ressources naturelles sont suffisantes depuis la création de la planète. Pour preuve, DIEU dans Sourate FUSSILAT verset 9 et 10 dit « Renierez-vous [l’existence] de celui qui a créé la terre en deux jours et LUI donnerez-vous des égaux ? Tel est le SEIGNEUR de l’univers, c’est LUI qui a fermement fixé des montagnes au-dessus d’elle, l’a bénie et lui assigna ses ressources alimentaires en quatre jours d’égale durée. [Telle est la réponse] à ceux qui t’interrogent. » 

Le droit à l’alimentation pour tous est une revendication légitime où chacun a son rôle à jouer, des ONG aux pouvoirs politiques sans occulter chacun d’entre nous qui à sa façon, ses propres moyens, peut contribuer à cette lutte par un don, une offre de bénévolat, un effort pour préserver les potentialités de la nature. Le droit à l’alimentation est un droit de naissance pour tout être humain. 
Nelson Mandela n’a-t-il pas argué que « La pauvreté n’est pas un accident comme l’esclavage et l’Apartheid, elle a été faite par l’Homme et elle peut être supprimé par des actions communes de l’humanité » ?? 

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