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Le Co développement : Une réplique et solution à l’immigration des Africains vers l’Europe

by Mustapha Maghriti

Et voilà encore l’anathème du siècle, le terrorisme international en l’occurrence s’abreuve de plus en plus en Afrique, Pour pièce à conviction, dernièrement, le Mali, le Burkina Faso et le Nigeria ont été le point de mire d’offensives criminelles et misanthropes. 
Le terrain demeure miné et fertile au terrorisme puisque les Etats Africains sont ébranlables et vulnérables, car nécrosés par le chômage, l’économie rentière, la mauvaise gouvernance, la corruption, le « remue-ménage » des systèmes économiques où les matières premières sont extorquées et confisquées par un petit cercle proche du sérail et du pouvoir politique et économique qui ont ratiboisé les institutions Africaines. 
Selon plusieurs études économiques de la Banque mondiale, du FMI et d’autres organisations internationales, l’Afrique c’est le plus grand gisement de la croissance économique, l’Afrique est le continent de l’avenir, disposant de fortes marges de croissance durable. C’est le continent qui dispose d’une richesse d’atouts multidimensionnels qu’il convient d’exploiter au bénéfice du développement humain durable. Des pays à l’instar du Rwanda, de l’Ethiopie ou du Ghana ont réalisé des prouesses économiques qui se confirment de plus en plus dans le temps en augurant une véritable émergence économique sur l’échiquier mondial.

Nous pensons que l’Europe et l’Afrique sont « boulonnées » par un destin commun et de facto, l’Europe ne peut pas rester indifférente en démissionnant de la destinée de l’Afrique et ce en se cantonnant aux orientations mercantiles et paternalistes tout en poursuivant son soutien à des régimes vermoulus au nom de la « Real politik ». 
C’est un secret de polichinelle que les deux épées de Damoclès les plus effarantes qui pèsent sur l’Europe sont l’immigration et le terrorisme : 
– D’une part, l’immigration, sous toute ses formes, galvanise des rébellions importantes et à la poussée fulgurante des mouvements politiques et sociaux d’extrême droite qui terrifient et terrorisent la cohésion nationale des pays européens, 
– D’autre part, le danger terroriste qui se propulse et se translate, l’Afrique en devient un métacentre tangible. De ce fait, l’Europe ne doit pas prendre plaisir d’un voyeurisme aveugle en « déposant son bilan » de ses responsabilités tout en invoquant les pays riverains de la Méditerranée à l’exemple du Maroc, de l’Algérie, de la Tunisie à jouer le rôle de suzerain de l’Europe.Nous arguons, d’emblée, que cette politique est un fiasco patent et l’histoire politique et économique toute récente le corrobore. Néanmoins, un palliatif existe ; il s’agit de la coproduction, du Co-développement étayés sur l’investissement moteur de la croissance, de la production, de l’emploi et en aucun cas sur des rapports post-colonialistes et post-impérialistes paternalistes, privilégiant des aides qui reviennent sous forme de minuscule charité émanant de l’Europe, 
A ce titre, les nouveaux comportements des entrepreneurs européens commencent à appréhender les bienfaits du Co-développement, de la coproduction et du partenariat, avec un pied au Nord et un pied en Afrique de leur chaîne de valeur industrielle internationale. Cette stratégie leur permet, d’une part de bénéficier de la proximité géographique et culturelle de l’Afrique, et d’autre part de la complémentarité entre des pays matures et vieillissants au Nord, et des pays jeunes et émergents en Afrique. 
Pour la réussir, l’Europe doit promouvoir les transitions démocratiques en encouragent la bonne gouvernance, la transparence, le fair-play et en faire de véritables critériums pour le soutien d’un régime politique issu de la légitimité des urnes, de la démocratie et de la transparence en réprimant l’utilisation des circuits de la corruption et ce en interpellant toutes les synergies en faveur de la croissance, l’inclusion et l’équité sociale. Cette orientation ne doit pas nous faire insinuer une vision fataliste et léthargique de la part des pays de l’Afrique. 
Avouons le : la jeunesse africaine n’est pas une souche particulière, la jeunesse africaine n’est pas délétère par nature, elle ne s’expatrie pas par amour d’émigration à la quête de l’eldorado, elle ne succombe pas au terrorisme parce qu’elle y est une fatalité.

Nous croyons fermement que la jeunesse africaine a juste besoin d’emploi, d’opportunités économiques, de stabilité, d’investissements productifs porteurs de croissance, de revenus et d’emploi inclusifs à même d’assurer une insertion économique et sociale des jeunes . A défaut, elle hallucine que le pays de cocagne est en Europe. 
A cet égard, la grande apostrophe de la promotion des valeurs cultuelles pour prémunir les jeunes Africains de toute forme d’outrance et d’extrémisme ne doit-elle pas figurer dans l’agenda du projet Européen envers l’Afrique? 
La région Euro-méditerranéenne est confrontée à des défis aussi complexes que multiples, économiques, énergétiques, environnementaux et sécuritaires. Dans un tel contexte, le Co développement s’impose plus que jamais pour les deux rives de la Méditerranée. 
Reconnaissant-le, en guise de conclusion, qu’en dépit des efforts prodigués par la Politique Européenne, l’édifice d’une géographie de stabilité et de prospérité partagées, tant attendu par les deux rives de la Méditerranée, tarde à se cristalliser en raison d’innombrables fractures qui sillonnent la région, d’une volonté politique timorée de certains partis eurosceptiques, du manque de confluences entre les États Européens, et de l’inadéquation de certains instruments aux nouvelles réalités de transitions politiques et économiques survenues en Afrique. 

C’est tout le sens que doit donner l’Europe à la vision Africaine, basée sur l’osmose d’une croissance partagée couplée à la promotion de la paix et de la sécurité porteuses de stabilité pour les deux rives car , il ne peut y avoir de développement économique et social sans sécurité et de paix et, mutuellement, il ne saurait y avoir de sécurité et de paix sans développement économique et social. L’Europe doit cesser de continuer à faire la politique de l’autruche !! 
A défaut, nous aurons tous à supporter les conséquences de la montée des démons de l’extrémisme, de la violence et du terrorisme, qu’alimente le sentiment d’injustice et d’exclusion, et auxquels aucun endroit au monde ne pourra échapper ». Feu Hassan II, en mai 1961, au palais du Ryad, n’a-t-il pas dit à l’ambassadeur des USA à l’époque, son excellence Philip Bonsal que « L’avenir du monde dépend de la stabilité en Afrique ». 

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