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Rire, Sourire, Humour et Humeur: Perte de temps ou sources de motivation au travail ?

by Mustapha Maghriti

Le rire n’est-il pas le propre de l’homme disait l’écrivain français humaniste de la Renaissance,Rabelais, alias Alcofribas Nasier ? 

Sur Google, les mots « blagues » et  » rire  » n’ont-t-ils pas fait l’objet d’un pic de recherches du 29 Mars au 4 avril 2020. Confinés chez nous sous la menace d’une pandémie mondiale, jamais nous n’avons eu autant besoin de rire et d’humour ???

Et pourtant, durant mes années dans le secteur public, plus de 26 chandelles, et encore aujourd’hui, je constate que le rire est souvent galvaudé et tiré par les cheveux.

En effet, un grand nombre d’agents et de cadres administratifs pensent qu’être un bon fonctionnaire, un bon chef de service, un excellent chef de division ou un directeur signifie froncer les sourcils du matin au soir. Et pourtant, je me rappellerai toujours ce que m’a dit l’un de mes premiers collègues dans le Ministère de l’Education Nationale dans laquelle j’ai atterri un bon Lundi providentiel du 4 Mars 1996 : Pour être un bon fonctionnaire, il faut savoir être sérieux sans se prendre au sérieux.

De fait, pour la majorité, si non quasi-la totalité d’entre nous, nous ne sauvons pas de vie au quotidien et je me suis toujours demandé ce qui pouvait justifier que quelqu’un s’énerve ou se mine le moral pour une question de monotonie de travail.

Je me rappellerai toujours ce que m’a dit l’un de mes collègues lorsque j’étais jeune fonctionnaire quand je n’arrivai pas à trouver un fichier d’un grand fonctionnaire en état de promotion du travail; j’étais stressé, très stressé, et mon collègue de bureau m’a dit froidement et calmement la chose suivante : Mustapha, je vois dans tes yeux que cette affaire te stressait. Dis-toi une bonne chose, détend toi, il n’y a rien d’important ou de vital dans cette affaire.

Et, il se mettait à me raconter une blague qui faisait la toile à cette époque toute en cherchant la fiche et Eureka, il l’a trouvée. Autant vous dire que mon état d’esprit n’était pas tout à fait le même après.

De ce fait et après ce jour j’ai commencé à relativiser, à dédramatiser mais aussi à gérer le stress avec l’humour et la bonne humeur. Pourquoi ?

– Primo, l’Humour aide à dédramatiser :

Comme disait Marguerite Yourcenar « Il faut toujours un coup de folie pour bâtir un destin », ouvrir le bal et ébaucher une réunion potentiellement sérieuse par l’humour, une anecdote, une historiette permet d’aérer l’atmosphère sérieuse qui règne sur la réunion, une telle plaisanterie permet de trimer, certes, mais entre personnes positives qui vont résoudre des problèmes et chercher des solutions plutôt que des coupables !!

L’humour et la bonne humeur d’un responsable dans la fonction publique ou un manager dans le secteur privé permet à tout le Team de travailler dans l’équanimité, l’accalmie et légalité d’âme. Je pense que la plus grande erreur qu’un administrateur dans le secteur public ou un manager dans le secteur privé puisse avoir est d’oppresser son équipe quand on sait que dans le secteur privé plus de 50% des démissions sont imputables et motivées par la décision de s’écarter des vibrations négatives et ondes nocives de son manager.

– Secundo, l’humour relaxe et relâche la parole :
Je crois profondément que le management public d’aujourd’hui en pâtit, semble-t-il, des non-dits, des refoulements par manque de climat de confiance. La bonne humeur et l’humour permettent à toute l’équipe de dire ce qu’il pense, de vivre les 8/24 en convivialité. En clair, un responsable capable d’humour est moins anxiogène qu’un responsable qui ne va sourire que quand on le pince !

