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Quand le Roi Mohamed VI met Bruxelles dans un grand moment de vérité et de clarification

by Mustapha Maghriti

L’histoire économique regorge de jeudis noirs tel le fameux Jeudi noir du 24 octobre 1929 qui marqua la grande crise en ébranlant le système capitaliste mondial. Aussi et à très moindre degré, le Jeudi 25 Février 2016 marqua un  tumulte entre le Maroc et l’Union Européenne où Rabat a suspendu tout contact avec les institutions européennes et en premier lieu avec la Commission et le Parlement européens. 
Avec cette décision, le Maroc condamne l’arrêt de la Cour de justice européenne annulant l’accord de l’agriculture et de la pêche qui liait l’UE au Maroc et fustige l’absence de transparence et de clarté de certains membres de l’UE dénonce encore aujourd’hui le caractère hautement politique et contraire au droit international.

De ma part, je repêche totalement la décision chevaleresque et intrépide du Roi Mohammed VI de suspendre tous les contacts avec les institutions européennes (Commission et Conseil). Le Royaume, comme rappelé par le Souverain Marocain, le 6 novembre dernier à Laayoune, ne saurait être capitulée sur son intégrité territoriale et sur la crédibilité de sa démarche au Sahara. En effet, le Maroc est légitime lorsqu’il récuse d’être un simple objet d’une procédure judiciaire. Il l’est d’autant plus lorsqu’il refuse d’être tangué et cahoté entre les différents services de la bureaucratie européenne. En 2016, plusieurs facteurs comme les crises économiques, financières et migratoires ajoutées à la coopération en matière de lutte anti-terroriste font que le rapport de force entre l’UE et le Maroc, s’est largement équilibré, voire même de plus en plus en faveur du Royaume. Par ailleurs, depuis quelques années, le Maroc a proliféré et a largement diversifié ses relations économiques et politiques de la sphère mondiale (Golfe, Afrique et BRIC notamment). Nous sommes aujourd’hui de moins en moins connexes de l’UE et de ses institutions, qui ont pourtant de plus en plus besoin du Maroc. Le Royaume fait donc preuve aujourd’hui de fermeté justifiée en appelant l’UE à prendre ses responsabilités.

L’Afrique doit faire confiance à l’Afrique, c’est notre réplique à cette attitude européenne. A notre sens, la coopération avec le reste de l’Afrique est un levier efficient pour desserrer la contrainte de la dépendance du Maroc envers l’UE en matière de diversification des marchés. Le Forum international Afrique développement organisé par Attijariwafa Bank et Maroc Export les 25 et 26 février à Casablanca est une pièce à conviction qui montre les différentes facettes de coopération du Maroc avec l’Afrique. En effet, l’expérience réussie du Plan Maroc vert (PMV) peut être partagé avec les États africains. Sur ce registre, la coopération du Maroc avec le Mali pour développer sa filière bovine (don de semences, assistance technique, formation de cadres…) en est une.
En matière de politique industrielle et surtout avec les prouesses marocaines dans les secteurs automobile et aéronautique, le Maroc peut accompagner les pays Africains sur la chaine de valeur économique de l’assemblage de pièces détachées, construction de voitures et de moteurs, 
Je gage que l’attitude de Bruxelles n’est qu’un feu de paille : la décision tombe à un moment critique où le vieux continent, aux prises avec le démon du terrorisme international, veut pouvoir compter sur l’allié chérifien pour contrer la montée en puissance du mal.

Le moment de vérité a fini par donner raison au Maroc, car le Royaume Chérifienne est un pilier extrêmement crucial pour stabiliser la ceinture méditerranéenne, il est un axe économique important entre l’Afrique et l’Europe. D’ailleurs, la diplomatie européenne a reconnu certaines erreurs commises côté européen et rappelé que le Conseil de l’Europe s’opposait à la décision de la Cour de Justice Européenne d’annuler l’accord qui lie Bruxelles et rabat sur le plan agricole. Un désaveu qui a valeur de « mea culpa » qui souligne le manque de cohésion dans les décisions de l’Europe et la multiplicité des centres de décision

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