
Au Népal, Indonésie, Philippines, Madagascar comme au Kenya l’année dernière, au Maroc une jeunesse plus assujettissante, native dans l’espace des réseaux et façonnée par l’ère numérique, rassemblés pour revendiquer pacifiquement des droits les plus basiques santé, éducation et justice. Cependant, le vandalisme d’une scélérate a nui à ces jeunes manifestants pour réclamer paisiblement des droits légitimes.
Certes, les dégâts humains et matériels sont malencontreux. Toutefois l’outrage le plus alarmant est ailleurs : Il est moral, allusionnel, mystique et diplomatique. On a laissé l’espace libre, livré à l’instantané du micro-trottoir, à la cacophonie et le charivari « d’experts » improvisés, à la pugnacité des images irrévérencieuses. Et dans cette tour de Babel, c’est le préjudice d’un vide pernicieux qui a pris le pouvoir. L’émotion a remplacé la raison, le commentaire s’est substitué à la réflexion. Et l’absence de communication a été, en soi, un message : celui d’un pays qui semble ne plus dompter son propre mémorial. Or dans notre époque globalisée, l’image est une arme. Le Maroc, pays de modération, a vu son visage équivoque par une taciturnité délictueuse, laissant d’autres sournois ailleurs raconter son histoire à sa place.
Il faut le dire sans détour : nous avons manqué un débat mûr. Là où la sagesse aurait voulu la confrontation des idées, nous avons eu la confrontation des émotions. Là où il fallait un diagnostic collectif, on a préféré la peur du désordre.
Cette motion de censure juvénile n’est pas qu’un épisode social. C’est une alerte nationale et diplomatique. Elle met en lumière notre vulnérabilité dans l’ère de la perception globale, où un silence d’État vaut aveu et où une image non maîtrisée devient une vérité internationale.
Le capharnaüm n’est jamais neutre. Il profite toujours à ceux qui veulent édulcorer un pays, à ceux qui instrumentalisent la confusion, ou à ceux, plus machiavélique encore, qui trouvent dans le méli-mélo une justification à l’immobilisme.
Combien ce cri juvénile pacifique de cette jeunesse est un jeu à somme positive : Elles se sont élevées pour nous tous pour un Maroc meilleur, digne, fort, érigé sur les véritables piliers de la démocratie: l’éducation, la santé, la justice. Des valeurs que le Souverain Marocain n’a cessé de défendre, affirmant clairement qu’il n’était pas question d’avoir un Maroc à deux vitesses et bien avant lors du discours de la 59ème anniversaire de la Révolution du Roi et du peuple du 20 Août 2012, le Souverain sonna l’alarme que les questions de la jeunesse ne relèvent pas seulement de la sphère privée et familiale ou du champ de l’éducation, la formation et l’apprentissage. C’est l’affaire de toute la société, et des solutions doivent être trouvées à tous les problèmes que connaît la jeunesse. Le King a bien déploré qu’il serait inacceptable de considérer la jeunesse comme une charge pour la société. Elle doit, au contraire, être traitée comme une force de dynamisation du développement. Il est donc impératif de mettre au point une stratégie globale qui mettrait fin à la dispersion des prestations fournies actuellement à notre jeunesse, et d’adopter une politique intégrée qui associe, dans une synergie et une convergence, les différentes actions menées en faveur des jeunes.
Nous pensons que construire un stade en un laps de temps rayonne, certes, l’image du Maroc à l’international, mais ce n’est pas un projet sociétal, mais investir dans l’éducation, dans la santé, dans l’impartialité de la justice c’est un projet de société pour pouvoir édifier une vraie démocratie.
La démocratie ne se sclérose pas aux urnes seulement. Elle repose sur ces droits que manifeste la Jeunesse, et il était temps que ce cri d’orfraie, coercible par tout un peuple, éclore in fine.

