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L’Année 2020, Entre Cicatrices et Stigmates de l’Humanité

by Mustapha Maghriti

De l’avis même des moins superstitieux, il ne fait aucun doute que pour toute la planète, pour tous les Marocains, endeuillée par la pandémie mondiale, minée par une crise économique, financière et sociale majeure, l’émergence d’un virus responsable de la mort de plus de 1,7 million de personnes dans le monde, l’année 2020 aura été l’une des plus éprouvantes de l’histoire récente de notre pays. Nous gageons que dans quelques Mois, une fois que la grande bataille de vaccination contre la Coronavirus sera achevée et que l’immunité collective aura été atteinte, la pandémie de la Covid-19 ne sera plus qu’un disgracieux récit derrière nous.

Décès (plus que 8000 ), hospitalisations ( plus 400.000 cas positifs), réanimations, incubations, psychose, panique, névrose, anxiété, hantise et confinement total ou partiel ont laissé commotion, traumatisme et laisseront des blessures, offenses et mutilations qui cohabiteront longtemps dans la mémoire collective et perdureront dans les mémoires individuelles.

Outre ces blessures et ces déchirures collatérales, il restera également, parmi les mauvais souvenirs, les annonces en cascade et parfois de dernière minute qui, depuis Mars dernier, ont envenimé le quotidien des Marocains, annonces relatives aux moult restrictions portant préjudice à nos activités quotidiennes, à nos festivités, à nos déplacements, à notre vies tout court.

Des mesures hâtives et/ou des communiqués de dernière minute au gré de la situation pandémique de chaque région n’ont-ils pas constitué un frein à notre habituel, au point où plus personne n’ose s’engager dans une décision à court terme, un projet, soit-il personnel ou professionnel ?

Annonces et communiqués profusément critiqués par les Marocains au sein des réseaux sociaux; des réseaux qui constituent plus qu’auparavant, en raison du confinement et reconfinement, une plateforme de communication et une soupape de consolations entre les Marocains (famille, amis, collègues…, etc.) au temps du Covid-19.

Au vu de la fin d’année et ce qui s’ensuite en termes de préparatifs pour la célébration du réveillon, la dernière batterie de mesures prises par les autorités publiques ne constitue-t-elle pas, une fois de plus, un exemple éloquent ?

En effet, les pouvoirs publics ont annoncé, pour la région de Casablanca-Settat notamment, la prolongation jusqu’au 10 janvier prochain, de toutes les interdictions prononcées, et notamment le couvre-feu de 21H à 6h du matin, de concert avec les diverses fermetures d’établissements de sport, hammams, etc., mais aussi un couvre-feu national de trois semaines, ainsi que la fermeture des restaurants pour les villes de Casablanca, Marrakech, Agadir, Tanger.

La première conséquence de ces décisions est l’impossibilité de célébrer la fin de l’année civile en dehors du strict cercle familial et domiciliaire, alors que les opérateurs du tourisme, les hôteliers et restaurateurs notamment, comptaient beaucoup sur cette période pour réduire et compenser quelque peu les énormes pertes financières et préjudices conséquents qu’ils ont subi depuis le Mois de Mars.

Avec l’interdiction des rassemblements publics et privés, la fin de l’année 2020 sera donc bien triste et signifiera, très certainement, le coup de grâce porté au secteur serviciel en son entier, avec des conséquences fatales sur l’emploi et les revenus des familles qui en vivent et qui se comptent en centaines de milliers.

Les plus sages et les plus vigilants diront, à raison, que le Gouvernement veut éviter par ces actions, l’apparition d’une troisième vague, chose qui se conçoit parfaitement.

Soyons optimiste et voyons la partie remplie du verre : L’arrivée des 65 Millions de doses des vaccins anti-covid chinois des Sociétés Sinopharm et AstraZeneca, ainsi que la décision Royale de la gratuité du vaccin va, à coup sûr, participer à augmenter la couverture vaccinale, atteindre l’immunité collective et permettra de mieux respirer et de reprendre une vie normale.

C’est très bientôt, le temps pour oublier ce mal qui hante et obsède la planète, sans aucun doute, la plus grande épreuve subie par notre monde depuis des dizaines de décennies. Certaines personnes perdent patience et sombrent dans des dépressions. Une angoisse née d’une peur normale règne sur les esprits. On parle de tunnel, de cauchemar, de malédiction. La vie est mouvementée, agitée, l’espace de liberté est réduit, bloqué, figé.

C’est pour très bientôt, on oubliera l’odeur et la texture du désinfectant,  le port du masque  et ses effets asphyxiants et gênants de démangeaison sur nos oreilles.

C’est dans peu, nous allons de nouveau voyager, donner libre cours à notre égotisme et croquer la vie à plein dents avec appétence et insatiabilité. Oublier la noirceur du tunnel et aller de l’avant. Le bout du tunnel est pour très bientôt.  Demain, il fera jour disait  Henry de Montherlant.

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