
La COP30 qui réunit chaque année le milieu soucieux de la protection de l’écosystème, responsables politiques, organisations internationales, intellectuels afin de débattre des paris, des challenges et des moyens de cantonner les changements climatiques, a prolongé la fermeture de ses rideaux par un jour supplémentaire jusqu’au Samedi 22 Novembre 2025 à Belém au Brésil.
La COP30 s’est déroulée dans un contexte économique tumultueux, marqué par des tensions géopolitiques d’approvisionnement énergétiques et l’impact du conflit Russo-Ukrainien sur les marchés énergétiques mondiaux.
C’est la première COP en Amazonie, le 20éme anniversaire de l’entrée en vigueur du protocole de Kyoto et le 10éme anniversaire de l’accord de Paris. Elle a lieu dans le pays hôte de l’adoption de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques connue sous l’acronyme CCNUCC, un des traités fondateurs du développement durable, institué en 1992 lors du sommet de Rio de Janeiro sur l’environnement et le développement.
Dix ans après la COP21, qui avait conduit à l’adoption historique de l’Accord de Paris, cette nouvelle conférence représente une étape charnière pour accélérer la mise en œuvre des engagements climatiques. Les résultats de la COP30 sont essentiels pour le respect des objectifs fixés, en particulier l’objectif de maintenir la hausse de la température moyenne de la planète à 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels ; un seuil de réchauffement qui est plus que jamais menacé et où chaque dixième de degré supplémentaire accentue les catastrophes climatiques et fragilise la stabilité écologique mondiale.
Le bilan de la COP30 de Belem (Brésil), qui s’est achevée Samedi 22 Novembre 2025, peut se résumer à une montagne accouchant d’une souris, basculant entre une grosse désillusion et un tout petit soulagement. Certes, les délégations de 194 pays sont bien parvenues à un accord, mais celui-ci reste très éloigné de l’épée de Damoclès de l’urgence climatique.
Dans un environnement économique multipolaire, caractérisé par des distensions géopolitiques et commerciales grandissantes, où lesEtats-Unis, première puissance mondiale, contestent le changement climatique marquée par une défiance structurelle entre le Nord et le Sud et où il n’y aura pas eu le sursaut indispensable pour accélérer la mise en œuvre des engagements de l’accord de Paris, adoptés il y a 10 années. Les USA de Donald Trump n’a pas créé de dynamique poussant à remettre en cause la réalité du changement climatique et la nécessité d’agir. Les 194 pays ont réaffirmé avec force leur engagement en faveur du multilatéralisme et de l’accord de Paris.
Le mécompte lié à cette COP30 se mesure essentiellement à ses impasses. Dans le jeu de marchandage des négociations, les grands pays émergents, Inde et Arabie Saoudite en tête, sont parvenus à manœuvrer pour épargner les énergies fossiles, principale source d’émission de gaz à effet de serre. L’Union européenne (UE) a fini par se retrouver isolée, avec les pays Latino-Américains, pour défendre la sortie du charbon, du pétrole et du gaz.

