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Baccalauréat au Maroc  POST-COVID et le mystère des mentions !!!

by Mustapha Maghriti

Vendredi 1 Juillet 2022 était le jour J qui tenait en haleine tous les bacheliers du Maroc ; résultat, sur les 231.272 candidats et candidates ayant passé les examens au titre de l’année scolaire 2021-2022, le taux de réussite a été de 66,28% contre 68% l’année précédente, une prouesse qui leur ouvrira le sésame des universités et des grandes écoles.

Des épreuves, faut-il souligner, se sont déroulées dans un contexte nettement moins restrictif que les deux années écoulées de la crise sanitaire de la pandémie du Covid-19, sans protocole du port du masque mais toujours avec les gestes barrières.

Le taux de réussite est nettement aux garçons ; chez les filles s’est établit à 70,87% alors que chez les garçons, ce taux est de 61,01%.

En ventilation géographique : Selon les directions provinciales, Rabat a enregistré un taux de réussite de 81,98% (5.726 bacheliers), alors que Skhirate-Témara a atteint un taux de réussite de 75,19% (5.538), Salé (69,16%, 8.085), Khémisset (68,89%, 3.695), Kénitra (73,75%, 6.993), Sidi Kacem (85,21%, 4.377) et Sidi Slimane (84,29%, 4.377).

D’antan, il y a plus de dix ans, le taux de réussite au baccalauréat ne dépassait guère les 35%. 
En termes d’évolution, entre 2007-2008, le taux de réussite était de 44%, ce taux de réussite a escaladé, en une seule année, de près de 8,19 points entre 2019 et 2018.

Faut-il rappeler qu’en une seule décennie, il a grimpé de 28 points et de 17 points en deux ans, après une évolution en dents de scie entre 2007 et 2015. 137.486 élèves ont eu une mention, soit 51% da la totalité des bacheliers dont 2.871 candidats ont obtenu leur bac avec mention très bien, 6.243 avec mention bien et 15.326 avec mention assez bien.

La mention la plus élevée a été 19,44 dans la filière branche sciences physiques en français, de l’Académie régionale de l’éducation et de la formation de la région Casablanca-Settat qui s’est distingué cette année avec une moyenne record selon les chiffres officiels du ministère de l’Éducation nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique-département de l’Éducation nationale. 

L’apostrophe qui nous interpelle : Que s’est-il passé en moins de deux décennies pour qu’on ait atteint un tel apogée de réussite dans un laps de temps très court, et que les mentions très bien, bien et assez bien soient distribuées à discrétion ? 

Serait-ce imputable à un coup de balai du diplôme ou à des candidats bien plus doués, plus clairvoyants, plus perspicaces que notre génération et la génération qui nous a précédés ?

Serait-ce assignable à un système de notation courtisan ? Serait-ce attribuable à un système éducatif miséricordieux par lequel certaines écoles privées gratifieraient leurs élèves de notes non méritées ? 

De ce fait, ce qui devrait, de prime abord, s’apercevoir et se dévoiler comme une nouvelle exhilarante nous interpelle à poser moult apostrophes. 
Le système éducatif Marocain que tous les rapports mondiaux issus d’organisations internationales pointent du doigt en l’affublant de toutes les épithètes péjoratives ne saurait expliquer ce jubilé inopiné, encore moins cet “ cyclone ” des mentions dont s’adjugent 51% des lauréats Marocains. Des moyennes de 17, 18 et 19 et qui frôle le 20 au Bac sont servies à profusion et à volonté. 

Devant ce pullulement des mentions, une note de 13 ou de 14, qui était dans notre génération une prouesse et un exploit ne garantit plus une inscription aux grandes écoles cotées du Royaume qui, en outre, des moyennes élevées comme premier ticket d’entrée, ne sont accueillants que sur concours.

Si naguère, le bac du cercle des poètes disparus, de par sa rigueur, constituait un réel clé d’entrée pour diverses disciplines, son obtention est aujourd’hui imposée y compris pour certaines filières de la formation professionnelle fondées à l’origine dans les années 70 pour ceux qui n’avaient pas atteint le niveau bac ou qui n’avaient pas réussi à le décrocher. 

Le mystère, l’énigme et l’occultent sur ces records historiques de réussite et ces moyennes générales tellement élevées et en grand nombre qu’elles en deviennent peu plausibles. Seule des enquêtes et des investigations rigoureuses permettraient d’ouvrir la boite de pandore, et le talisman de la luxuriance des mentions !!!

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