– Tertio,  Il favorise également la créativité, la précision analytique et la productivité. Tout cela pour dire que grâce à l’humour au travail, les collaborateurs sont non seulement plus investis auprès de leur entreprise, mais ils sont plus productifs, tout ce dont l’entreprise a besoin pour perdurer ! L’humour est également un très bon moyen de désamorcer les conflits. Quand les collaborateurs évoluent dans un contexte professionnel tendu, un peu d’humour suffit pour évacuer les tensions et relancer tout le monde dans la même direction. Et enfin, en étant capable de rire de soi-même, on apprend à accepter plus facilement l’échec et à se relever après une défaite.

Sous cet angle, selon une étude réalisée par Linkedin  (l’enquête a été réalisée par Censuswide auprès de 2248 actifs français entre le 25 mai 2022 et le 31 Mai 2022), près de trois quarts des professionnels sondés en France (78%) affirment en effet que l’humour est l’émotion la plus sous-estimée et la moins valorisée au travail.

Résultat, peu de blagues à la machine à café ou à la photocopieuse. Alors même que près de six répondants sur dix aimeraient que leurs collègues puissent plaisanter plus souvent. Et que près de sept sur dix (69%) estiment que blaguer permet de détendre l’atmosphère au travail. Mais à l’inverse, environ un quart des personnes interrogées (23%) considèrent qu’il s’agit d’un manque de professionnalisme.

L’étude du réseau social professionnel tient par ailleurs un palmarès des pays où l’on se fend le plus la poire entre collègues. Ce sont les Indiens et les Italiens qui arrivent en tête, avec plus d’un tiers des professionnels (38%) qui plaisantent au moins une fois par jour. Les Australiens s’avèrent être les moins drôles (29%), derrière les Allemands (36%), les Britanniques (34%), les Néerlandais (33%) et les Français (32%).

Plus largement, les Français semblent davantage oser partager leurs émotions au bureau qu’avant. La pandémie de Covid-19 jouant un rôle d’accélérateur. Près de la moitié des sondés (46%) disent ainsi être plus ouverts et enclins à partager leurs émotions dans leur milieu professionnel aujourd’hui qu’avant la pandémie. Y compris les émotions négatives. Près de la moitié (49%) confie avoir déjà pleuré devant leur employeur ou un de leur collègue.

«Les frontières entre le travail et la maison n’ont jamais été aussi floues au cours de ces deux dernières années empreintes de profonds changements. Cela a donné aux professionnels le sentiment qu’ils peuvent montrer plus de vulnérabilité et de franchise les uns envers les autres», analyse Esther Ohayon, directrice de la communication de LinkedIn France.

Les jeunes générations sont les plus ouvertes à partager leur bonheur ou leur blues avec leurs collègues. En effet, 59% des sondés de la Génération Z (les 18-25 ans) et 46% des Millenials (les 26-41 ans) disent davantage exprimer leurs émotions au travail, loin devant les plus de 55 ans (24%).

Malgré tout, près d’un Français sur deux (45%) hésite toujours à se livrer par crainte d’être jugés et stigmatisés. Les femmes en sont les premières victimes, puisque 58% des sondés estiment qu’elles sont davantage jugées que leurs collègues masculins lorsqu’elles font part de leurs sentiments au travail.

Avec humour, j’entends, en guise de conclusion, qu’il ne s’agit pas d’apprendre par cœur les meilleures blagues de Gad Elmaleh ou de Fellag. Un responsable qui a de l’humour, qu’il soit dans la sphère publique ou privée, c’est avant tout un manager qui sait « procréer » de la bonne humeur au travail pour fluidifier la parole de ses collaborateurs. Sa position hiérarchique ne doit aucunement lui être une entrave pour arriver à ce stade.

D’après Alison Wood Brooks, professeure à la Harvard Business School, le rire favorise l’engagement et le bien-être, deux piliers que l’on reconnaît aujourd’hui indispensables à la fidélisation des collaborateurs. Il serait dommage de s’en priver au travail, ainsi que dans la Vie :::

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