L’UE s’est fermée à toute nouvelle demande financière des pays du Sud dès le début des négociations ; le Vieux Continent le martèle : il ne veut pas payer seul l’addition après la défection des Etats-Unis, d’autant plus à une époque d’austérité budgétaire et d’offensive populiste contre la transition.
Avouons-le, les COP ne sont que des caisses de résonance de la volonté des pays où chacun défend ses priorités nationales et son modèle de développement à sa guise.
Les 194 pays ont adopté Samedi un modeste consensus sur l’action climatique, sans plan de sortie des énergies fossiles, engagement pris à la COP28 en 2023. Un résultat décevant pour l’Europe face aux pays pétroliers du Nord et du Sud.
Tous les COP qui se sont succédées marquent un hiatus croissant entre l’objet de l’événement — l’ambition climatique mondiale — et son format qui tient parfois plus d’un » Davos de l’énergie » que d’une réelle conférence d’États-parties, compte tenu du nombre de « Side Events » où les principaux acteurs économiques présentent leurs annonces en matière de performance climatique. L’événement peine à associer activement la société civile et les différentes parties prenantes et donne souvent l’impression de » faire entrer les marchands dans le Temple ». Ce déphasage s’est tout particulièrement ressenti à Sharm-el-Sheikh et à Bakou.
La COP30 aura au moins permis d’acter l’échec du premier objectif de l’accord de Paris, moteur de la coopération climatique : le monde ne va pas réussir à limiter le réchauffement à 1,5 °C par rapport au 19éme siècle. Il faut compter des années de braise, plus chaudes jamais mesurées sur Terre. Du réchauffement climatique, nous sommes passés à l’ébullition climatique, selon la mise en garde du secrétaire général de l’ONU, Antonio Gutierrez. Et la vie sur terre est questionnée.
C’est une évidence que l’humanité n’est plus indifférente à une planète qui brûle, une terre à sec avec les outrages qui oppriment la biosphère, l’agriculture et la santé humaine. Les immersions, les catastrophes naturelles, les cyclones en sont les meilleures illustrations. Cataclysmes, déluge, calamités qui consistent en épisodes de vagues de chaleur à plus de cinquante degrés à l’ombre, des pluies diluviennes, inondations, feux de forêt, sécheresses, tempêtes et autres ouragans- deviennent de plus en plus fréquents, menaçant de submersion des zones côtières, voire des pays entiers, par la montée des mers rendue inéluctable du fait du réchauffement des océans. Les mutations climatiques rebattent les cartes du pouvoir mondial. Les pays du Sud accusent les pays du Nord d’hypocrisie ; les grandes puissances fossiles défendent leurs intérêts

La communauté internationale doit cesser ses promesses de monts et merveilles et ses attitudes timorées en s’attelant vers la mise en œuvre de résolutions concrètes selon un agenda bien défini en prenant appui sur une volonté politique forte et frontale afin d’inverser le cours orageux de la planète et reprendre le contrôle du climat dans le monde.
A l’issue de la COP30, Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations Unies (ONU), a exprimé son regret que la conférence n’ait pas réussi à élaborer un plan de réduction drastique des émissions. Et réduction des émissions une question à laquelle la COP30 n’a pas répondu. Après Belém au Brésil, c’est à la station balnéaire de la côte méditerranéenne à Antalya en Turquie, qui accueillera, du 9 au 20 Novembre 2026, une COP31 qui pourrait encore ressembler à un cha-cha-cha : un pas en avant, un pas en arrière…
Le défunt Hugo Chavez, ex-président du Venezuela était si courageux en disant haut et fort à la COP15 qui s’est tenue à Copenhague en Décembre 2009 « Si le climat était une banque, il serait déjà sauvé. »
Bien avant que l’écosystème et la biosphère ne deviennent une préoccupation mondiale, le Prophète SIDNA MOHAMMED ﷺ établissait les fondements d’une relation harmonieuse entre l’homme et son environnement. À travers ses paroles et ses actes, il a instauré une vision profonde où la nature n’est pas simplement une ressource à exploiter, mais un dépôt sacré (amânah) confié par Allah à l’humanité.
Alors que notre écosphère piétine devant des crises environnementales sans égal, les enseignements du Prophète SIDNA MOHAMMED ﷺ résonnent avec une actualité percutante. Sa sagesse nous rappelle que la préservation de l’environnement n’est pas une mode éphémère, mais une responsabilité spirituelle viscéralement ancrée dans la tradition islamique.

Le Prophète SIDNA MOHAMMED ﷺ a bien établi il y a plus de 14 siècle que l’homme, gardien de la terre, que la terre est un espace vivant et sacré, que l’eau est une ressource précieuse à préserver, que la protection des animaux est une miséricorde étendue à toutes les créatures, que les zones protégées sont des précurseurs des réserves naturelles modernes.
Ces principes, établis il y a plus de quatorze siècles par SIDNA MOHAMMED ﷺ, offrent un cadre éthique éminemment pertinent face aux défis environnementaux contemporains. Ils nous rappellent que la protection de l’environnement n’est pas simplement une nécessité matérielle, mais aussi une responsabilité spirituelle et morale.
