
Il n’est pas un ROI comme les autres : Entre son grand-père, Mohammed V, qui avait assuré les débuts de l’ère de l’indépendance, et son père Hassan II où toute une politique avait été mise en place dans les années 1970 pour arabiser le pays et éradiquer l’amazigh dans un contexte de prédominance des mouvements nationalistes et panarabes qui considéraient l’arabe comme seul garant de l’unité de la nation, et l’amazigh comme facteur de division, Mohammed VI avait la lourde tâche de trouver sa place et laisser son empreinte sur le Maroc du 21éme siècle, entre vision déterminée de progrès et libéralisation maîtrisée.
Ancré dans l’histoire et tourné vers le futur, le Maroc fait partie de ces pays attachés à leur Monarchie, mais qui aspire également à un changement en profondeur. Dès son accession au pouvoir le 30 juillet 1999, le Souverain Marocain a rapidement entendu son peuple et les appels aux réformes et au développement à l’instar de la réforme de la Constitution, la réforme du code de la famille ou la reconnaissance nationale de la langue et de la culture amazighe mettant à l’honneur cette culture longtemps mise à l’écart, mais dont l’origine remonte à plusieurs millénaires avec la création de l’Institut Royal de la Culture Amazighe (IRCAM) et l’intégration de la langue amazighe dans l’enseignement public et dans les médias audiovisuels publics, permettant ainsi la création de programmes de télévision et de radio en langue berbère, la reconnaissance constitutionnelle de l’amazighité en 2011,son emploi dans l’administration, les collectivités territoriales et les services publics, son apparition à travers l’alphabet tifinagh sur les bâtiments publics et dernièrement avec l’instauration du Jour de l’an amazighe comme jour férié national à l’instar du premier Moharram de l’année de l’Hégire et du Jour de l’an du calendrier grégorien en véhiculant la culture et les valeurs amazighes et transmettant une histoire équilibrée étayée sur deux piliers Arabe et Amazigh pour un Maroc pluriel.

Cette initiative Royale qui montre la centralité du Souverain Marocain sur les grands sujets qui structurent la nation, a été ovationnée par les différentes composantes de la société Marocaine (partis politiques, associations amazighes, militants des droits de l’homme) couronna l’intérêt accordé par le Souverain Marocain à la composante essentielle de l’identité Marocaine, dont fait partie l’amazighe, et s’inscrit également dans le cadre de l’apothéose constitutionnelle de l’Amazighe en tant que langue officielle du pays, aux côtés de la langue Arabe.
Faut-il préciser à cet égard que l’apostrophe Amazighe en tant que patrimoine national commun intéresse tous les Marocains, et non seulement ceux ou celles qui sont d’origine Amazighe, c’est pour cela à notre sens, la décision chevaleresque du Souverain Marocain, va indubitablement rabattre les discussions désertiques et incultes qui enveniment les querelles intestines sectaires qui peuvent être instrumentalisées par les séparatistes et que l’Amazighité qui plonge ses racines au plus profond de l’histoire du peuple marocain appartient à tous les Marocains et qu’elle ne peut être mise au service de desseins politiques de quelque nature que ce soit.
Faut-il le rappeler, dans cette chronique, que le Maroc s’est distingué, à travers les âges, par la cohésion de ses habitants, quels qu’en soient les origines et les dialectes. Ils ont toujours fait preuve d’un ferme attachement à leurs valeurs sacrées et résisté à toute invasion étrangère ou tentative de division.
Cette décision historique Royale est une gage de l’engagement continu du Souverain Marocain à célébrer, à préserver son patrimoine culturel et promouvoir son capital immatériel, ce qui permettra de renforcer la diversité culturelle du pays, de promouvoir une société inclusive pour tous les citoyens Marocains, de pérenniser les fondements de l’identité Marocaine séculaire et unifiée, de mettre en exergue le caractère pluriel de l’identité Marocaine et de reconnaître l’ensemble de l’héritage culturel du peuple marocain.

Cet acte majestueux n’est pas seulement lié à une lecture de notre histoire, c’est aussi et surtout un acte de foi en l’avenir, l’avenir du Maroc de la solidarité et de la cohésion, le Maroc de la volonté et de l’effort, le Maroc de la vertu, de la pondération et de la sérénité, le Maroc de tous, fort de son unité nationale qui fait de chacune de ses régions un espace fécond où toutes les potentialités puissent s’exprimer, s’épanouir, se développer et prospérer dans le cadre d’une pratique démocratique citoyenne.
C’est somme toute tout l’enjeu de la suite du règne de Mohammed VI : Rendre pérenne cet équilibre par un progrès social plus étendu, et laisser au prince Moulay HASSAN un Royaume indivisible qui, plus que jamais, jouerait le rôle triplement stratégique de pays pivot pour le Maghreb, l’Afrique et l’Europe.