Les moments que nous traversons sont d’une importance considérable. Ils reposent sur l’équation du pouvoir politique et de sa légitimité en termes de soin et non de violence. C’est un message fort que notre jeunesse adresse à ceux qui veulent gouverner. Elle demande la mise en place d un nouveau contrat social et politique qui place en son centre la question de la dignité, du soin, de l’éducation et de la justice.
Le Souverain Marocain n’a-t-il pas conscient des soucis de la jeunesse en leur accordant toue une épopée lors de la 59ème anniversaire de la Révolution du Roi et du peuple où à travers cette fête, le Sultan mit en exergue le rôle qui incombe à la jeunesse Marocaine prometteuse dans la construction d’un avenir digne des gloires et de la grandeur du passé. En effet, les grands chantiers que le Roi a lancés pour parachever l’aménagement du modèle singulier qui a été conçu pour une société Marocaine attachée à son identité et fondée sur la solidarité entre l’ensemble de ses composantes, ne peuvent atteindre leurs objectifs qu’en s’appuyant sur la force et la créativité de la jeunesse Marocaine, et en tirant parti des potentialités dont elle est porteuse.
« Jeunes du Maroc, vous êtes la vraie richesse de la nation, compte tenu du rôle le que vous assumez en tant que partie prenante dans le processus d’évolution sociale de votre pays. Vous jouissez de la citoyenneté pleine et entière, avec les droits et les obligations qui en découlent, et la nécessité de vous investir de manière constructive dans les transformations que connaît la société, tout en demeurant attachés aux constantes de l’identité nationale et ouverts aux idéaux universels. Voilà pourquoi nous n’avons eu de cesse d’être à l’écoute de vos préoccupations spécifiques et réceptifs à vos attentes légitimes, où que vous soyez et quelles que soient vos appartenances. »
Parler des jeunes, c’est évoquer les défis du présent et aborder les perspectives d’avenir. Et pour parler d’avenir, il faut, outre une grande probité intellectuelle pour scruter les horizons futurs, que soient élaborées des stratégies propres à préparer nos jeunes pour des lendemains meilleurs.
La nouvelle Constitution du Royaume accorde une importance capitale à la démocratie représentative et participative impliquant tous les citoyens, et prévoit, à cet égard, la création des différents mécanismes favorisant leur participation efficiente à la vie publique du pays.
Pour cela le Souverain Marocain soutient majestueusement que la Jeunesse ne peut s’insérer dans ce jeu démocratique que par la condition sine qua non de l’apprentissage, de l’éducation et de la formation. En effet,
« Nul doute que l’adhésion des jeunes à ce choix stratégique reste tributaire de leur niveau de qualification et de la manière avec laquelle ils sont préparés pour l’avenir. Ceci nous renvoie ipso facto au système d’éducation et à sa capacité à former les générations montantes et à les préparer à s’investir pleinement dans le processus de développement et de progrès démocratique de la société. »
Il est donc impératif de se pencher avec sérieux et résolution sur ce système » que Nous plaçons, d’ailleurs, en tête de nos priorités nationales. Car ce système, qui nous interpelle aujourd’hui, se doit non seulement d’assurer l’accès égal et équitable à l’école et à l’université pour tous nos enfants, mais également de leur garantir le droit à un enseignement de qualité, doté d’une forte attractivité et adapté à la vie qui les attend. »
Par ailleurs, ce système doit également permettre aux jeunes d’affûter leurs talents, de valoriser leur créativité et de s’épanouir pleinement, pour qu’ils puissent remplir les obligations de citoyenneté qui sont les leurs, dans un climat de dignité et d’égalité des chances, et pour qu’ils apportent leur concours au développement économique, social et culturel du pays. C’est là, du reste, que réside le défi majeur du moment.

Le Maroc, notre chère patrie, vacille mais ne ploiera pas. Il doit rester debout, et il le restera. Car sa jeunesse est sa sève, son souffle et son avenir. À elle de transformer la colère en ambition, l’impatience en énergie créatrice, l’inquiétude en espérance. Et à nous, collectivement, de lui tendre la main, pour qu’elle bâtisse non sur des cendres du vandalisme, mais sur la lumière d’un destin retrouvé.
Le Maroc doit retrouver la voix, non pas celle de la propagande, mais celle de sa vérité. Il doit recréer l’espace du débat, de l’intelligence collective, de la pédagogie politique et médiatique où la voix résonne plus fort que le bruit de la rue, combien même légitime et fondé.
L’image d’un pays ne se défend pas par des slogans. Elle se mérite, par la clarté, la cohérence et la dignité. Et si cette crise a une vertu: nous rappeler que le silence n’est plus une option, ni à l’intérieur, ni face au monde.
Rappelons le, en guise de conclusion, que notre jeunesse a attesté qu’elle est responsable et a bien démontré un grand niveau de maturité et de solidarité, durant la période du covid19, il faut l’avouer, dans notre patrie, a été exprimée de manière spontanée, bénévole et bienveillante à des niveaux que peu de pays connaissent ou peuvent même espérer relevant que notre pays a été cité en exemple en matière de patriotisme et de fraternité durant le tremblement de le Haouz avec une mobilisation des jeunes, des associations des jeunes pour fournir aide et soutien aux sinistrés démontrant leur rôle actif dans le soutien à la nation.
Ce moment est historique pour la jeunesse Marocaine qui ne doit pas laisser voie libre aux vandales de l’espoir, les vandales du futur, qui veulent profiter des dérapages de quelques voyous pour jeter l’opprobre sur toute la jeunesse Marocaine et tenter d’étouffer son cri, sa soif de justice, sa soif d’équité. Le cri de cette jeunesse ne soit pas être détourné par ceux qui préfèrent s’attarder sur les débordements, et sur les interventions des forces de l’ordre.

Si l’économiste Jean Bodin dans, les «Six livres de la république française», dissertait son célèbre aphorisme économique «Il n’est de richesse que d’hommes», j’épilogue ma chronique «Il n’est de richesse que de jeunes Marocains éduqués, formés, épanouis» car, in fine, toi, oui toi jeune Marocain : «Rien de ce qui existe en ce monde n’est en dehors de toi. Cherche bien en toi-même ce que tu veux être puisque tu es tout. L’histoire entière du monde sommeille en chacun de nous pour reprendre les proses du Poème de Djalâl ad-Dîn Rûmî.