
Ils sont à quelque cinq Millions d’individus éparpillés sur les cinq continent, surtout en Europe avec une large prééminence pour la France où ils résident depuis un siècle, auxquels s’ajoutent des centaines de milliers de juifs Marocains à l’étranger relevé dans le discours du Souverain Marocain à l’occasion de la célébration de la Révolution du Roi et du Peuple du 20 Août . En réalité, si l’on compte les clandestins et les enfants de moins de 16 ans exclus des statistiques, les immigrés Marocains sont plus de cinq millions.
Cette diaspora marocaine soutient directement l’économie Marocaine à travers trois principaux canaux, que sont leurs transferts réguliers de fonds, les recettes voyage dégagées de leurs séjours au Maroc en tant que touristes, ainsi que les investissements qu’ils y réalisent.
On s’en souvient lors du marasme économique en raison des restrictions de déplacements et du manque de visibilité dans le contexte de la crise économique et sanitaire de la pandémie du Covid-19, les transferts de fonds des Marocains du Monde ont fait preuve d’une forte résilience, en réalisant une surprenante hausse de 5%, en 2020, pour s’établir à 68 milliards de dirhams, contre 64,7 Milliards de dirhams, en 2019 dans un contexte économique mondial particulièrement délicat.
Ces remises de fonds peuvent représenter jusqu’à 8 à 10% de la richesse nationale PIB et jouent un rôle de taille dans les équilibres macro-économiques (lissage de la croissance économique, abondement des réserves de change…)
N’est-ce-pas une force économique et sociale pouvant participer à la dynamique économique et sociale du Maroc ? N’est-ce-pas une ressource inéluctable pour promouvoir la notoriété du Maroc pour une diplomatie économique efficace et efficiente ?
A cet égard, le Souverain Marocain, dans son discours à l’occasion de la célébration de la 69 éme anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple du 20 Août, a décelé que l’Etat déploie, certes, des efforts considérables afin de garantir un bon accueil aux Marocains du monde, mais ce dispositif demeure insuffisant : Le Souverain Marocain a relevé que bon nombre de membres des Marocains du monde se heurtent encore à plusieurs écueils pour régler leurs affaires administratives ou pour lancer leurs projets.
Il convient par conséquent de remédier à cet état de fait, car le Maroc a besoin de toutes les compétences Marocaines établies à l’étranger où ces talents peuvent s’installer au Maroc, comme elles peuvent apporter leur concours, via toutes sortes de partenariats, depuis leurs pays d’accueil.
A ce titre, le Souverain Marocain a affirmé que le temps est venu de doter cette communauté de l’encadrement nécessaire ainsi que des moyens et des conditions pour qu’elle donne le meilleur d’elle-même, dans l’intérêt bien compris de son pays et de son développement. Dans ce sens, le Souverain Marocain a souligné la nécessité d’établir une relation structurelle suivie avec les compétences marocaines à l’étranger, y compris avec les Marocains juifs, à travers la création d’un mécanisme chargé d’accompagner les compétences et les talents marocains à l’étranger, d’appuyer leurs initiatives et leurs projets d’investissement.

Ce mécanisme permettra de mieux connaître les profils, d’interagir en permanence avec eux et ainsi de leur présenter les atouts dont dispose leur pays dans les secteurs liés au processus de développement et d’investissement.
Le Souverain Marocain a, à ce propos, exhorté, une fois de plus, les jeunes et les porteurs de projets marocains, résidant à l’étranger, à profiter des multiples opportunités d’investissement offertes par la mère-patrie, à tirer le meilleur parti des mesures d’incitation et des garanties que prévoit la nouvelle Charte de l’Investissement.
Etant donné l’importance de la diaspora marocaine comme levier de développement socio-économique du pays, les autorités devraient mettre en place les mécanismes adéquats pour soutenir davantage les initiatives d’investissement de ladite diaspora, surtout la nouvelle génération des migrants Marocains est très désireuse de se lancer dans des projets d’investissement innovants, à condition de bénéficier de l’assistance nécessaire pour identifier les projets prometteurs et établir les bons partenariats, le Souverain Marocain a invité les établissements publics et le secteur national de la finance et des affaires à s’ouvrir davantage sur les investisseurs parmi les membres de la communauté, et à mettre en place, en leur faveur, des mécanismes efficaces de parrainage, d’accompagnement et de partenariat.
En sus, le CESE pourrait faire une radioscopie permttant d’identifier le manque existant et d’établir une cartographie d’excellence à laquelle pourraient contribuer positivement les Marocains du Monde en identifiant les secteurs clés dans lesquels pourraient investir les Marocains du monde connus pour être porteurs d’idées d’investissement novatrices, notamment dans des secteurs autres que l’immobilier, qui concentre déjà 70% du total de leurs investissements.
Le tissu économique et sociale Marocain pourra tirer profit des compétences et aux connaissances des expatriés au profit de leur pays d’origine. Il s’agit principalement des personnes hautement qualifiées qui, par leur expertise acquise dans les pays hôte, peuvent contribuer de manière consistante au développement scientifique et technologique du Maroc. Cette option oppose la perte provoquée par le départ définitif de l’élite scientifique appelé communément « brain drain » , au gain acquis grâce à son retour, définitif ou temporaire, virtuel ou réel, à son pays d’origine.
Dans une économie mondiale de plus en plus extravertie, où l’élite scientifique peut se déplacer aisément d’un pays à un autre, ce paradigme semble plus pertinent pour expliquer cette nouvelle forme de mobilité. Ce qui permet de repenser le modèle traditionnel du « brain drain » (fuite des cerveaux) qui se caractérise par un départ univoque et définitif du migrant du Sud vers le Nord. Le nouveau modèle du « brain gain » (gain des cerveaux) insiste sur la circulation des talents en direction de leur pays d’origine.
Ce qui devrait être le cas pour ces hauts potentiels expatriés, opérant dans les sphères économiques internationales (Organisations internationales, Multinationales,.. etc.), qui s’avèrent une ressource inéluctable pour promouvoir la notoriété du Maroc, l’élire et le hisser au rang d’une terre d’accueil privilégiée pour les investisseurs étrangers ; ce sont des atouts indéniables en faveur d’un dispositif qualifié pour une diplomatie économique efficace et efficiente en atteste les expériences édifiantes de la Chine, l’Inde, l’Irlande…etc.
Ces potentialités expatriées joueraient le rôle d’ambassadeur et de diplomate économique au service de la promotion de l’Economie Marocaine avec la condition sine qua non qu’il existe des dispositifs efficaces pour les inciter, les motiver et les soutenir dans cet effort.

C’est dans ce sens que le Souverain a en outre appelé à moderniser et à mettre à niveau le cadre institutionnel afférant à cette catégorie de citoyens et à reconsidérer le modèle de gouvernance des institutions existantes afin d’en rehausser l’efficience et la complémentarité et ce, compte tenu des aspirations sans cesse renouvelées des Marocains du monde qui sont notoirement connue pour les profils de classe mondiale qu’elle compte dans différentes filières : scientifiques, économiques, politiques, culturelles, sportives et autres.