Quelle ironie du sort!! on a perdu la Coupe Africaine et le lendemain on a gagné l’Union Africaine. En effet, c’était ce Lundi 30 Janvier 2017 enfin de journée à Addis Abeba, lors du 28éme sommet de l’Union Africaine et avec une majorité écrasante qu’a été prononcé l’admission du Maroc comme Etat membre. Après plus de 32 ans de vacances de poste et au regard de ce regain historique, plusieurs apostrophes nous interpellent des éventuels corollaires économiques sur le tissu économique Africain.
Une précision est à souligner en guise de prologue : Si, en 1984, le Royaume s’est retiré d’une organisation censée de par le nom qu’elle portait développer l’Union Africaine, il n’a jamais tourné le dos au continent ; on ne peut aller à contre-courant de considérations tenant d’une logique géographique mais aussi et surtout historique et culturelle.
Sur ce registre, feu Hassan II ne se plaisait-il pas à répéter la célèbre métaphore que « Le Maroc est un arbre qui plonge ses racines en Afrique ». Aussi, son successeur le Souverain Mohammed VI n’a-t-il pas préludé, le 24 février 2014, le discours d’ouverture du Forum économique d’Abidjan que « la crédibilité veut que les richesses de notre continent bénéficient, en premier lieu, aux peuples africains. Cela suppose que la coopération Sud-Sud soit au cœur de leurs partenariats économiques (…) accompagnés par une action crédible et un engagement constant».
Une première apostrophe qui nous interpelle, le regain du Maroc à l’instance africaine ne permettra-t-il pas au Royaume d’élargir ses relations économiques avec d’autres pays Africains et ce en durcissant sa présence, cette fois ci, tant sur le plan institutionnel que sur le plan des instances Africaines ?

Une seconde interpellation nous apostrophe, le retour du Maroc à l’Union Africaine ne s’inscrit-il pas dans le cadre de la présence du Maroc dans la trajectoire africaine à travers les périples perpétuels du Souverain Marocain dans moult pays africains lithographiés, entre autres, par un accueil des plus chaleureux réservé à au Souverain, aussi bien au plan officiel que populaire ? Des tournées qui se sont concrétisés, sur le plan économique, par des investissements Marocains d’envergure dans les différentes sphères économiques africains ce qui atteste que le Maroc, malgré son retrait de l’OUA depuis plus de 32 chandelles, a perpétué sa stratégie d’ouverture sur le continent Africain en devenant le deuxième investisseur africain après l’Afrique du Sud et en jouant un rôle crucial dans les enjeux climatiques, migratoires et sécuritaires.
Une troisième interrogation nous hèle, la reprise des relations du Maroc avec l’Union Africaine n’est-il pas un corollaire et un pendant logique de la fortification des connexités économiques entre Rabat et les autres pays du continent noir ? Avec un tel retour au sein de la famille Africaine, le temps économique rattrapera le temps politique à travers le raffermissement de la présence politique au sein de l’Union Africaine.

Une quatrième interpellation nous appelle: La réactivation des relations de Rabat à l’Union Africaine ne va-t-elle pas permettre au Maroc d’exporter les compétences Marocains en apportant assistance technique et managérial aux pays Africains dans plusieurs domaines notamment dans les infrastructures, les télécommunications et les énergies renouvelables ?
Aussi, le Maroc pourra miser et parier sur les ressources naturelles et minières que recèlent les pays Africains à travers des expériences de la présence des investissements des Firmes Marocaines dans tels créneaux.
Une cinquième apostrophe se pose : L’omniprésence du Maroc dans les marchés africains n’aura-t-elle pas des répercussions sur le plan des recettes d’exportation et de devises ? Ne permettra-t-elle pas de renforcer la coopération Sud/Sud pour ne pas se scléroser et se lapidifier à la logique unilatérale avec les débouchés classiques ?

La sixième interrogation qui nous questionne : La réviviscence des liens du Maroc avec l’Union Africaine ne permettra-t-elle pas au Maroc, d’outrepasser le cadre bilatéral avec des pays comme le Mali, le Gabon ou le Côte d’Ivoire pour institutionnaliser des relations économiques internationales avec des pays africains dans le cadre d’accords multilatéraux ?
En guise d’épilogue, on ne peut que congratuler notre diplomatie économique et politique sous l’impulsion du Madiba Marocain, le Roi Mohammed VI en l’occurrence, pour cet acquis historique et qui aura des effets vertueux économiques sur le tissu économique africain d’abord puis avec l’instance politique qui rattrapera l’instance économique où le Maroc pourra jouer pleinement son rôle au sein de cette instance africaine, et arc-bouter mieux de l’intérieur la question du Sahara.