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Le Climat des affaires a le vent en poupe depuis l’annonce Jeudi 24 octobre 2019 par la première institution de Brettons-Woods, une prouesse émérite en se hissant à la 53éme place sur un panel de 190 pays devenant le leader incontestable en Afrique du Nord et le 3éme sur la ceinture Moyen Orient et Afrique du Nord MENA. Ce classement est sans équivoque puisqu’il émane d’une entité internationale officielle et crédible, la Banque mondiale en l’occurrence.
Cependant voilà une couronne et une consécration d’obédience libérale scellée et paraphée par la Société Financière Internationale SFI qui dissemble in extenso avec l’émotion et le véritable « feeling » du milieu du business quant à l’environnement global des affaires économiques au Maroc.
A l’appui de notre allégation, moult études et enquêtes publiées récemment par des organismes financiers nationaux à l’instar de Bank Al-Maghreb ou de quelques Think-Thank comme le Centre Marocain du Conjoncture évoquant un climat de l’investissement ayant du plomb dans les ailes, puisque plus de 4.140 entreprises ont fait faillite lors du 1er semestre de l’année 2019, ce qui représente 9,1 % de hausse par rapport à l’année 2018.
Sur le marbre de la réalité de l’investissement au Maroc, le climat des affaires ne se cantonne pas aux embellies énumérées par Doing Business 2020 comme la mise en place du système de paiement électronique des redevances portuaires, la suppression des démarches de transit sur support papier, la réduction du taux de l’impôt sur les entreprises, car au regard de ces améliorations, l’acte d’investir se trouve, paradoxalement, face à un cloison de partialité d’aubaines dans l’acquisition des marchés avec cerise sur le gâteau la « sinusoïdale » du recouvrement et son coffret de favoritisme, de clientélisme et de « stellionat » .
A notre sens, le véritable calibrage du climat des affaires doit porter sur les non-dits de Doing Business à l’instar de la mécanique judiciaire : Recourir à la justice avec la gage et la sûreté de son impartialité, sa souveraineté et sa droiture, et de se faire rétribuer et indemniser quand la sentence judiciaire est en faveur de l’investisseur.
Selon des recensements, la lenteur et la faible efficacité de la justice contribuent à l’exacerbation des déficiences des PME/PMI qui forgent l’essentiel du tissu économique Marocain à l’instar du secteur du Commerce (2022 défaillances), l’Immobilier (1200 défaillances) et le BTP (895 défaillances). Ces trois secteurs s’approprient à eux seuls 72% des défaillances des entreprises, ce qui met en lumière l’hiatus abyssal entre les résultats de Doing Business de la banque mondiale et le vécu quotidien des investisseurs et des entreprises nationales et étrangères et exhibe les augustes défaillances et défis à relever.
En corollaire, seul et seul l’investisseur qui côtoie au jour le jour les dédales épineux de l’administration qui dispose de l’habilité d’attester et de juger la notation du « Hit-Parade de la banque mondiale, seul l’entrepreneur qui courtise au quotidien les tribunaux judicaires, administratifs et de commerce qui est capable de témoigner de la note attribuée par la SFI, seul le promoteur économique qui fréquente les engrenages du Business qui dispose du monopole de certifier le rating de l’environnement des affaires au Maroc.
L’obsession du Gouvernement et du CNEA de l’objectif d’une entrée dans le top 50 à la fin du mandat du Gouvernement Pjd est, in fine, à portée de main, mais reflétera-t-il l’authenticité et la réalité du climat de l’investissement au Maroc et permettra-t-il d’apporter répliques à la quadrature du cercle du chômage, de l’éducation, de la croissance et la récurrente problématique du nouveau modèle de développement que le Souverain Marocain n’a cessé d’y acculer le Team et l’exécutif ELOTHMANI à une « coda » célère!!