
D’ores et déjà, l’Instance Nationale de la Probité, de la Prévention et de la lutte contre la corruption est au complet. Ses 12 membres dont 4 désignés par le Souverain Marocain le Lundi 24 Octobre 2022 et siégeront dont cette institution consacrée par le Constitution du Royaume de 2011 qui accorde une importance capitale à la démocratie représentative et participative.
Dans cette chronique, à l’arrière plan de ces nominations Royales visant à parachever la composition de cette institution nationale en lui permettant d’assumer les missions qui lui sont conférées par la Constitution, en singulier dans les domaines de la mise en œuvre des politiques de lutte contre la prévarication, la contribution à la moralisation de la vie publique et la consécration des principes de la bonne gouvernance, de la culture du service public et des valeurs de la citoyenneté responsable, nous pensons qu’ à travers ces désignations Royales, le Souverain Marocain a le grand souci d’assainir le climat de l’investissement et du business international.
Pour preuve, le Souverain Marocain, lors du discours adressé, au parlement à l’occasion de l’ouverture de la 1ère session de la 2ème année législative de la 11ème législature, a appelé à la mobilisation de toutes les institutions et de tous les acteurs du secteur privé, et à une attitude responsable pour promouvoir l’investissement tant privé national qu’étranger, car le sérail sait pertinemment que l’Investissement est la panacée universelle à même de cicatriser et guérir tous les maux économiques et sociaux dont pâtissent et tarent le Maroc : Chômage, exclusion sociale, tarissement des ressources intérieures extérieures, hiatus technologique, fracture numérique, déficit du compte de la balance des paiements.
Pour assurer cet objectif majestueux, le Sultan sait indubitablement que sans assainissement de l’environnement des affaires à travers le combat de l’hydre de la corruption est un coup d’épée dans l’eau, le Souverain Marocain sait assurément que sans asepsie et désinfection du climat du business via la bataille de la corruption est un effort hypothétique pour promouvoir l’investissement et attirer le milieu du business et des affaires économiques internationales vers notre chère patrie.
De son côté, dans les derniers rapports de Bank AlMaghib présentés au Souverain Marocain, le Wali de l’institut d’émission Abdellatif Jouahri aborda la question de la corruption, ostensiblement et à visage découvert en déplorant les proportions alarmantes et les pratiques intolérables de la corruption au Maroc ; une corruption qui s’est confortablement institutionnalisée et prône une action plus ferme et déterminée à cette » lèpre » qui gangrène l’ensemble des institutions et la société toute entière. Elle est dévastatrice, moralement et matériellement et détruit laborieusement la confiance, ce premier capital que flaire et perçoit l’investisseur en premier lieu avant toute décision d’investissement et espère aller vers l’avant.

Le message du gardien du temple monétaire et financier du Royaume est que cette corruption constitue un fléau qui affaiblit la visibilité pour les opérateurs et les investisseurs et menace même le développement économique et la cohésion sociale. La corruption est une des manifestations d’un déficit structurel dont souffrent le pays, à savoir la qualité de la gouvernance publique aussi bien au niveau local que central. Malgré la volonté, la détermination et les nombreux textes, mesures et stratégies mis en place, notre pays n’arrive pas à progresser dans ce domaine.
La contre-performance du Maroc dans les classements internationaux en matière de lutte contre la corruption laisse même indiquer une certaine régression ces dernières années, où le Maroc continue à marquer un niveau relativement « haut » de corruption : Il a reculé encore dans le classement Transparency 2021 pour atterrir à la 87éme position sur 180 pays au lieu de la 73éme place en 2017, ce qui interpelle à une remise en question des approches adoptées jusqu’à présent et surtout à une action plus forte et plus déterminée.
C’est somme toute, pour ces raisons que le Souverain Marocain a mis au complet les membres de l’Instance Nationale de la Probité, de la Prévention et de la lutte contre la corruption pour éradiquer cette nécrose qui gangrène le climat de l’investissement et des affaires au Maroc.
Car, le Souverain Marocain sait pertinemment que l’attractivité du Business international se loge dans l’enterrement de la rente et l’érection des lois de marché, dans les funérailles de l’ésotérique et le discrétionnaire en matière de politique de l’investissement, dans l’élimination du favoritisme et l’inhumation de la corruption pour laisser libre cours et libre voie Royale au fair-play, à la méritocratie et à la transparence.
Cette transparence n’est-elle pas le premier critère d’appréciation du climat des affaires ? Paradoxalement, la corruption ne réduit-elle pas la visibilité des opérateurs et des investisseurs ? La redynamisation de l’investissement privé n’est-elle pas organiquement et intrinsèquement liée au renforcement de l’adhésion à l’action publique ?
Une translucidité et une diaphanéité qui concerne l’ensemble des processus décisionnels dans la gestion des affaires publiques, ainsi qu’une communication audible, limpide et objective, sans occulter les mécanismes d’évaluation des politiques publiques à mettre en place.

Le Souverain Marocain, dans plusieurs discours, n’a-t-il appelé à en finir avec les restrictions et les contraintes qui se dressent devant les investisseurs et de s’en tenir à l’esprit des réformes au service de l’investissement générateur d’emplois et de richesses et de combattre les réflexes et comportements contre-productifs ? Car, dans la conception Royale, la lutte de la corruption et l’efficacité administrative sont des critères à l’aune duquel se mesure le progrès des nations en éliminant tous les obstacles entravant les rapports harmonieux devant exister entre l’investisseur et l’administration afin d’éviter d’incommoder les personnes concernées, de leur faire perdre confiance et, par voie de conséquence, de susciter chez eux une hésitation à réaliser leurs projets, voire y renoncer.
Le Maroc ne sera en mesure de rejoindre le peloton de tête dans les classements mondiaux en matière de Doing Business et des affaires économiques internationales que s’il remplit les critères de l’efficience administrative et le combat de la corruption, véritable locomotive de développement et de promotion de l’investissement.
Le véritable calibrage du climat des affaires doit porter sur le combat de la corruption et la transparence de la mécanique judiciaire : Recourir à la justice avec la gage et la sûreté de son impartialité, sa souveraineté et sa droiture, et de se faire rétribuer et indemniser quand la sentence judiciaire est en faveur de l’investisseur.
C’est pour ces mobiles que le Souverain Marocain balise le terrain au milieu des affaires en mettant au complet les membres de l’Instance Nationale de la Probité, de la Prévention et de la lutte contre la corruption en priorité nationale, avec une forte volonté de veiller au renforcement de l’indépendance de cette institution, et de soutenir le développement de ses capacités et moyens pour qu’elle puisse accomplir pleinement ses missions constitutionnelles qui sont de nature à constituer les fondements de l’action à venir et préparer le passage vers une nouvelle phase de lutte contre la corruption dans notre pays.

In fine, la lutte contre la corruption, n’est-elle pas la Condition Sine Qua Non pour pouvoir mener avec succès et brio l’ensemble des réformes stratégiques tant escomptées, espérées et aspirées par le Souverain Marocain : Lutte contre la pauvreté, réduction, voire éradication des inégalités sociales et spatiales, généralisation des systèmes de protection sociale, justice sociale, accroissement des investissements tant privés que publics, refonte du système de santé, réforme du système fiscal, restructuration des établissements et entreprises publics, territorialisation des politiques publiques (…) qui sont étroitement conditionnés aussi bien par le développement systématique de la transparence, à tous les niveaux de prise de décision publique, que par la restauration de la confiance ?