
Coïncidant avec une première année de son investiture, le Team AKHNOUCH a édité, vendredi 29 Octobre 2022, un livre en version électronique sur le bilan de son action lors de la première année de son mandat (Octobre 2021-Octobre 2022). Il s’agit d’une initiative, à saluer, visant à instaurer une coutume Gouvernementale reflétant l’esprit du principe constitutionnel à consacrer les valeurs de transparence, de participation et de communication avec l’opinion publique pour interagir avec ses préoccupations.
Cet ouvrage de 144 pages, disponible en langue arabe, apporte des réponses aux questions des citoyens, en déclinant les interventions Gouvernementales et les mesures prises dans le cadre des différentes politiques publiques en vue de réduire l’impact des crises successives et de mettre en application les engagements gouvernementaux, en consolidation des fondements de l’Etat social.
Il présente les réalisations saillantes accomplies durant la première année de l’action gouvernementale, en vue de consacrer un saut qualitatif sur la voie du développement national, d’affirmer les contours du projet sociétal du Royaume et de poursuivre la consolidation des acquis réalisés grâce à la clairvoyance du Souverain Marocain, en dépit d’un contexte général marqué de défis et de contraintes ayant touché l’ensemble des pays.
Faut-il souligner, en guise de prologue, que le cérémonial majestueux d’ouverture par le Souverain Marocain de la session d’Automne du Parlement est porteur d’une missive d’une forte symbolique : Le Maroc a définitivement laissé derrière lui les tumultes de la pandémie du Covid19 et ses effets économiques et sociaux pervers. La pandémie n’est plus « monnayable » comme prétexte pour camoufler un quelconque laisser-aller.
Le Propos de notre chronique n’est pas de revenir sur ce qui a été réalisé, mais ce qui reste à réaliser. En effet, à notre sens, le programme de la seconde année du Gouvernement AKHNOUCH s’annonce hyper chargé. L’exécutif Marocain va devoir faire preuve d’efficacité sur moult dossiers concernant la refonte économique et sociale dans une fenêtre de tir contrainte. Tour d’horizon da la to-do-list :
– Primo, la généralisation de la protection sociale , faut-il rappeler , ouvert en Avril 2021, ce dossier est un des plus ambitieux du quinquennat dans la mesure où il y a un timing pointu : Il devra être opérationnel d’ici 2025. L’enjeu ne réside pas uniquement dans le respect du calendrier, mais aussi et surtout la mobilisation des mannes financières nécessaires où, en sus des ressources mobilisées en 2021 et 2022, dans l’année prochaine , il faudra mobiliser 18,2 Milliards de dhs dont 9 Milliards de dhs pour la généralisation des indemnités familiales sur 2 ans et en 2024, le team AKHNOUCH devra faire une générosité supplémentaire en débloquant 23,4 Milliards de dhs dont 8,4 pour l’AMO et 15 pour les indemnités familiales

