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Baccalauréat au Maroc au temps du Covid-19 et l’énigme des Mentions !!!

by Mustapha Maghriti

Avant-hier, Dimanche 20 Juin 2021 était le jour qui tenait en haleine tous les bacheliers du Maroc ; il était un jour J exceptionnel pour tous les bacheliers du Royaume. Résultat, Ils étaient  221.031 candidats et candidates scolarisés de l’enseignement public et privé à avoir décroché le précieux titre du baccalauréat pour cette année 2021, soit 68,43%, (une évolution de 3 points par rapport à 2020) qui leur ouvrira le sésame des universités et des grandes écoles.

Des Epreuves, faut-il souligner, se sont déroulées dans un contexte tumultueux marqué par la crise sanitaire de la pandémie du Covid-19 avec le protocole du port du masque et gestes barrières durant les examens.

IL y a dix ans, le taux de réussite au baccalauréat ne dépassait guère les 35%. 
En termes d’évolution, entre 2007-2008, le taux de réussite était de 44%, ce taux de réussite a escaladé, en une seule année, de près de 8,19 points entre 2019 et 2018. Faut-il rappeler qu’en une seule décennie, il a grimpé de 28 points et de 17 points en deux ans, après une évolution en dents de scie entre 2007 et 2015. 

116.518 candidats scolarisés ont obtenu leur bac avec mention, soit 52,72 % de l’ensemble des bacheliers.

La meilleure moyenne au niveau national, soit 19,53/20, a été obtenue au niveau de l’Académie régionale d’éducation et de formation de Marrakech-Safi, dans la branche des sciences physiques, section française selon les chiffres officiels du ministère de l’Éducation nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique-département de l’Éducation nationale. 

L’apostrophe qui nous interpelle : Que s’est-il passé en moins de deux décennies pour qu’on ait atteint un tel niveau de réussite dans un laps de temps très court, et que les mentions bien et très bien soient distribuées à discrétion ? 

Serait-ce imputable à un coup de balai du diplôme ou à des candidats bien plus doués, plus clairvoyants, plus perspicaces que notre génération et la génération qui nous a précédés?

Serait-ce assignable à un système de notation courtisan ? Serait-ce attribuable à un système éducatif miséricordieux par lequel certaines écoles privées gratifieraient leurs élèves de notes non méritées ? 

De ce fait, ce qui devrait, de prime abord, s’apercevoir et se dévoiler comme une nouvelle exhilarante nous interpelle à poser moult apostrophes. 
Le système éducatif marocain que tous les rapports mondiaux issus d’organisations internationales pointent du doigt en l’affublant de toutes les épithètes péjoratives ne saurait expliquer ce jubilé inopiné, encore moins cet “ouragan” des mentions dont s’adjugent 52,72 % des lauréats Marocains. Des moyennes de 17, 18 et 19 et qui frôle le 20 au bac sont servies à profusion et à volonté. 

Devant ce pullulement des mentions, une note de 13 ou de 14, qui était dans notre génération une prouesse et un exploit ne garantit plus une inscription aux grands instituts cotés du Royaume qui, en sus, des moyennes élevées comme premier ticket d’entrée, ne sont accueillants que sur concours.

Si jadis, le bac du cercle des poètes disparus, de par sa rigueur, constituait un réel clé d’entrée pour diverses disciplines, son obtention est aujourd’hui imposée y compris pour certaines filières de la formation professionnelle fondées à l’origine dans les années 70 pour ceux qui n’avaient pas atteint le niveau bac ou qui n’avaient pas réussi à le décrocher. 

Le mystère  et l’occulte sur ces records historiques de réussite et ces moyennes générales tellement élevées et en grand nombre qu’elles en deviennent peu plausibles. Seule des enquêtes et des investigations rigoureuses permettraient d’ouvrir la boite de pandore, l’énigme et le talisman du foisonnement des mentions !!!

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