Une voix d’exception vient de nous quitter aujourd’hui ce Lundi en l’occurrence OMAR SALIM à l’âge de 69 bougies. Il était doté d’une grande carrure, avec sa prestance élégante, sa voix mélodieuse et son charisme naturel.
Je n’ai malheureusement jamais rencontré OMAR SALIM, cependant je l’ai côtoyé à travers ses JT sur les ondes de Medi1 durant les années 80 dont il fut belle lurette un Vétéran journaliste, puis sur les JT de 2M où son journal télévisé était un rendez-vous incontournable pour les Marocains,. Il était célèbre pour sa formule légendaire, « A demain, si vous le voulez bien », qui marquait la fin de ses journaux télévisés.
Omar Salim, est né à Casablanca en 1954. Après avoir étudié la littérature à la Sorbonne outre un cursus à l’Institut des études politiques de Paris, il retourna au Maroc et devint rapidement l’un des grands noms de la radio Medi1 radio en 1980 à la station radio Médi 1, à Tanger et après deux ans son lancement en 1989, Salim rejoint la deuxième chaine de télévision 2M où a il présenté le journal télévisé pendant de longues années et occupa par la suite le poste de directeur des programmes et de l’information pendant plusieurs années.
OMAR SALIM de son vrai nom Salim Ben Amar figure emblématique d’un 4éme pouvoir de force d’âme audace, de bravoure et de fermeté : Pour pièce à conviction, l’auditeur Marocain se souviendra de OMAR SALIM à la deuxième chaine en s’imposant comme Monsieur Culture où il y présenta durant des années les magazines culturels qu’il animait avec passion comme l’emblématique émission « Arts et Lettres ». Après s’être retiré des médias, il s’est consacré à l’écriture.
La presse écrite et audiovisuelle se remémora d’un Journaliste qui avait le cœur sur la main, altruiste qui a transmis les dédales d’une onde qu’il savait manier avec habileté et maestria à toute une progéniture de journalistes et de chercheurs.
OMAR SALIM était une hybridation de rigueur professionnelle, de pragmatisme où, en sus, de son talent d’animateur, c’est aussi son personnage qui lui a permis de s’inscrire de manière indélébile dans le quotidien des Marocains. Calme et attentif, il a toujours su captiver les spectateurs en posant les bonnes questions tout en enchaînant les transitions.
Salim n’était pas seulement un journaliste chevronné et polyvalent dans la deuxième chaîne Marocains mais aussi un bon conférencier et présentateur. Les ondes témoignent aussi de sa voix chaleureuse. Il est de plus sollicité par plusieurs auteurs pour ses qualités d’animation.
En outre, Salim était un visage connu et aimé de la télévision marocaine et de la radio, ami des artistes et grand amoureux des arts et de la culture
Mais au-delà de son parcours médiatique, cet amoureux de la littérature, du théâtre et de la culture avec un grand C, était aussi un auteur. Dans le livre à succès «Le Placard», il nous fait découvrir son enfance et ses jeunes années, en se basant sur les témoignages de ses proches et de sa famille. Puis dans son autobiographie romancée «La Concubine», il raconte comment il a vécu son retour de France après neuf ans loin de sa mère patrie.
Un retour qui était difficile, qui l’a forcé à poursuivre une carrière autre que sa passion première, le théâtre. Selon ces propres dires : «Bien que mon diplôme me permettait d’autres possibilités, je voulais faire du théâtre. Mais ma déception a été des plus grandes. J’étais confronté à une réalité sordide, il n’y avait ni culture, ni théâtre, ni cinéma, ni littérature… dans ce pays. Strictement rien, c’est l’indigence totale».
S’il y a un cercle des poètes disparus, tout aussi, il ya un cercle des journalistes disparus. Certes, OMAR SALIM nous a quittés, mais ses ondes resteront immortelles.