
Qui de nous Musulman, Arabe et Maghrébin n’a pas suivi avec euphorie la bataille des Lions d’Atlas décrochant majestueusement la 4éme place de la Coupe du Monde Qatar 2022 en détrônant des équipes favorites pour remporter la Coupe du Monde tel que la Belgique, l’Espagne ou le Portugal ? Transcendons la dimension sportive et focalisons nous sur la dimension politique pour invoquer un secret de polichinelle que le football est devenu un vecteur allégorique ayant une dimension politique persuasive.
Après la qualification du Maroc au carrée magique du quart de Final, plusieurs médias Arabes, Islamiques, Maghrébins, Africains et même internationaux ont salué le jeu des Lions de l’Atlas pour leur exploit durant la Coupe du Monde Qatar 2022.
Partout dans le monde, le football est un rétroviseur et réflecteur de ce que nous sommes et de ce que nous pourrions devenir. Il est tout aussi un jeu comme la politique d’ailleurs. Parlons, à cet égard, de jeu et surtout d’enjeu politique.
On l’a vu à la TV Marocain et bien que le petit écran Algérien a zappé à maintes reprises les exploits des Lions de l’Atlas le public Algérien qui, tout au long des compétitions des Lions Atlas a prié à chaque match des Lions de l’Atlas. Une Algérie qui a su exprimer sur les slogans irréprochable, ainsi que les positions les plus légitimes pour dire à une camarilla de généraux militaires affairistes qu’il était temps d’étancher la corruption et la rente et d’écouter la fulmination et le cœur battant de la république populaire Algérienne.
Marocains, Tunisiens, Mauritaniens, Libyens, Egyptiens, Indonésiens ont résonné et vibré, pleuré et prié à chaque match des Lions de l’Atlas : De Jakarta à Kuala Lumpur, du Caire à Bamako, de Gaza à Beyrouth , de Doha à Abidjan, de Amman à RAMALLAH , de Tripoli à Dakar, ou de Dubaï à Riyad ne se sont-ils pas associés au peuple Marocain pour solenniser cette prouesse sportive ? Cette consonance et cette symphonie sociale autour de la victoire Marocaine n’est-elle pas révélatrice à combien existe l’amour et l’attachement de l’Unicité Musulmane, Arabe, Maghrébine et Africaine ? Ne faut-il pas joindre l’utilité à l’agréable pour que cette jubilation sportive commune devienne une réalité politique et économique ?
Elle exprime avec vigueur l’impérieuse nécessité d’agir pour la levée de tous les obstacles à l’échange entre les pays de la région, d’aller vers un marché unifié porteur d’une dynamique vertueuse, créateur d’opportunités d’investissements pour les entreprises de la région ou du reste du monde.
Ainsi, les richesses économiques naturelles ne peuvent plus être un écueil pour cette Union Arabe, Maghrébine et Africaine. A titre illustratif, avec le Nigéria qui possède les plus grandes réserves de gaz d’Afrique avec environ 200 billions de pieds cubes, dont la plupart sont inexploitées ou réinjectées dans des puits de pétrole, l’ambitieux projet du gazoduc Nigéria-Maroc qui s’achemine sur 5600 kilomètres le long des de l’Afrique de l’Ouest, à partir du Nigeria, en passant par le Bénin, le Togo, le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Libéria, la Sierra Leone, la Guinée, la Guinée-Bissau, la Gambie, le Sénégal et Mauritanie avant d’arriver au Maroc.et qui devrait fournir du gaz à 15 pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) , et permettrait même d’en expédier vers l’Espagne et le reste de l’Europe
Avec le triomphe du Maroc lors de ce palmarès au Qatar 2022, quand on écoute le boulevard des supporters des Lions d’Atlas d’Alger, ces derniers souhaitent que cette union sportive se transsubstantie en Euphorique politique où on appréhendera comment le cercle vicieux surfera vers un cercle vertueux de la démocratie de la richesse Arabe, Maghrébine et Africaine,

