Séculairement, Israël et Palestine se disputent depuis 1947 leurs frontières. Avec le début d’une nouvelle guerre depuis les attentats du 7 Octobre perpétrés par le Hamas, la solution d’une division du territoire en deux États indépendants refait surface avec un bilan cauchemardesque et horrifiant au 73éme jour de bombardement et mitraillage sanglant où le Ministère Palestinien de la Santé à Gaza a annoncé que le bilan des victimes des violents israéliens contre la Bande de Gaza s’est alourdi à plus 50.000 blessés et 20.000 morts, dont 70% de femmes et d’enfants.
Au regard de l’exaspération affriolante de la violence, aux images odieuses des enfants, des femmes et des hommes âgés enserrés dans la tyrannie de Gaza, face à une disproportion ordurière dans la riposte, la société civile et les organisations se tournent vers les normes humanitaires censées encadrer la misanthropie de la contre-offensive israélienne outrancière.
Cependant le voyeurisme de la communauté internationale et le jeu des alliances semblent avoir scellé le sort fatal de Gaza : Sur l’arène diplomatique, les appels au respect du droit international humanitaire ont acquis une connotation allusive, mais ces appels sont toujours amblyopes devant les caméras du monde entier.
A ce titre, l’organisation Human Rights Watch (HRW) a accusé Lundi dernier le gouvernement israélien d’utiliser « la famine des civils comme technique de guerre dans la bande de Gaza occupée en bloquant délibérément l’accès à l’eau potable, à la nourriture et au carburant, tout en entravant intentionnellement l’aide humanitaire, ce qui suscite l’indignation croissante de la communauté internationale par ce bilan alarmant des victimes civiles et la destruction d’hôpitaux de Gaza.
Après deux mois de guerre contre le Hamas, une pseudo-semaine de trêve et une reprise des combats de plus en plus critiquée par l’opinion internationale, un tel bilan alarmant est une aubaine pour le tortionnaire Premier Ministre Israélien Netanyahu, qui est poursuivi par la justice israélienne pour de moult infractions. Il prétend être le tutélaire d’Israël : On s’en souvient dans un discours à la télévision, le sanguinaire Israélien Netanyahu avait promis de donner une dérouillée au Hamas. C’est ainsi que les avions de chasse et les hélicoptères israéliens continuent de lancer des rushs de bombes sur Gaza.
« Un Occident complice », « un deux poids deux mesures flagrant », un monde arabe « choqué » face au silence de l’Occident sur les bombardements à Gaza…. La Reine Rania de Jordanie mettait des mots forts sur un sentiment qui est peut-être partagé dans l’ensemble du monde arabe. «Notre silence est le plus grand cadeau» fait aux extrémistes : La reine de Jordanie lance un vibrant appel au monde Arabe pour qu’il ne laisse pas le champ libre, dans l’expression, aux extrémistes qui projettent une image « répugnante » du Moyen-Orient et de l’islam.
La solution du conflit israélo-palestinien ne peut être militaire, mais politique : Historiquement, c’est par la force et la duperie que les juifs ont traqué les Palestiniens de leur terre et ont créé un Etat d’Israël en 1948.
Depuis cette date, plusieurs guerres israélo-arabes ont eu lieu et moult Accords de paix ont été scellés à l’instar des accords de Camp David entre l’Égypte et Israël en 1977, mais dont le plus prometteur est l’Accord d’Oslo signé le 13 Septembre 1993. Cet Accord a engendré la création de l’Autorité Palestinienne censée préfigurer un Etat palestinien indépendant. Cependant, le signataire israélien de l’Accord Yitzhak Rabin est assassiné le 4 Novembre 1995 par un fanatique juif religieux d’extrême droite pour avorter le processus d’Oslo. Et depuis 2009, le gouvernement israélien, présidé par le misanthrope Netanyahu, est prédominé par le parti de droits Likoud et d’autres partis d’extrême droite.
Aussi, Israël a toujours bénéficié du soutien inconditionnel USA du fait du puissant lobby juif American Israeli Public Affairs Committee AIPAC aux Etats-Unis dont le budget et la mainmise ne cesse d’augmenter. Joe Biden n’a jamais caché sa profonde affection pour l’État hébreu. Pour preuve, Joe Biden, un grand allié du barbare Israélien Netanyahu, n’a-t-il pas répété en citant cette phrase de son père « Si Israël n’existait pas, il faudrait l’inventer « .
