
A cause de la pandémie du Covid-19, dans la plupart des pays du monde, les entreprises les plus précautionnées, les gouvernements les plus conformistes et les plus disciplinés n’ont pas eu d’autres options que de s’endetter pour survivre, et pour se préparer à des temps moroses.
En vertus des statistiques officielles du FMI, les données sont délirantes : La Dette Mondiale totale a ascensionné en une seule année de 15.000 Milliards de Dollars (ou 15 Billions), pour atteindre atteint son apogée avec la facture vertigineuse de 277.000 Milliards de Dollars, soit l’équivalent de 365% de la richesse mondiale, contre 320 % un an avant du PIB mondial. Une situation qui inquiète les institutions internationales comme le FMI ou la BRI.
Ce bond résulte de l’effet combiné de l’endettement et de la baisse du PIB, en raison du confinement et des mesures de restrictions sanitaires.
En termes de répartition régionale : Toujours en une seule année, la dette mondiale a gravi, dans les pays développés, de 380% du PIB à 432%.
A titre illustratif dans le pays le plus endetté du monde, aux USA en l’occurrence, elle s’est hissée de 71 à 80 Billions et à elle seule la dette publique a atteint 101, 5% du PIB, ratio le plus élevé depuis le début des trente glorieuses. Dans l’Union Européenne UE, ce même ratio a éclaté de 86.2% à 95%.
La Chine demeure le pays qui le plus emprunté qu’auparavant sur les dernières années. En effet, la dette chinoise a quadruplé depuis 2007 : Déjà source d’inquiétude pour les experts de l’OCDE notamment, l’endettement de la Chine pèse de plus en plus lourd dans l’économie mondiale.
Selon les données que vient de publier l’Institute of International Finance en effet, au premier trimestre de cette année, l’endettement total de la Chine (dette publique, celle des entreprises non financières, des institutions financières et des ménages) a atteint 303 % du PIB du pays, contre 297 % un an plus tôt et de ce fait, la dette chinoise par rapport au PIB mondial, est plus importante que peut représenter celle des Etats-Unis ou de l’Allemagne.
Désormais, à plus de 40.000 milliards de dollars, la dette de la Chine pèse désormais pour 15 % de l’endettement total de la planète. Une hausse beaucoup plus rapide que ne l’anticipaient les experts du FMI il y a quelques années.
Ce phénomène a été fluidifié par les taux d’intérêts très bas, voire négatifs, imposés par plusieurs grandes banques centrales. Beaucoup de Gouvernements se sont en effet endettés à travers des programmes de relance à travers des politiques d’assouplissement monétaire des grandes banques centrales pour tenter de faire relancer les économies nationales atones.

Cet embrasement de l’endettement est principalement imputable au secteur privé, qui a profité à plein de l’ère de « l’argent pas cher » attisée par les politiques monétaires ultra-accommodantes des grandes banques centrales.
Au niveau de la répartition sectorielle, les deux tiers de cette dette émanent du secteur privé, mais la dette publique de moult pays s’est aussi beaucoup développée depuis la crise financière 2008/2009.
Nous pensons, en guise de conclusion, que la dette mondiale se révèle aujourd’hui un lourd fardeau pour de nombreuses entreprises et constitue une entrave rédhibitoire à la reprise mondiale et un risque pour la stabilité financière. Une telle dette n’est pas sans nous laisser poser 4 sortes d’apostrophes :
– La première apostrophe est le remboursement d’une telle colossale dette : Comment rembourser une dette qui est plus de deux fois plus importante que la richesse de l’économie mondiale ?
– La deuxième apostrophe est le remboursement, par les pays riches, d’une telle dette au regard d’une croissance économique anémique emballée par la pandémie du Covid-19
– la troisième apostrophe tient au remboursement de la dette par les pays du Sud : Pour rembourser leurs dettes, les pays du Sud doivent puiser fortement dans les réserves de change qu’ils ont accumulées au cours des dernières années en raison de la hausse des prix de leurs exportations. Ces réserves sont menacées de fondre à un rythme plus ou moins rapide à l’instar de la République démocratique du Congo, de l’Equateur, du Pakistan, du Sri Lanka, du Bangladesh,

– La quatrième apostrophe est le remboursement d’une telle dette au regard de l’assèchement de la liquidité bancaire. L’épargne présente, dans le secteur bancaire, au lieu de servir à l’investissement productif, que ce soit sous la responsabilité des pouvoirs publics ou celle des acteurs privés, est systématiquement déviée vers un comportement parasitaire de rentier.