Toujours avec le projet du Gazoduc Nigéria-Maroc, le Nigéria a tout l’espoir de voir que ces richesses naturelles serviront un continent Africain disposant d’une jeunesse dynamique et responsable ayant une prédisposition à la modernité, à la dignité et à une quête d’Union avec les autres pays de l’Afrique.
Translatons cette prouesse sportive sur les rails politiques : En se cantonnant à la dimension Maghrébine, après cette vaillance sportive du Maroc, les responsables politiques des cinq pays ne devront-ils pas remettre sur le devant de l’actualité le dossier somnolent de la refondation d’une Union bétonnée, et durable dans le temps répondant aux ambitions des 5 pays Maghrébins ? Une cohésion Maghrébine impérissable, s’articulant sur des aspirations pragmatiques avec un agenda précis qui ne doit rien à voir avec l’UMA, créée le 17 Février 1989, élaborée à la hâte sans réelle préparation, ni prise en considération des facteurs endogènes de chaque pays.
Le Maghreb a besoin de se bâtir en forteresse blindée au regard de l’Europe, aux maints défis de la globalisation et aux intimidations et pressions climatiques. Toutes les justesses (économiques, politiques, sociales, géopolitiques……etc.) revendiquent cette Union Maghrébine. Une telle intégration économique pourrait secréter à plus ou moins long terme, un corollaire consistant sur la dynamique économique régionale pour au moins deux raisons :
– Primo, tout d’abord, il y a des impacts d’économies d’échelle et de concurrence qui rendraient la région plus attrayante pour l’investissement régional et étranger.
– Secundo, l’intégration Maghrébine constituerait un Hub logistique qui réduirait les effets dits de « Hub-and-Spoke » à même de d’optimiser les flux de transport des entreprises et de réduire ses coûts de distribution entre l’Union Européenne et le Maghreb.
En outre, le gain issu de l’intégration sera plus perceptible et fructueux si le progrès vers un marché commun intégré est appuyé par de grands projets d’infrastructures fédérateurs (transport, eau, énergie…) et des projets communs entre entreprises privées Maghrébines.
Avouons-le dans cette chronique : Nos différences et nos différents sont anodins et peuvent être agonisés et succombés dans une Union suprême, souveraine et mûrement réfléchie.
Les estimations du coût du non-Maghreb foisonnent. Les recherches universitaires et les travaux des organismes régionaux ou internationaux prolifèrent dans la mesure et l’évaluation de ce coût :
Selon le Secrétariat de l’UMA, le blocage du processus d’intégration maghrébine coûtait, à chaque pays de la région, 2% de son taux de croissance annuel. De son côté, la Commission Economique de l’Afrique considère que l’existence d’une Union Maghrébine ferait gagner aux cinq pays l’équivalent de 5% de leurs PIB cumulés. Pour sa part, la Banque Mondiale estime qu’une intégration maghrébine plus approfondie (qui prend en compte la libéralisation des services et les réformes du climat de l’investissement) ferait croître le PIB réel par habitant sur une dizaine d’années entre 24% et 34%, selon les pays.
Face à ce coût du non-Maghreb qui se décline selon des partitions différentes ( Energie, banques, transports, agroalimentaire, éducation, culture ou tourisme), le Maghreb, vaste ensemble de plus de 90 millions d’habitants, riche en pétrole, en gaz, en eau, est à la fois l’ensemble géopolitique le plus homogène sur le plan linguistique, religieux et culturel, et le moins intégré sur le plan économique qui équivaut à 1,3 % de leurs échanges extérieurs, le taux régional le plus bas du monde et envers aux agglomérats commerciaux régionaux (ALENA, MERCOSUR, ASEAN, AELE..) qui se sont forgés pour répliquer à la mondialisation, le Maghreb, l’Afrique et les pays Arabes ont impérieusement besoin de cette Union.

Ce projet d’intégration Maghrébine a besoin d’un leadership politique pour l’aiguiller et le perpétuer, d’une responsabilité politique qui affirme la volonté de céder un certain degré de souveraineté dans la quête du bien général. Comme il a besoin d’institutions de coordination rénovées et d’instances de délégation de pouvoir. A défaut, la représentation des intérêts Maghrébins restera sclérosée au niveau national et le Maghreb se fragmenterait en entités protectionnistes hostiles et apparaîtrait comme un espace économique et politique poreux livré aux incertitudes et aux instabilités les plus vulnérables
D’où l’importance d’agir par une volonté politique sur les facteurs qui déstructurent l’avenir maghrébin et dessiner ainsi des chemins praticables pour une union maghrébine solide, dotée d’instruments aptes à construire un Maghreb solide.
Dans ce contexte, le Maroc était guidé par une réelle volonté de contribuer, avec ses partenaires Maghrébins, à reconstruire l’unité Arabe, en amorçant l’assainissement des relations maghrébines, et en s’engageant dans une nouvelle ère, qui serait plus positive pour la nation arabe tout entière. A partir de ces considérations, aussi nobles que morales, le Souverain Marocain a fait de l’unité Maghrébine une option stratégique de sa politique extérieure. C’est dans cet esprit que le Souverain avait pris, en 2004 et en 2005, de nombreuses initiatives en faveur de la normalisation de ses relations avec l’Algérie et de la relance effective de la construction maghrébine.
Le Sultan Marocain a eu toujours le cœur sur la main où durant ces années de règne, le Souverain Marocain a développé à l’égard des Algériens la politique de la main tendue et de la réconciliation. Le Sultan Marocain, dans l’éloge du Trône du 30 Juillet 2019, n’a-t-il pas réaffirmé sa position et son engagement gracieux et digne à garder la main tendue en direction de nos confrères en Algérie, fidèles en cela aux liens de fraternité, de religion, de langue et de bon voisinage, qui unissent depuis toujours nos deux peuples frères ?
S’il lui arrivait de stigmatiser de front l’obnubilant politique d’agressivité menée par le régime Algérien à l’encontre du Maroc et de son intégrité territoriale, il parle licitement du manque à gagner pour les populations du Maghreb engendré par cette discorde Marocco-Algérienne sur le Sahara Marocain.
Les Marocains formulent l’espoir que cela puisse ouvrir une nouvelle page dans les relations entre les deux peuples, Algériens et Marocains : La dernière illustration en date de cette proximité remonte à la Coupe d’Afrique des Nations 2019, organisée dans le pays des Pharaons, au cours de laquelle le Souverain Marocain et le peuple du Maroc, dans une vivacité spontanée et sincère, ont proféré leur compassion et leur épaulement zélateurs à la sélection Algérienne. On s’en souvient, les Marocains se sont joints au peuple Algérien pour partager sa fierté, à la suite du sacre mérité lors de cette compétition, car, cette victoire, ils l’ont ressentie comme étant aussi la leur.

Cette foi profonde dans la communion de destin, étayée sur une histoire et une civilisation communes, nous incite à œuvrer, avec détermination, espoir et optimisme, à la réalisation des aspirations à l’unité, à la complémentarité et à l’intégration, portée par nos peuples Maghrébins, Arabes et Africains.
Somme toute, la festivité exprimée avec ferveur, ferveur et vénération par des millions de Maghrébins, Arabes et Africains après l’apothéose de l’équipe Marocaine par les Lions d’Atlas est une gage et pièce à conviction que cette Union Maghrébine, Arabe et Africaine est toujours possible.