
Jeudi à l’aube, aux alentours de 5 heures du matin, on a assisté à des crimes contre l’humanité en Ukraine : Des chars Russes qui franchissent les frontières d’une Ukraine pourtant reconnue comme indépendante par la communauté mondiale en 1991 après la chute de l’URSS, des villes désertées et dépeuplées par leurs habitants, des citoyens repliés aux stations de Metro de Kiev servant d’abri anti-bombe au regard de l’offensive militaire Russe, sur des kilomètres de voitures à la sortie de la capitale Kiev, les habitants horrifiés et affolés par des mitraillades tentent de fuir vers les frontières Est du pays.
Répercussions économiques : En l’espace de quelques heures, le baril de pétrole dépassé la barre des 100 dollars, les cours du blé a atteint un niveau record à 344 euros la tonne et plusieurs matières premières ont explosé dont le prix du gaz naturel a bondi de 40% en une journée, turbulences sur les marchés financiers mondiaux, les bourses et places financières s’effondrent.
L’économie mondiale qui a déjà du mal à se relever de deux longues années de pandémie s’apprête à affronter un nouveau typhon économique, social et politique d’une planète encore en rémission du covid-19.
Isolément et abstraction faite des causes et des dessous stratégiques et géopolitiques de l’invasion russe, la crise de l’Ukraine vient confirmer encore une fois l’extrême vulnérabilité d’une économie planétaire devenue globalisée à outrance.
La crise de l’Ukraine fait tâche d’huile en impactant l’économie mondiale : Après la crise de gaz que connaîtra assurément l’Europe, elle sera ressentie par l’économie Marocaine au vu de l’ampleur des échanges commerciaux avec Kiev (blé, céréales, fer, acier …).
A cet égard, plus que jamais, la souveraineté économique s’impose comme une orientation stratégique décisive pour se soustraire aux effets de crises mondiales et leurs contrecoups sur le tissu économique et social. Le Souverain Marocain, en visionnaire avéré, avait mis les pleins phares lors de la 1ère session de la 1ère année législative de la 11éme législature, entre autres priorités pour le Maroc, sur l’impérieuse nécessité de la Consolidation de la souveraineté face aux enjeux de la compétitivité internationale en constituant des stocks de sécurité de produits stratégiques.
Ceci est d’autant plus opportun que le Maroc au vu des crises mondiales, entre dans une phase nouvelle qui requiert la mutualisation des efforts autour des priorités stratégiques et relever les défis extérieurs.

La crise pandémique a révélé le retour en force du thème de la souveraineté, avec des enjeux de compétition internationale à travers la nécessaire consolidation de la place occupée par le Maroc et la défense impérieuse de ses intérêts supérieurs, singulièrement dans la conjoncture actuelle qui encellule dans son sillage défis, risques et menaces. De fait, la crise sanitaire du Covid-19 a révélé le retour en force du thème de la souveraineté qu’elle soit sanitaire, énergétique, industrielle, alimentaire ou autre.
La crise de la pandémie du Covid-19 n’a-t-elle pas révélé les dysfonctionnements dans la fourniture et la distribution des produits de première nécessité ? Durant cette crise, le Maroc n’a-t-il pas réussi, à gérer ses besoins en la matière et à assurer un approvisionnement normal et suffisant de ses marchés.
Pour consolider les efforts de résilience entamés notamment depuis le début de la pandémie, ainsi que l’autonomie et la sécurité stratégiques du pays, le Souverain Marocain a ordonné la mise en place d’un dispositif national intégré portant sur la réserve stratégique de produits de première nécessité, notamment alimentaires, sanitaires et énergétiques, avec une mise à jour continue des besoins nationaux.
Le mandement Royale sur cette thématique effrontément stratégique procède d’une lecture proactive, géopolitique et géoéconomique, tirant les leçons de la crise de Covid-19 et prenant en considération les risques et les incertitudes d’un environnement international en perpétuelles turbulences.
Ce devrait, in fine, constituer un axe important du nouveau programme gouvernemental, lequel aura notamment à prévoir la réforme du cadre juridique organisant les stocks de sécurité, l’engagement d’investissements conséquents dans les capacités nationales de stockage et de réserves stratégiques, ainsi que le développement de la production nationale de certains produits importés.
Et c’est le cas hier Mercredi 9 Mars 2022 et dans l’ambition de le Maroc continue de blinder la souveraineté alimentaire et sanitaire, 13 conventions d’investissement dans les secteurs des industries agroalimentaires et pharmaceutiques ont été signées dans un environnement tumultueux marqué par la baisse des investissements étrangers et par le double effet de la crise sanitaire et la guerre entre la Russie et Ukraine.
Répartis sur cinq régions, Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra, l’Oriental, Fès-Meknès et Tanger-Tétouan-El Hoceima, les 10 projets d’investissement de l’agroalimentaire, accompagnés dans le cadre du contrat-programme pour le développement des industries agroalimentaires, relèvent également des filières de la biscuiterie, chocolaterie et confiserie; des pâtes alimentaires et couscous; de transformation des fruits et légumes et de l’industrie laitière, ainsi que la mise en place des pharmaceutiques qui seront dédiées à la fabrication et au conditionnement exclusifs des médicaments génériques hospitaliers injectables visant à répondre à la demande croissante du marché national en médicaments et d’augmenter la capacité nationale de fabrication de génériques à forte valeur ajoutée et de développer certaines formes galéniques telles que les injectables.

1,731 Milliards de dirhams est le montant équivalent aux 13 conventions d’investissement générateurs de richesses et d’emplois, portés, majoritairement, par des capitaux marocains, témoigne de la grande dynamique que connaissent nos industries et augure du retour de l’économie Marocaine à une souveraineté économique sur des segments de chaînes de valeurs qui jusque-là étaient légèrement délaissées, où le tissu industriel Marocain prend de plus en plus des parts du marché, complétant et renforçant ainsi l’intégration du Royaume.
Au-delà du « Made in Morocco » et du marché local, le produit national doit aspirer à percer dans le marché mondial avec une gamme de produits diversifiés et à forte valeur ajoutée.