Le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu n’a-t-il pas accueilli le président des États-Unis, Joe Biden, à sa descente de l’avion, à Tel-Aviv, le 18 Octobre 2023 ? Depuis 1973, le président américain a rencontré tous les premiers ministres israéliens depuis Golda Meir. Lors de sa visite éclair à Tel-Aviv, Joe Biden n’a-t-il pas rappelé en conférence de presse, qu’il y a 75 ans, 11 minutes après la création d’Israël, les États-Unis, dont le président était Harry Truman, étaient le premier pays dans le monde à le reconnaître. Joe Biden n’a-t-il pas argué « Il ne faut pas nécessairement être juif pour être sioniste. »
Dans la biographie The Last Politician, l’auteur Franklin Foer consacre tout un chapitre intitulé Hug Bibi tight sur la relation entre Joe Biden et Benyamin Netanyahu, l’actuel premier ministre israélien. Les deux hommes se connaissent depuis plus de 40 ans. Ils se seraient rencontrés dans les années 1980, lorsque Benyamin Nétanyahou travaillait à l’ambassade d’Israël à Washington.
Aussi avant lui, Donald Trump n’a-t-il pas reconnu le 6 Décembre 2017 Jérusalem comme capitale d’Israël, en transférant l’Ambassade Américaine le 14 Mai 2018 de Tel Aviv à Jérusalem. Donald Trump n’a-t-il pas reconnu la souveraineté d’Israël sur le plateau Syrien du Golan ? Donald Trump n’a-t-il pas protesté contre la colonisation illégale d’Israël à Jérusalem-Est et en Cisjordanie ?
L’apostrophe est désormais de savoir si cette alliance stratégique continuera d’exister, quelle que soit l’attitude du gouvernement israélien. Et après les mitraillades sur Gaza et les attaques à Jérusalem, la question peut de nouveau être posée : Joe Biden avec son double langage a tout accepté de la part de Netanyahou. Joe Biden parait moins tolérant, mais, certes, il ne devrait pas remettre en cause cette alliance.
Les événements récents ont cependant apporté l’ouverture d’un débat sur ce point aux USA. En effet, C’est la première fois depuis le lancement par le Hamas de l’opération Déluge d’Al Aqsa contre Israël le 7 Octobre que le démocrate de 81 ans fait ainsi état publiquement de ses divergences avec l’exécutif israélien.
Joe Biden, qui s’exprimait devant des donateurs du parti démocrate, a appelé Benjamin Netanyahu à » renforcer et changer » l’exécutif afin de trouver une solution de long terme au conflit israélo-palestinien. Il a aussi estimé qu’Israël, qui bombarde intensément la bande de Gaza, commençait à perdre le soutien de l’opinion publique mondiale.
En outre, la communauté juive américaine prend du recul avec Netanyahou, celui-ci était lié à Donald Trump alors que les juifs américains votent aux 2/3 pour les démocrates. De jeunes élus démocrates, à l’instar d’Alexandra Ocasio-Cortez, critiquent ostensiblement l’attitude d’Israël.
La seule issue politique du conflit sempiternel israélo-palestinien est la création d’un Etat Palestinien viable. Pour y parvenir, le cessez-le-feu pour obstruer les bombardements de part et d’autre entre Israël et la Bande de Gaza n’est pas la solution. Il faut aussi arrêter toute nouvelle implantation israélienne à Jérusalem-Est et en Cisjordanie.
En sus, des négociations doivent s’ouvrir le plus promptement possible entre Israéliens et Palestiniens sous les auspices du Quartet pour le Moyen-Orient constitués de l’ONU, de l’Union Européenne, de la Russie et des USA.
La vengeance aveugle ne peut être la réponse à la quête de justice. La communauté internationale ne peut plus rester silencieuse et inactive face à cette tragédie déchirante. Il faut y mettre un point final pour que les rues de Gaza ne soient plus le théâtre d’une guerre déshumanisante, mais le lieu où l’espoir et la reconstruction peuvent enfin prendre racine.
A cet égard, et en guise de conclusion, Feu Hassan II, doté d’une personnalité brave et altruiste, a œuvré pour le replâtrage entre Israël et les dirigeants Arabes, grâce à sa diplomatie affairée et résolutive : Tout au long de son règne, Feu Hassan II a attesté d’une incroyable habileté à arbitrer et à s’imposer comme émissaire sans s’aliéner l’un ou l’autre camp. S’il fut principalement motivé par des révérences constructives, on peut ainsi guère douter de la véridiction de son vœu dans le processus de paix de la région.
On s’en souvient de sa contribution de l’organisation de la visite du président égyptien Anouar el-Sadate à Jérusalem en 1977, puis son hébergement en 1982 la fameuse rencontre rassemblant les dirigeants arabes pour promouvoir un accord de paix avec l’État hébreu.
Tout converge à l’idée qu’à la différence de la plupart des autres pays arabes, le Maroc via Feu Hassan II ne s’est jamais opposé à des négociations avec les dirigeants israéliens. On s’en souvient encore une fois que sa rencontre avec Shimon Pérès en 1986 a marqué la deuxième visite officielle d’un dirigeant israélien dans un pays arabe après celle de l’Égypte, qui a été l’objet de vigoureuses critiques de la part de ses pairs Arabes.