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Ce comme ce jour du 29 Mai, exactement Vendrei 29 Mai 2020 que le grand architecte de
l’alternance consensuelle Abderrahmane Youssoufi n’est plus laissant derrière
lui un grand leg et héritage politique, économique et social.
Cet avocat exceptionnel et au parcours exceptionnel, a marqué de son empreinte
toute une société, toute une génération de politiciens, d’économistes,
d’étudiants de par ses réflexions et de par militantisme politique. Natif de
Tanger du quartier populaire Dradb le 8 mars 1924.
Le contexte national dans lequel si Abderrahmane El Youssoufi a vécu et grandi l’a
amené très vite à choisir son clan et à faire son choix : celui de la lutte
pour l’indépendance du Maroc et pour l’émancipation des peuples opprimés où le
défunt fut membre du secrétariat général de l’Union nationale des forces
populaires, qui va devenir en 1975 l’Union socialiste des forces populaires
(USFP), et rédacteur en chef de son organe “Attahrir” entre 1959 et 1965.
Abderrahmane Youssoufi s’est engagé très jeune au sein du parti de l’Istiqlal. Il a fait
partie des toutes premières cellules de la résistance et de l’armée de
libération, ce qui lui valut le titre du Grand Moujahid. A l’indépendance, il
dirige le parti dans la zone Nord et va jouer un rôle essentiel dans la
préparation de la scission qui a créé l’UNFP. En 1975, il adressa un message
historique au congrès extraordinaire de l’USFP soutenant l’option démocratique
et dénonçant l’aventurisme.
Parmi les grandes contributions du défunt Abderrahmane El Youssoufi figure celle de
diriger le Gouvernement d’alternance consensuel nommé par feu Hassan II en
1998 : Le 04 février 1998, Feu Hassan II l’avait chargé de former le
Gouvernement d’alternance qu’il présentera au Souverain le 14 mars de la même
année où Il a pris chevaleresquement les commandes de l’exécutif Marocain à un
moment très critique de l’économie Marocaine pour éviter » la crise
cardiaque » au pays dont parlait feu Hassan et le fameux rapport rouge de
la Banque Mondiale.
Après le décès de feu Hassan II, le Roi Mohammed VI a maintenu El Youssoufi à la tête
du gouvernement pour sa droiture où il est reconduit dans ses fonctions de
Premier ministre dans le gouvernement formé le 6 septembre 2000 et y restera
jusqu’au 9 octobre 2002.
Abderrahmane El Youssoufi a contribué à mettre l’économie Marocaine au rendez-vous de la
globalisation économique à une ère si cruciale du bouillonnement de la
mondialisation où il a été le grand pionnier des grandes réformes économiques
du tissu économique et social Marocain à l’instar des grandes privatisations ,
pour ne citer que le grand cachet du consortium Médiel télecom et la
privatisation de quelques parts du Maroc Télécom.
Aussi à son actif, il a participé à la lutte pour la cause Maghrébine dans l’ensemble
des pays du Maghreb et a été l’un des défenseurs de l’Unité Africaine.
Sur le plan de sa personnalité, le disparu avait les qualités d’un homme d’Etat. Il
avait le courage de ses positions qui étaient exclusivement motivées par
l’intérêt du pays. L’homme était très fidèle en amitié, lien qu’il n’accordait
pas facilement.
Si Abderrahmane était aussi très économe en paroles en ayant le sens de l’écoute.
Il préférait écouter les uns et les autres avant de se faire une opinion de s’y
tenir.
Si Abderrahmane n’est plus, mais il restera dans les anales de l’histoire
parce qu’il en a été un des plus importants protagonistes de la scène politique
Marocaine.
Pour preuve, le Souverain s’était rendu au chevet d’Abderrahman
Youssoufi, hospitalisé à Cheikh Zayed en octobre 2016 où le Souverain
Marocain l’avait embrassé sur la tête. L’image, saisissante, avait vite
fait le buzz et secoué la classe politique et l’opinion publique.
La vie de si Feu Abderrahman Youssoufi fut dense, fertile et productive dans
la totale discrétion: Il nous a légué un patrimoine politique immortel.
Et c’est avec une profonde émotion et une reconnaissance sincère que nous nous inclinons devant sa mémoire et lui rendons cet humble hommage.
En substance, Il n’a jamais eu d’intérêt pour autre chose que la politique dans le
sens sublime et noble du terme. Pendant 96 ans, il a servi son pays, sans
jamais se soucier de son bien-être. Son héritage moral est colossal, mais il ne
lègue pas de patrimoine parce qu’il n’en a jamais constitué. Son patrimoine :
C’est le Respect des Marocains.