– Secundo, enclenchées sous le mandat de l’exécutif barbu light, la réforme du secteur public, ainsi que celle de l’administration publique sont stratégiques et devront se poursuivre avec le Gouvernement AKHNOUCH. Outre l’accélération de la mise en œuvre des dispositions contenues dans la loi-cadre relative à la réforme des établissements publics EEP, de grands efforts doivent être déployés pour mener à bien certains dossiers stratégiques : Il s’agit notamment de la simplification des procédures administratives pour améliorer la relation avec le citoyen et l’entreprise. Certes, plusieurs étapes ont été franchies en matière de mise en œuvre de la loi 55-19 relative à la simplification des procédures administratives, mais le plus dur reste la généralisation de la digitalisation de l’ensemble des services publics.
– Tertio, l’éducation : Adoptée en Août par le parlement, la loi- cadre de l’éducation et de la formation a balisé le terrain de la réforme du secteur de l’enseignement. Il reste moins d’un an pour assurer la mise en œuvre de l’ensemble de dispositions de ce texte qui impose au Gouvernement un délai de 3 ans pour en adopter les textes d’application. Les 2 premières années, après l’adoption de cette loi, ont été marquées par une grande lenteur sur le plan législatif ce qui a fané la mise en œuvre de la réforme du système éducatif, lequel continue d’être fissuré par plusieurs dysfonctionnements. De ce fait, le Team AKHNOUCH sera contraint d’accélérer la cadence d’implémentation des dispositions de la loi- cadre.
– Quarto, le Souverain Marocain, lors de la dernière session d’automne du Parlement, n’a pas évoqué la conjoncture, parce que la gestion du quotidien relève de l’exécutif, mais a réservé son discours à deux questions stratégiques, l’eau et les investissements. En effet, son discours devant les élus a d’abord traité de l’épineuse problématique du pénurie d’eau et de la sécheresse qui vient rendre encore plus délicat une conjoncture des plus moroses. Il a livré dans, ce sens, une feuille de route à suivre par le Gouvernement AKHNOUCH, l’exhortant à faire preuve de responsabilité et de transparence envers les citoyens.
– Quinto, l’ambitieux chantier de l’investissement a eu également la part belle dans le discours Royal : La charte de l’investissement sur laquelle le Souverain s’est attelé dans plusieurs discours Royaux, une charte qui doit donner de la visibilité au milieu des affaires et vise à augmenter la part des investissements privés dans le total des investissements du pays à deux tiers d’ici 2035 et atteindre 350 Milliards de dirhams.
A ce titre, le Gouvernement AKHNOUCH tout comme le Parlement ont appréhendé le message, voire ont anticipé la mise en œuvre de cette stratégie visant à propulser le Royaume dans une nouvelle ère des investissements porteurs de croissance, d’investissement et d’emplois. D’ailleurs, quelques heures avant la tenue du Conseil des ministres, les députés ont adopté la loi-cadre formant Charte d’investissement, une législation attendue depuis au moins une décennie et qui avait été validée lors du Conseil des ministres du 13 juillet 2022. Cela a été rendu possible grâce au travail réfléchi de l’Exécutif AKHNOUCH qui a préparé le texte et mobilisé habilement sa majorité parlementaire pour optimiser son parcours dans les dédales du canal législatif.

En sus, le Team AKHNOUCH aura la charge de lever les écluses qui continuent d’endiguer un rebond effectif de l’investissement national et étranger, sur tous les plans, car, aux yeux du Souverain Marocain, malgré les résultats obtenus en matière d’attractivité de l’investissement, il reste beaucoup à accomplir pour libérer les énergies, tirer le meilleur parti des potentialités nationales, encourager l’initiative privée, drainer davantage d’investissements étrangers.
– Sexto, le team AKHNOUCH aura du pain sur la planche pour faire face à des arbitrages difficiles dans un contexte économique national et international tumultueux. Il s’agit, d’une part, de lutter contre l’inflation sans pénaliser la reprise et, d’autre part, d’aider les populations vulnérables pénalisées par la hausse des prix tout en reconstituant une marge de manœuvre budgétaire. La conduite de la politique monétaire et de la politique budgétaire devient, alors, de plus en plus incertaine dans un contexte où l’économie mondiale est tiraillée entre le marteau des conséquences de la crise du Covid-19 et l’enclume qui a fait son apparition au lendemain du déclenchement du conflit armé entre la Russie et l’Ukraine.
Les pouvoirs publics auront, en outre, tout le mal à concilier le difficile équilibre entre le soutien au pouvoir d’achat et le renforcement de la compétitivité économique internationale.
– Septimo, n’ayant pas engagé des réformes audacieuses en matière de développement durable, l’exécutif AKHNOUCH aura beaucoup de mal à faire face à la pondéreuse facture énergétique due à des coûts de plus en plus élevés des importations des énergies fossiles, et ce en dépit des efforts consentis en la matière pour assurer une transition énergétique portée par les énergies renouvelables.
En définitive, c’est dans la capacité des futures politiques publiques du Gouvernement AKHNOUCH d’apporter des répliques à ces spleens émanant aussi bien des opérateurs économiques, du milieu des affaires, ainsi que des entreprises et des ménages que l’économie Marocaine pourrait renouer avec une croissance économique soutenue pour claustrer et se greffer sur le sentier de l’émergence économique.

A défaut, tout hiatus entre ces préoccupations du corps social électoral Marocain et la pertinence des réponses inscrites dans les programmes du Gouvernement AKHNOUCH et les stratégies qui en découlent ne feraient que renforcer la césure sociale, les attitudes et les comportements de réserve voire de méfiance du citoyen à l’égard de toue opération électorale future.
Le Souverain Marocain, dans sa plaidoirie du Trône, a choisi de fixer au Gouvernement AKHNOUCH et à toutes les institutions concernées un objectif clairement désigné et identifié, un cahier des charges qu’il convient d’appréhender comme les challenges que le Maroc devra relever.